GUIDE: AUBERGES DE JEUNESSE À SYDNEY
Dans la capitale économique de l'Australie, le Sea, sun and sand n'est pas un slogan, mais un art de vivre que les Sydneysiders cultivent religieusement. D'emblée, on est ébloui. L'avion survole une succession de promontoires et de plages fauves, avant de décrire un cercle au-dessus de Sydney et de ses icônes : la baie, le pont, l'opéra. Du hublot, la plus grande ville d'Australie apparaît sous son plus bel aspect. Mille criques et anses découpent la baie. Etendue sur 100 kilomètres le long de l'océan, à la manière de Los Angeles, Sydney est six fois plus grande que l'agglomération parisienne et trois fois moins peuplée. Aucune cité au monde ne peut revendiquer autant d'espace. Quant à cette arrivée aérienne, elle vaut bien le survol de Venise !
La répartition des quartiers est déterminée
par rapport au plan d'eau
Sydney est un monde qui tient dans une baie. Port Jackson lui donne un visage aussitôt reconnaissable. Ce plan d'eau étalé sur 20 kilomètres enthousiasma son découvreur, le capitaine Arthur Phillip : «Dans le plus beau port du monde, dix mille navires pourraient ancrer en toute sécurité.» Ne serait-ce que par cette singularité, la capitale de l'Etat de Nouvelle-Galles du Sud enchante : c'est un cocktail de San Francisco et de Rio. La baie, «l'enfant chéri de Sydney» selon Mark Twain, organise l'agencement de la ville. En Europe, le tissu urbain se définit par son centre qui regroupe les lieux du pouvoir. En Australie, la répartition des quartiers est déterminée par rapport au plan d'eau. Le cœur historique des Rocks ne compte pas, sinon comme lieu de mémoire et de distractions. Quant à la City, nommée CBD (Central Business District), elle concentre dans des gratte-ciel commerces et transactions.
Le Harbour Bridge domine la baie de ses 134 mètres. Les caresses du soleil couchant donnent au pont, le plus haut au monde à arche métallique, tout son éclat. Ce très célèbre monument de Sydney cristallise la vie en société. Distinguer les inner suburbs (quartiers proches de la City) des outer suburbs (banlieues résidentielles dotées de grandes propriétés ombragées), les eastern et les western suburbs n'est pas chose facile. A l'est de ce pont-levis des temps modernes se trouvent notamment Vaucluse, Edgecliff et Double Bay. Ces quartiers qui bordent la baie, les outer suburbs, se ressemblent : belles propriétés, marinas et commerces chics. C'est le baromètre de la réussite sociale. Plus on s'éloigne de la City, plus les quartiers prennent de la valeur. A Vaucluse et à Watson's Bay, les fortunes bâties par deux générations y ont leurs habitudes. Plus proche du centre des affaires, Double Bay, surnommé «Double Pay», rassemble les nouvelles fortunes qui aiment à le faire savoir. La population des inner suburbs se gausse d'une telle attitude.
Avec plus d'une centaine de plages,
Sydney distille un art de vivre où le superflu devient une nécessité vitale
Proches de la City, Balmain, Glebe, Newton, Surry Hills et Paddington, les quartiers d'immigration bâtis dès le début de la colonisation, alignent de charmantes maisons avec des balcons en fer forgé typiques de l'ère victorienne. Artisans et ouvriers ont cédé la place à une population assez fortunée, vaguement bohème, légèrement libertaire. Ce mélange de yuppies, de hippies, de stylistes et d'artistes plutôt gays pratiquent la quête d'identité, l'alimentation bio, le chardonnay, le café, les films étrangers en version originale et les romans de Duras en version anglaise. AucunEast Sydneysider de Vaucluse ou de Balmain ne se hasarderait à franchir le pont, qualifié de «vieux cintre». Trop loin, trop perdu. LeHarbour Bridge sépare les mentalités.
Avec plus d'une centaine de plages, Sydney distille un art de vivre où le superflu devient une nécessité vitale. Au nord du pont, à North Shore, le Pacifique est une offrande permanente. On prend vite la mesure de l'horizon : rouler paresseusement sur Pacific Highway, terminer sa course au phare de Barrenjoey, à 41 kilomètres après le pont, et se laisser guider par un joyeux enchevêtrement de propriétés enfouies sous la végétation, de baies piquetées de bateaux et de plages de sable blond. De Manly à Palm Beach, la population n'a d'autre horizon que les flots bleus, d'autres rêves que le murmure des vagues. Dans tout Sydneysider, il y a un sportif qui sommeille. Le matin, entre 6 et 8 heures, la mer se couvre de surfeurs et de nageurs. Puis les North Sydneysiders vaquent à leurs occupations. A 16 heures, ils quittent leur travail pour tutoyer de nouveau l'océan. Peut-on faire plus australien ?...
Le soleil est ici chez lui au moins trois mois par an. A Sydney, le«Sea, Sun and Sand» ne constitue pas un slogan, c'est un art de vivre ; mieux : une fonction sociale. Pour l'écrivain Tony Maniaty, c'est le «symbole de la démocratie. Les Américains ont leur propre Constitution. Pour nous, la plage représente notre Déclaration des droits de l'homme». Il n'y a rien d'étonnant à voir proliférer une torpeur qui saisit les habitants de North Shore, «nés fatigués», disent-ils. Bien entendu, les East Sydneysiders se moquent desNorth Sydneysiders. Ceux-ci, snobs oisifs, professions libérales, publicitaires, célébrités du cinéma, rock stars et grosses fortunes surveillent autant l'océan que leurs placements financiers, votent conservateur, boivent du thé et approuvent la monarchie anglaise. L'Australie est là tout entière, avec ses illusions, ses envies, ses mesquineries.
Sydney est un conglomérat de villages qui réunissent 4,5 millions d'habitants répartis sur plus de 400 suburbs. Ces municipalités indépendantes prennent à cœur de cultiver leurs différences et de voter leurs propres lois. Le terme de «banlieue» traduit mal le concept de «suburb», à la fois lieu géographique, style de vie et réceptacle du rêve australien fait d'égalitarisme et de décontraction. La capitale économique de l'Australie incarne les promesses del'Australian way of life, une civilisation du bonheur qui fait la part belle aux valeurs de la classe moyenne. Quelques riches, quelques pauvres noyés dans un océan de bien-être. Cette middle classaspire à un art de vivre popote : faire du sport, tondre sa pelouse, aller au pub et organiser des soirées barbecue, une sorte de démocratie balnéaire qui n'y voit que du bleu. Bleu comme l'océan qui la borde et comme le ciel qui la coiffe.
Les Sydneysiders confirment la légende d'une ville qui s'en tient à la surface des choses et surfe sur le superflu.
A la tombée de la nuit apparaît la Croix du Sud, la constellation de l'hémisphère austral. Nés sous une mauvaise étoile, les premiers Australiens furent des bagnards, surtout irlandais, déportés par Londres il y a deux siècles. Avoir survécu au voyage et aux premiers jours de la colonisation est la preuve d'une extraordinaire résistance. Les Sydneysiders se flattent de posséder des renégats dans leur arbre généalogique. Ils ont désormais foi en leur étoile. Maintenant tout s'éclaire : dans un ciel sans nuage, l'heureuse constellation conduit Sydney vers son avenir, celui d'une ville des antipodes très séduisante.
AUBERGES DE JEUNESSE SYDNEY
bons restaurants pas chers Sydney:
La répartition des quartiers est déterminée
par rapport au plan d'eau
Sydney est un monde qui tient dans une baie. Port Jackson lui donne un visage aussitôt reconnaissable. Ce plan d'eau étalé sur 20 kilomètres enthousiasma son découvreur, le capitaine Arthur Phillip : «Dans le plus beau port du monde, dix mille navires pourraient ancrer en toute sécurité.» Ne serait-ce que par cette singularité, la capitale de l'Etat de Nouvelle-Galles du Sud enchante : c'est un cocktail de San Francisco et de Rio. La baie, «l'enfant chéri de Sydney» selon Mark Twain, organise l'agencement de la ville. En Europe, le tissu urbain se définit par son centre qui regroupe les lieux du pouvoir. En Australie, la répartition des quartiers est déterminée par rapport au plan d'eau. Le cœur historique des Rocks ne compte pas, sinon comme lieu de mémoire et de distractions. Quant à la City, nommée CBD (Central Business District), elle concentre dans des gratte-ciel commerces et transactions.
Le Harbour Bridge domine la baie de ses 134 mètres. Les caresses du soleil couchant donnent au pont, le plus haut au monde à arche métallique, tout son éclat. Ce très célèbre monument de Sydney cristallise la vie en société. Distinguer les inner suburbs (quartiers proches de la City) des outer suburbs (banlieues résidentielles dotées de grandes propriétés ombragées), les eastern et les western suburbs n'est pas chose facile. A l'est de ce pont-levis des temps modernes se trouvent notamment Vaucluse, Edgecliff et Double Bay. Ces quartiers qui bordent la baie, les outer suburbs, se ressemblent : belles propriétés, marinas et commerces chics. C'est le baromètre de la réussite sociale. Plus on s'éloigne de la City, plus les quartiers prennent de la valeur. A Vaucluse et à Watson's Bay, les fortunes bâties par deux générations y ont leurs habitudes. Plus proche du centre des affaires, Double Bay, surnommé «Double Pay», rassemble les nouvelles fortunes qui aiment à le faire savoir. La population des inner suburbs se gausse d'une telle attitude.
Avec plus d'une centaine de plages,
Sydney distille un art de vivre où le superflu devient une nécessité vitale
Proches de la City, Balmain, Glebe, Newton, Surry Hills et Paddington, les quartiers d'immigration bâtis dès le début de la colonisation, alignent de charmantes maisons avec des balcons en fer forgé typiques de l'ère victorienne. Artisans et ouvriers ont cédé la place à une population assez fortunée, vaguement bohème, légèrement libertaire. Ce mélange de yuppies, de hippies, de stylistes et d'artistes plutôt gays pratiquent la quête d'identité, l'alimentation bio, le chardonnay, le café, les films étrangers en version originale et les romans de Duras en version anglaise. AucunEast Sydneysider de Vaucluse ou de Balmain ne se hasarderait à franchir le pont, qualifié de «vieux cintre». Trop loin, trop perdu. LeHarbour Bridge sépare les mentalités.
Avec plus d'une centaine de plages, Sydney distille un art de vivre où le superflu devient une nécessité vitale. Au nord du pont, à North Shore, le Pacifique est une offrande permanente. On prend vite la mesure de l'horizon : rouler paresseusement sur Pacific Highway, terminer sa course au phare de Barrenjoey, à 41 kilomètres après le pont, et se laisser guider par un joyeux enchevêtrement de propriétés enfouies sous la végétation, de baies piquetées de bateaux et de plages de sable blond. De Manly à Palm Beach, la population n'a d'autre horizon que les flots bleus, d'autres rêves que le murmure des vagues. Dans tout Sydneysider, il y a un sportif qui sommeille. Le matin, entre 6 et 8 heures, la mer se couvre de surfeurs et de nageurs. Puis les North Sydneysiders vaquent à leurs occupations. A 16 heures, ils quittent leur travail pour tutoyer de nouveau l'océan. Peut-on faire plus australien ?...
Le soleil est ici chez lui au moins trois mois par an. A Sydney, le«Sea, Sun and Sand» ne constitue pas un slogan, c'est un art de vivre ; mieux : une fonction sociale. Pour l'écrivain Tony Maniaty, c'est le «symbole de la démocratie. Les Américains ont leur propre Constitution. Pour nous, la plage représente notre Déclaration des droits de l'homme». Il n'y a rien d'étonnant à voir proliférer une torpeur qui saisit les habitants de North Shore, «nés fatigués», disent-ils. Bien entendu, les East Sydneysiders se moquent desNorth Sydneysiders. Ceux-ci, snobs oisifs, professions libérales, publicitaires, célébrités du cinéma, rock stars et grosses fortunes surveillent autant l'océan que leurs placements financiers, votent conservateur, boivent du thé et approuvent la monarchie anglaise. L'Australie est là tout entière, avec ses illusions, ses envies, ses mesquineries.
Sydney est un conglomérat de villages qui réunissent 4,5 millions d'habitants répartis sur plus de 400 suburbs. Ces municipalités indépendantes prennent à cœur de cultiver leurs différences et de voter leurs propres lois. Le terme de «banlieue» traduit mal le concept de «suburb», à la fois lieu géographique, style de vie et réceptacle du rêve australien fait d'égalitarisme et de décontraction. La capitale économique de l'Australie incarne les promesses del'Australian way of life, une civilisation du bonheur qui fait la part belle aux valeurs de la classe moyenne. Quelques riches, quelques pauvres noyés dans un océan de bien-être. Cette middle classaspire à un art de vivre popote : faire du sport, tondre sa pelouse, aller au pub et organiser des soirées barbecue, une sorte de démocratie balnéaire qui n'y voit que du bleu. Bleu comme l'océan qui la borde et comme le ciel qui la coiffe.
Les Sydneysiders confirment la légende d'une ville qui s'en tient à la surface des choses et surfe sur le superflu.
A la tombée de la nuit apparaît la Croix du Sud, la constellation de l'hémisphère austral. Nés sous une mauvaise étoile, les premiers Australiens furent des bagnards, surtout irlandais, déportés par Londres il y a deux siècles. Avoir survécu au voyage et aux premiers jours de la colonisation est la preuve d'une extraordinaire résistance. Les Sydneysiders se flattent de posséder des renégats dans leur arbre généalogique. Ils ont désormais foi en leur étoile. Maintenant tout s'éclaire : dans un ciel sans nuage, l'heureuse constellation conduit Sydney vers son avenir, celui d'une ville des antipodes très séduisante.
AUBERGES DE JEUNESSE SYDNEY
bons restaurants pas chers Sydney:
- Chefs Gallery Town Hall
CBD, Sydney - Chinois, Noodle Shop Shop 12, 501 George St
- El Jannah
Holroyd, Granville - restaurant arabe 6 South St - Mad Spuds Cafe
Surry Hills, Surry Hills - Breakfast, English/Irish, Vegetarien 479 Crown Street - El Loco
Surry Hills, Surry Hills - Mexicain, Tacos, Hot Dogs/Saucisses 64 Foveaux