GUIDE: AUBERGES DE JEUNESSE Luxembourg.
Renseignements
Office national du Luxembourg. 21, bd des Capucines, Paris (IIe),
01-47-42-90-56; fax: 01-40-07-00-43.
Climat.
Le pays ne connaît pas d'extrêmes: il profite de l'influence adoucissante de la mer, mais les vents maritimes perdent une bonne partie de leur humidité avant d'atteindre les frontières. Hiver sec et froid. En été, penser à emporter imperméable et pull léger. Mai et juin sont les mois les plus ensoleillés.
Voyager
Pour les membres de l'Union européenne, carte d'identité ou passeport.
En avion.
Luxair et Air France (0802-802-802) desservent le Luxembourg.
En train.
5 trains par jour à partir de Paris.
Téléphoner
Pour appeler de France vers le Luxembourg, composer le 00 puis le 352 et enfin le numéro local.
Luxembourg Card
Cette carte (non nominative, individuelle ou familiale, valable de un à trois jours) offre un accès libre à 33 sites et le circuit gratuit dans les trains et les transports en commun du réseau public national.
Se loger: Auberge de Jeunesse Luxembourg City
A Luxembourg-Ville
Se garer est ici une préoccupation constante. Il est conseillé de laisser sa voiture dans les parkings et de flâner à pied dans la cité, d'autant que les parcours thématiques (Vauban, par exemple) et les sentiers pédestres (vallée de la Pétrusse) y sont bien signalés. En ville, les hôtels, souvent destinés aux hommes d'affaires, sont chers.
Grand Hôtel Cravat****. Confortable, situé entre le centre et la vallée de la Pétrusse. 29, bd Roosevelt, 22-19-75.
Hôtel Français***. En plein centre, confortable, dans le quartier piétonnier. 14, place d'Arles, 47-45-34.
Sieweburen***. A la limite de la forêt, calme et agréable. Restaurant d'habitués avec bonne cuisine luxembourgeoise. 36, rue des Septfontaines, 44-23-56.
A Welscheid
Village situé dans le nord-ouest du pays (pour les marcheurs qui veulent découvrir les Ardennes).
Hôtel Reuter. Il fait partie de l'association Randonner sans bagages, qui regroupe une dizaine d'hôtels. Forfait logement, demi-pension et transport des bagages d'un hôtel à l'autre. En juillet, les écrevisses à la luxembourgeoise y sont à tomber. Gibier en automne.
2, rue Wark, 81-73-99.
En face, le café Clesen propose des tartines avec jambon et fromage cuit.
Se restaurer
Nombre de restaurants proposent à midi un plat du jour aussi bon que copieux (entre 12 et 30 euros). Les salons de thé, encore appelés salons de consommation, permettent aussi des haltes gourmandes, que ce soit chez Namur ou chez Oberweis, les plus réputés.
La Maison des brasseurs. Brasserie et cuisine de saison. 48, Grand-Rue, 47-13-71.
Breedewee. Restaurant ouvert sur la Corniche, aménagé dans une demeure du XVIIIe siècle, avec vue superbe sur le Grund et
les vestiges de la forteresse, ainsi qu'un bar à vin dans une cave voûtée faisant partie des anciens remparts. 9, rue Large, 22-26-96.
Visiter
Musée d'Histoire de la ville de Luxembourg.
Ouvert tous les jours, sauf le lundi, de 10 à 18 heures, et le jeudi jusqu'à 20 heures.
14, rue Saint-Esprit, 229-05-01.
Lire
Luxembourg (Guides Gallimard)
Belgique et Luxembourg (Guide bleu, Hachette)
Benelux (Michelin vert et rouge)
Grand-Duché du Luxembourg (Casterman)
P. Morand, Les Extravagants (Gallimard)
A. Koltz, Le Paradis brûle (La Différence)
R. Kohn, Moselle (éd. Guy Binsfeld)
J.-L. Koltz, Cent Cinquante Ans d'art luxembourgeois (Musée national d'histoire de l'art).
Office national du Luxembourg. 21, bd des Capucines, Paris (IIe),
01-47-42-90-56; fax: 01-40-07-00-43.
Climat.
Le pays ne connaît pas d'extrêmes: il profite de l'influence adoucissante de la mer, mais les vents maritimes perdent une bonne partie de leur humidité avant d'atteindre les frontières. Hiver sec et froid. En été, penser à emporter imperméable et pull léger. Mai et juin sont les mois les plus ensoleillés.
Voyager
Pour les membres de l'Union européenne, carte d'identité ou passeport.
En avion.
Luxair et Air France (0802-802-802) desservent le Luxembourg.
En train.
5 trains par jour à partir de Paris.
Téléphoner
Pour appeler de France vers le Luxembourg, composer le 00 puis le 352 et enfin le numéro local.
Luxembourg Card
Cette carte (non nominative, individuelle ou familiale, valable de un à trois jours) offre un accès libre à 33 sites et le circuit gratuit dans les trains et les transports en commun du réseau public national.
Se loger: Auberge de Jeunesse Luxembourg City
A Luxembourg-Ville
Se garer est ici une préoccupation constante. Il est conseillé de laisser sa voiture dans les parkings et de flâner à pied dans la cité, d'autant que les parcours thématiques (Vauban, par exemple) et les sentiers pédestres (vallée de la Pétrusse) y sont bien signalés. En ville, les hôtels, souvent destinés aux hommes d'affaires, sont chers.
Grand Hôtel Cravat****. Confortable, situé entre le centre et la vallée de la Pétrusse. 29, bd Roosevelt, 22-19-75.
Hôtel Français***. En plein centre, confortable, dans le quartier piétonnier. 14, place d'Arles, 47-45-34.
Sieweburen***. A la limite de la forêt, calme et agréable. Restaurant d'habitués avec bonne cuisine luxembourgeoise. 36, rue des Septfontaines, 44-23-56.
A Welscheid
Village situé dans le nord-ouest du pays (pour les marcheurs qui veulent découvrir les Ardennes).
Hôtel Reuter. Il fait partie de l'association Randonner sans bagages, qui regroupe une dizaine d'hôtels. Forfait logement, demi-pension et transport des bagages d'un hôtel à l'autre. En juillet, les écrevisses à la luxembourgeoise y sont à tomber. Gibier en automne.
2, rue Wark, 81-73-99.
En face, le café Clesen propose des tartines avec jambon et fromage cuit.
Se restaurer
Nombre de restaurants proposent à midi un plat du jour aussi bon que copieux (entre 12 et 30 euros). Les salons de thé, encore appelés salons de consommation, permettent aussi des haltes gourmandes, que ce soit chez Namur ou chez Oberweis, les plus réputés.
La Maison des brasseurs. Brasserie et cuisine de saison. 48, Grand-Rue, 47-13-71.
Breedewee. Restaurant ouvert sur la Corniche, aménagé dans une demeure du XVIIIe siècle, avec vue superbe sur le Grund et
les vestiges de la forteresse, ainsi qu'un bar à vin dans une cave voûtée faisant partie des anciens remparts. 9, rue Large, 22-26-96.
Visiter
Musée d'Histoire de la ville de Luxembourg.
Ouvert tous les jours, sauf le lundi, de 10 à 18 heures, et le jeudi jusqu'à 20 heures.
14, rue Saint-Esprit, 229-05-01.
Lire
Luxembourg (Guides Gallimard)
Belgique et Luxembourg (Guide bleu, Hachette)
Benelux (Michelin vert et rouge)
Grand-Duché du Luxembourg (Casterman)
P. Morand, Les Extravagants (Gallimard)
A. Koltz, Le Paradis brûle (La Différence)
R. Kohn, Moselle (éd. Guy Binsfeld)
J.-L. Koltz, Cent Cinquante Ans d'art luxembourgeois (Musée national d'histoire de l'art).
Luxembourg au coeur de l'Europe
Longtemps place forte aux mains des envahisseurs, la capitale du grand-duché est devenue une cité prospère. Elle le doit à son rôle dans l'Union européenne et à ses atouts, géographiques, historiques et culturelsC'est un lieu étrange, au charme fascinant: depuis le chemin de la Corniche, parfois appelé le «plus beau balcon d'Europe», le panorama est superbe. Des ponts, des passerelles, des viaducs de pierre survolent la vallée de l'Alzette, ravin aux parois en à-pic trouées d'anciennes casemates, de souterrains et de tunnels. Ville haute et villes basses. Sur la hauteur, des vestiges de remparts surmontés de bastions, avec quelques ruines «romantisées» selon le goût du siècle dernier. En bas, un alignement de maisons à toiture d'ardoise. L'observation de ces constructions si diverses se mêle et se déroule comme un diorama citadin, agrémenté d'arbres qui forment un parc aux espèces choisies avec amour, au tournant du siècle, par le paysagiste Edouard André.
Ça monte et ça descend dans tous les sens autour de l'immense plateau sur lequel s'élevait l'ancienne place forte. Cette topographie exceptionnelle a développé un site unique, consacré pendant des siècles à la défense militaire. Des armées d'occupation de différentes nationalités, peu soucieuses d'architecture, s'y succèdent. Luxembourg reste longtemps une ville de garnison et de clergé avec des abbayes, des monastères et des refuges destinés aux moines. Les dénivellations imposent leur loi: certaines maisons adossées au rocher n'ont que trois murs. Pour l'instant, l'harmonie des lieux est préservée. Ça ne durera peut-être pas: certaine place, d'un vide trop luxueux pour les promoteurs, va bientôt être bâtie. Depuis 1867, quand les fortifications ont été démantelées à la suite du traité de Londres, la capitale du grand-duché a pu s'étendre. Les vieux quartiers et une partie des fortifications sauvées ont cependant été inscrits par l'Unesco sur sa liste du patrimoine mondial de l'humanité.
Le musée d'Histoire de la ville de Luxembourg a, lui, été inauguré au cœur de la vieille ville, à proximité de la place aux Herbes et du palais grand-ducal. Il regroupe quatre maisons historiques aux façades de caractère. A la fois fastueux et austère, le lieu a été conçu pour une collection qui n'existait pas, dont les pièces ont été acquises par la suite ou empruntées. Les salles étaient néanmoins trop petites pour loger les expositions à venir. Il a fallu creuser pour ouvrir ainsi cinq niveaux supplémentaires. Du coup, le musée est devenu un peu trop vaste. Les salles des sous-sols, sans fenêtre, sont habitées d'écrans multimédias qui diffusent de la musique dans un vide fantomatique - les visiteurs passionnés par l'histoire de Luxembourg-Ville restent, hélas! rares. Résultat inattendu dû à la superficie ainsi gagnée, une extravagante «salle-ascenseur» d'une surface de 18 mètres carrés, à parois de verre et plancher d'érable. La cabine (qui peut accueillir 60 personnes) effectue un parcours de quelque 28 mètres et passe des salons avec miroirs Louis XV, stucs et boiseries de l'ancien étage noble, destinés aux expositions temporaires, aux niveaux inférieurs enchâssés dans la roche brute. Dans ce merveilleux ascenseur panoramique, le plus grand d'Europe, l'évolution urbanistique de Luxembourg défile tout entière, reliant symboliquement cité haute et cité basse. «La ville est ainsi objet du musée, de même que le musée est objet de la ville», affirment les concepteurs de la muséographie.
Le Luxembourg moderne a su tirer parti de sa situation longtemps périlleuse, à la limite des univers romain et germanique. Ce territoire convoité, dont la population rurale a souffert des occupations successives, est désormais souverain au cœur d'une Europe unie. La petite capitale bourgeoise et administrative se réveille à partir des années 50, lorsque sa vocation européenne de premier siège de la Communauté se confirme. Vingt ans plus tard, les cravates Hermès remplacent les bleus de travail. Luxembourg devient une ville cosmopolite, sophistiquée, tolérante et hospitalière. C'est une place financière majeure, où plus de 200 banques se sont établies (il n'y en avait que 15 dans les années 60). La politique libérale de l'Etat en matière audiovisuelle a permis le développement de la «deuxième jambe du pays», avec la CLT- RTL et, surtout, avec les neuf satellites de communication Astra. Le multilinguisme des Luxembourgeois leur a beaucoup facilité l'approche des marchés français, belge et allemand. Et avec ses 80 000 habitants, dont 52% d'étrangers, essentiellement européens, la cité a réussi à conserver une dimension humaine, agrémentée par la tradition germanique de salons de thé délicieusement cosy et «fournisseurs de la Cour».
Dans le Grund (le bas), faubourg de pauvres autrefois humide et malfamé, les conditions de vie ont longtemps été difficiles. Des ruelles pittoresques débouchent sur d'anciennes usines réhabilitées en même temps que la prison des hommes et celle des femmes. Le soir, l'éclairage met en valeur l'étroitesse des demeures médiévales. Les fonctionnaires internationaux et les banquiers hantent désormais ses restaurants à la fois branchés et populaires. Ils se rendent également dans le quartier Clausen. Là-bas, la brasserie Mousel, qui fabrique une bière spéciale non filtrée, attire les diverses classes sociales dans son local décoré de peintures murales sur bois. Au café des Artistes, les amateurs jouent du piano, chantent - à tue-tête et faux - des chansons luxembourgeoises genre cabaret et improvisent.
La création d'un musée des Fortifications s'imposait: au nord-est de la ville, à la lisière du Centre européen, sur le plateau du Kirchberg, l'ancien fort Thungen, encore en chantier, l'accueillera dans sa partie inférieure. La partie supérieure, également en travaux, accueillera le futur musée d'Art moderne; ses plans, qui épousent la forme de l'ancien glacis, ont été confiés - sur sa notoriété, c'est-à-dire sans concours - à l'architecte sino-américain Pei Ieoh Ming.
Sur le Kirchberg même, l'histoire est récente. Au cours des années 60, les paysans qui cultivent les terres sont expropriés. Une tour de 22 étages abrite le Centre européen, qui accueille, chaque année, les sessions du Conseil des ministres de l'Union européenne. Ce gratte-ciel restera heureusement unique. Un hémicycle et d'autres buildings plutôt disgracieux, réaménagés par la suite, compléteront les installations nécessaires aux institutions. Le site constitue aujourd'hui un «confortable ghetto», une île surdimensionnée par rapport à la cité historique. En dépit de l'émulation due à des créateurs comme Richard Meier ou Gottfried Boehm, l'ensemble reste chaotique, un projet global n'ayant jamais été élaboré. Le soir, malgré Utopolis, le plus grand complexe de cinéma du Luxembourg, qui attire les jeunes (et a tué presque toutes les autres salles), le Kirchberg n'est parcouru que par les femmes de ménage. Mais le quartier est relié aux autoroutes menant vers les trois pays voisins, et les magnifiques forêts toutes proches permettent la randonnée.
Ça monte et ça descend dans tous les sens autour de l'immense plateau sur lequel s'élevait l'ancienne place forte. Cette topographie exceptionnelle a développé un site unique, consacré pendant des siècles à la défense militaire. Des armées d'occupation de différentes nationalités, peu soucieuses d'architecture, s'y succèdent. Luxembourg reste longtemps une ville de garnison et de clergé avec des abbayes, des monastères et des refuges destinés aux moines. Les dénivellations imposent leur loi: certaines maisons adossées au rocher n'ont que trois murs. Pour l'instant, l'harmonie des lieux est préservée. Ça ne durera peut-être pas: certaine place, d'un vide trop luxueux pour les promoteurs, va bientôt être bâtie. Depuis 1867, quand les fortifications ont été démantelées à la suite du traité de Londres, la capitale du grand-duché a pu s'étendre. Les vieux quartiers et une partie des fortifications sauvées ont cependant été inscrits par l'Unesco sur sa liste du patrimoine mondial de l'humanité.
Le musée d'Histoire de la ville de Luxembourg a, lui, été inauguré au cœur de la vieille ville, à proximité de la place aux Herbes et du palais grand-ducal. Il regroupe quatre maisons historiques aux façades de caractère. A la fois fastueux et austère, le lieu a été conçu pour une collection qui n'existait pas, dont les pièces ont été acquises par la suite ou empruntées. Les salles étaient néanmoins trop petites pour loger les expositions à venir. Il a fallu creuser pour ouvrir ainsi cinq niveaux supplémentaires. Du coup, le musée est devenu un peu trop vaste. Les salles des sous-sols, sans fenêtre, sont habitées d'écrans multimédias qui diffusent de la musique dans un vide fantomatique - les visiteurs passionnés par l'histoire de Luxembourg-Ville restent, hélas! rares. Résultat inattendu dû à la superficie ainsi gagnée, une extravagante «salle-ascenseur» d'une surface de 18 mètres carrés, à parois de verre et plancher d'érable. La cabine (qui peut accueillir 60 personnes) effectue un parcours de quelque 28 mètres et passe des salons avec miroirs Louis XV, stucs et boiseries de l'ancien étage noble, destinés aux expositions temporaires, aux niveaux inférieurs enchâssés dans la roche brute. Dans ce merveilleux ascenseur panoramique, le plus grand d'Europe, l'évolution urbanistique de Luxembourg défile tout entière, reliant symboliquement cité haute et cité basse. «La ville est ainsi objet du musée, de même que le musée est objet de la ville», affirment les concepteurs de la muséographie.
Le Luxembourg moderne a su tirer parti de sa situation longtemps périlleuse, à la limite des univers romain et germanique. Ce territoire convoité, dont la population rurale a souffert des occupations successives, est désormais souverain au cœur d'une Europe unie. La petite capitale bourgeoise et administrative se réveille à partir des années 50, lorsque sa vocation européenne de premier siège de la Communauté se confirme. Vingt ans plus tard, les cravates Hermès remplacent les bleus de travail. Luxembourg devient une ville cosmopolite, sophistiquée, tolérante et hospitalière. C'est une place financière majeure, où plus de 200 banques se sont établies (il n'y en avait que 15 dans les années 60). La politique libérale de l'Etat en matière audiovisuelle a permis le développement de la «deuxième jambe du pays», avec la CLT- RTL et, surtout, avec les neuf satellites de communication Astra. Le multilinguisme des Luxembourgeois leur a beaucoup facilité l'approche des marchés français, belge et allemand. Et avec ses 80 000 habitants, dont 52% d'étrangers, essentiellement européens, la cité a réussi à conserver une dimension humaine, agrémentée par la tradition germanique de salons de thé délicieusement cosy et «fournisseurs de la Cour».
Dans le Grund (le bas), faubourg de pauvres autrefois humide et malfamé, les conditions de vie ont longtemps été difficiles. Des ruelles pittoresques débouchent sur d'anciennes usines réhabilitées en même temps que la prison des hommes et celle des femmes. Le soir, l'éclairage met en valeur l'étroitesse des demeures médiévales. Les fonctionnaires internationaux et les banquiers hantent désormais ses restaurants à la fois branchés et populaires. Ils se rendent également dans le quartier Clausen. Là-bas, la brasserie Mousel, qui fabrique une bière spéciale non filtrée, attire les diverses classes sociales dans son local décoré de peintures murales sur bois. Au café des Artistes, les amateurs jouent du piano, chantent - à tue-tête et faux - des chansons luxembourgeoises genre cabaret et improvisent.
La création d'un musée des Fortifications s'imposait: au nord-est de la ville, à la lisière du Centre européen, sur le plateau du Kirchberg, l'ancien fort Thungen, encore en chantier, l'accueillera dans sa partie inférieure. La partie supérieure, également en travaux, accueillera le futur musée d'Art moderne; ses plans, qui épousent la forme de l'ancien glacis, ont été confiés - sur sa notoriété, c'est-à-dire sans concours - à l'architecte sino-américain Pei Ieoh Ming.
Sur le Kirchberg même, l'histoire est récente. Au cours des années 60, les paysans qui cultivent les terres sont expropriés. Une tour de 22 étages abrite le Centre européen, qui accueille, chaque année, les sessions du Conseil des ministres de l'Union européenne. Ce gratte-ciel restera heureusement unique. Un hémicycle et d'autres buildings plutôt disgracieux, réaménagés par la suite, compléteront les installations nécessaires aux institutions. Le site constitue aujourd'hui un «confortable ghetto», une île surdimensionnée par rapport à la cité historique. En dépit de l'émulation due à des créateurs comme Richard Meier ou Gottfried Boehm, l'ensemble reste chaotique, un projet global n'ayant jamais été élaboré. Le soir, malgré Utopolis, le plus grand complexe de cinéma du Luxembourg, qui attire les jeunes (et a tué presque toutes les autres salles), le Kirchberg n'est parcouru que par les femmes de ménage. Mais le quartier est relié aux autoroutes menant vers les trois pays voisins, et les magnifiques forêts toutes proches permettent la randonnée.