GUIDE: AUBERGES DE JEUNESSE À Bruxelles
Renseignements
Office belge du tourisme. 21, bd des Capucines, 75002 Paris, 01-47-42-41-18; fax: 01-47-42-71-83;
www.belgique-tourisme.net
info@belgique-tourisme.fr
Voyager
Paris-Bruxelles: 1 heure 25 en TGV Thalys. Tarif «loisirs» (A/R 2e classe): (76 euros). Tarif «week-end» (A/R 2e classe): (99 euros). Le week-end, tarif «mini» (A/R 2e classe): (50 euros), sans échange ni remboursement. Réservation: 08-36-35-35-36.
Téléphoner
Pour appeler de France à Bruxelles, composer le 00 puis le 32, le (0) 2 pour Bruxelles et le numéro local à 7 chiffres.
Se loger
AUBERGES DE JEUNESSE BRUXELLES
Logement chez l'habitant. Bed & Brussels: rue Gustave-Biot 2, 646-07-37, fax: 644-01-14; www. bnb-brussels.be; de 31-76 euros la nuit pour deux. Par exemple, chambre d'hôte agréable chez Philippe Guilmin, rue de Londres 19, fax: 502-41-01.
Se restaurer
Bonsoir Clara. Tendance, agréable, au coeur du «village Dansaert», élu par les jeunes stylistes. Rue Antoine- Dansaert 22. Entrée + plat à partir de 24 euros, 502-09-90; fax: 502-55-57. Fermé à midi les samedis et dimanches.
Les Salons de l'Atalaide. Pour le décor: bel endroit de style éclectique, dans un ancien hôtel de maître, ouvert tous les jours. A partir de 30 euros. Chaussée de Charleroi 89, 537-21-54.
La Quincaillerie. Pittoresque. A partir de 43 euros. Rue du Page 45, 533-98-33.
Amadeus. Beau décor, assez chic. A partir de 30 euros. Rue Veydt 13, 538-34-27.
Musées
Maison Cauchie. Ouverte le premier week-end de chaque mois de 11 à 18 heures, ou sur rendez-vous. Rue des Francs 5, 673-15-06.
Musée Horta. Ouvert de 14 heures à 17 h 30, sauf le lundi. Rue Américaine 25, 543-04-90.
Musée David et Alice Van Buuren. Ouvert dimanche et lundi de 14 heures à 17 h 30. Avenue Léo-Errera 41, 343-48-51.
Centre belge de la bande dessinée. Ouvert tous les jours, sauf le lundi, de 10 à 18 heures. Visite guidée sur demande. Rue des Sables 20, 219-19-80.
Musée des Instruments de musique. Ouvert de 9 h 30 à 17 heures. Visite guidée sur demande. Rue Montagne-de-la-Cour 2, 545-01-30; fax: 545- 01-78; www.infokmim.fgov.be
Faire
Promenade Art nouveau. Balade introductive efficace, sur un thème à choisir, avec guide Arcadia (historiens d'art): . Réservation: 534-30-00; fax: 534-60-73; arcadiakwanadoo.be
Parcours des stylistes. «Modo bruxellae», dans le quartier Dansaert.
Art Nouveau Bruxelles
Bruxelles parcours bandes dessinées
Lire
Wallonie-Bruxelles (Guides Gallimard); Bruxelles (Aller & Retour, Gallimard); Le Grand Guide de la Belgique (Bibliothèque du voyageur, Gallimard); Belgique (Guide bleu, Hachette); Belgique(Guide du routard, Hachette); Belgique (Lonely Planet); L. Meers,Promenades Art nouveau à Bruxelles (Racine); F. Dierkens-Aubry, J. Vandenbreeden, Art nouveau en Belgique (Duculot); Fr. Borsi et P. Portoghesi, Victor Horta (Vokaer); T. Gunzig, Mort d'un parfait bilingue (Au Diable Vauvert): une partie du roman se déroule à l'hôtel Hannon, conçu par Brunfaut, accessible au public.
Office belge du tourisme. 21, bd des Capucines, 75002 Paris, 01-47-42-41-18; fax: 01-47-42-71-83;
www.belgique-tourisme.net
info@belgique-tourisme.fr
Voyager
Paris-Bruxelles: 1 heure 25 en TGV Thalys. Tarif «loisirs» (A/R 2e classe): (76 euros). Tarif «week-end» (A/R 2e classe): (99 euros). Le week-end, tarif «mini» (A/R 2e classe): (50 euros), sans échange ni remboursement. Réservation: 08-36-35-35-36.
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Pour appeler de France à Bruxelles, composer le 00 puis le 32, le (0) 2 pour Bruxelles et le numéro local à 7 chiffres.
Se loger
AUBERGES DE JEUNESSE BRUXELLES
Logement chez l'habitant. Bed & Brussels: rue Gustave-Biot 2, 646-07-37, fax: 644-01-14; www. bnb-brussels.be; de 31-76 euros la nuit pour deux. Par exemple, chambre d'hôte agréable chez Philippe Guilmin, rue de Londres 19, fax: 502-41-01.
Se restaurer
Bonsoir Clara. Tendance, agréable, au coeur du «village Dansaert», élu par les jeunes stylistes. Rue Antoine- Dansaert 22. Entrée + plat à partir de 24 euros, 502-09-90; fax: 502-55-57. Fermé à midi les samedis et dimanches.
Les Salons de l'Atalaide. Pour le décor: bel endroit de style éclectique, dans un ancien hôtel de maître, ouvert tous les jours. A partir de 30 euros. Chaussée de Charleroi 89, 537-21-54.
La Quincaillerie. Pittoresque. A partir de 43 euros. Rue du Page 45, 533-98-33.
Amadeus. Beau décor, assez chic. A partir de 30 euros. Rue Veydt 13, 538-34-27.
Musées
Maison Cauchie. Ouverte le premier week-end de chaque mois de 11 à 18 heures, ou sur rendez-vous. Rue des Francs 5, 673-15-06.
Musée Horta. Ouvert de 14 heures à 17 h 30, sauf le lundi. Rue Américaine 25, 543-04-90.
Musée David et Alice Van Buuren. Ouvert dimanche et lundi de 14 heures à 17 h 30. Avenue Léo-Errera 41, 343-48-51.
Centre belge de la bande dessinée. Ouvert tous les jours, sauf le lundi, de 10 à 18 heures. Visite guidée sur demande. Rue des Sables 20, 219-19-80.
Musée des Instruments de musique. Ouvert de 9 h 30 à 17 heures. Visite guidée sur demande. Rue Montagne-de-la-Cour 2, 545-01-30; fax: 545- 01-78; www.infokmim.fgov.be
Faire
Promenade Art nouveau. Balade introductive efficace, sur un thème à choisir, avec guide Arcadia (historiens d'art): . Réservation: 534-30-00; fax: 534-60-73; arcadiakwanadoo.be
Parcours des stylistes. «Modo bruxellae», dans le quartier Dansaert.
Art Nouveau Bruxelles
Bruxelles parcours bandes dessinées
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Wallonie-Bruxelles (Guides Gallimard); Bruxelles (Aller & Retour, Gallimard); Le Grand Guide de la Belgique (Bibliothèque du voyageur, Gallimard); Belgique (Guide bleu, Hachette); Belgique(Guide du routard, Hachette); Belgique (Lonely Planet); L. Meers,Promenades Art nouveau à Bruxelles (Racine); F. Dierkens-Aubry, J. Vandenbreeden, Art nouveau en Belgique (Duculot); Fr. Borsi et P. Portoghesi, Victor Horta (Vokaer); T. Gunzig, Mort d'un parfait bilingue (Au Diable Vauvert): une partie du roman se déroule à l'hôtel Hannon, conçu par Brunfaut, accessible au public.
Façades d'immeubles, intérieurs de musées ou de cafés, bibliothèque... la capitale belge redécouvre le modern style à travers quelque 350 constructions. Visite guidée
Méli-mélo de demeures anciennes, comme celles de la Grand-Place (XIIIe-XVIIe siècle), et de buildings d'un modernisme fonctionnel ultracontemporain, l'urbanisme désinvolte de Bruxelles surprend. On découvre ainsi des splendeurs Art nouveau ou Art déco. La capitale belge n'a pas su, ou pas pu, conserver intact ce patrimoine récent, pourtant de plus en plus apprécié par ses visiteurs. Subsistent ici ou là quelques chefs-d'œuvre imaginés au tournant du XXe siècle par des architectes visionnaires.
Guy Dessicy, possède l'un de ceux-là: la maison Cauchie, superbe demeure Art nouveau construite en 1905 à l'orée du parc du Cinquantenaire, tracé à la même époque, et qu'il a transformée en un musée très convivial. «J'ai souhaité que la maison Cauchie soit un lieu plus ouvert que le musée Victor-Horta, aménagé dans le logis-atelier de ce grand architecte, raconte Guy Dessicy. Ici, vous pouvez vous asseoir et, par exemple, déguster une bière Mort subite!» Mains noueuses et cheveux gris frisés, l'ancien publicitaire-graphiste n'habite pas la maison Cauchie, qu'il a acquise pour la sauver: «Nous avons tout de suite senti, ma femme et moi, que l'âme du peintre Paul Cauchie (1875-1952) planait dans ce lieu. Du papier peint blanc couvrait les fresques aujourd'hui visibles. Un jour, j'ai tiré dessus, dans le coin, là, et une rose est apparue. J'ai continué et révélé des femmes bien en chair représentant les cinq sens. Les anciens occupants étaient choqués par le style très Art nouveau de Cauchie et l'avaient dissimulé. La préservation, désintéressée et utopique, de cette maison est devenue la grande oeuvre de ma vie.»
Jusqu'à la révolution industrielle qui s'amorce avec l'indépendance de la Belgique, en 1830, Bruxelles vit aux abords de la Grand-Place. Puis beaucoup d'ouvriers viennent travailler dans cette ville, qui commence à s'étendre. Plus tard, vers 1870, afin d'assainir le centre, le bourgmestre Jules Anspach, un ami du préfet de la Seine Georges Haussmann, fait recouvrir la rivière Senne de la gare du Midi jusqu'à la gare du Nord. De vastes avenues sont créées, tel le boulevard Anspach, bordé d'immeubles vibrant d'un éclectisme néogothique-néoclassique. L'hôtel Métropole est représentatif de ce style. Mais les Belges refusent de vivre dans des appartements et de partager des ascenseurs. L'urbanisme se développe encore, en particulier à Ixelles, la ville haute: peu à peu, hôtels de maître et étroites maisons s'élèvent dans des îlots de verdure.
Le jeune architecte Victor Horta (1861-1947) s'inscrit dans une loge maçonnique vers 1890, plus pour la stimulation intellectuelle que par conviction philosophique: les frères maçons sont souvent des industriels qui ont voyagé et désirent habiter des bâtiments différents. Horta travaille exclusivement dans le quartier de l'avenue Louise, très apprécié des élégants. Il sait adapter les projets qu'on lui confie aux besoins des futurs occupants. L'architecte fait élaborer des pièces uniques par des artisans. Métal ou verre, les détails de construction sont recherchés, originaux et raffinés. Rue Américaine, sa maison-atelier, devenue un musée, est à présent l'un des joyaux de Bruxelles. Erigé au 224, avenue Louise, l'hôtel Solvay, pour lequel Horta n'aura aucune limite financière, reste sa plus belle réussite.
Métal ou verre, les détails de construction
sont recherchés, originaux et raffinés
Mais Horta n'est pas seul. Paul Hankar a notamment laissé son empreinte aux 48 et 71 de la rue Defacqz et Henry Van de Velde a conçu la bibliothèque Solvay dans le parc Léopold. Ces architectes figurent parmi les nouveaux créateurs en vue et travaillent beaucoup aux alentours des étangs d'Ixelles. D'autres concepteurs utilisent des objets de série - lampes, poignées de porte, ornements de cheminée... - moins coûteux, destinés à une clientèle petite-bourgeoise qui s'intéresse à l'Art nouveau sans avoir les moyens de s'offrir les services d'un Horta. Rue Vanderschrik, dans le quartier Saint-Gilles, on peut encore admirer les façades innovatrices des maisons dessinées par l'architecte Ernest Blérot, qui a cependant conservé des intérieurs de style éclectique classique. Une surenchère de courbes envahit la décoration des balcons. Près de là, avenue de la Jonction, Jules Brunfaut conçoit l'hôtel Hannon, aux décors intérieurs somptueux. Menacé de démolition dans les années 1970, l'édifice a été classé et finalement transformé en galerie de photographie. Vers 1910, quelques architectes, dont Paul Hamesse (son bâtiment du 316, rue Royale, est devenu le restaurant De Ultieme Hallucinatie), commencent à géométriser les lignes, annonçant déjà le genre Art déco, tandis que les bourgmestres catholiques refusent toujours les permis de construire Art nouveau dans leurs communes.
Fin du purgatoire
«L'Art nouveau belge sort actuellement du purgatoire, assure Guy Dessicy. Mais sur 1 500 constructions existant au début du XXe siècle, il n'en reste que 350, dispersées en ville. Une dizaine de cafés seulement ont échappé aux destructions, parmi lesquels certains ont été refaits à l'identique (Café de Bruxelles, 599, chaussée de Waterloo; la Roue d'or, 26, rue des Chapeliers). Le projet du Centre belge de la bande dessinée est né ici. Quand j'ai acheté la maison Cauchie, je me demandais qu'en faire. Avec Hergé, nous avons envisagé d'y créer un musée Tintin, mais il était difficile de faire cohabiter Tintin et Paul Cauchie. On nous a alors proposé un bâtiment de Victor Horta, 4 000 mètres carrés en ruine, rue des Sables, au coeur de la cité. C'était mieux: on combinait là-bas la BD, expression de l'art moderne, et l'Art nouveau: nos points forts nationaux, avec le chocolat et la bière...»
Le Centre belge de la bande dessinée est en effet aménagé dans les locaux des anciens magasins Waucquez. Il est environné d'immeubles Art nouveau, hélas à moitié détruits ou délabrés. Horta ou pas, la rénovation des espaces voués à la BD a d'ailleurs été beaucoup moins bien soignée que celle de l'ancien édifice Old England, devenu, sur quatre niveaux, le somptueux musée des Instruments de musique, le MIM. Conçu par l'architecte Paul Saintenoy, le grand magasin avait été inauguré en 1900. Ouvert en 2000, le MIM est aujourd'hui une remarquable réussite esthétique qui attire des milliers d'amateurs. La collection comporte aussi bien des épinettes et des accordéons que des clavecins, des saxophones, un schofar ou un harmonica en verre. Mille cinq cents instruments sont exposés, dont beaucoup sont audibles grâce à des casques sonorisés. Ou quand la musique rencontre l'Art nouveau pour l'émerveillement des yeux et des oreilles.
Méli-mélo de demeures anciennes, comme celles de la Grand-Place (XIIIe-XVIIe siècle), et de buildings d'un modernisme fonctionnel ultracontemporain, l'urbanisme désinvolte de Bruxelles surprend. On découvre ainsi des splendeurs Art nouveau ou Art déco. La capitale belge n'a pas su, ou pas pu, conserver intact ce patrimoine récent, pourtant de plus en plus apprécié par ses visiteurs. Subsistent ici ou là quelques chefs-d'œuvre imaginés au tournant du XXe siècle par des architectes visionnaires.
Guy Dessicy, possède l'un de ceux-là: la maison Cauchie, superbe demeure Art nouveau construite en 1905 à l'orée du parc du Cinquantenaire, tracé à la même époque, et qu'il a transformée en un musée très convivial. «J'ai souhaité que la maison Cauchie soit un lieu plus ouvert que le musée Victor-Horta, aménagé dans le logis-atelier de ce grand architecte, raconte Guy Dessicy. Ici, vous pouvez vous asseoir et, par exemple, déguster une bière Mort subite!» Mains noueuses et cheveux gris frisés, l'ancien publicitaire-graphiste n'habite pas la maison Cauchie, qu'il a acquise pour la sauver: «Nous avons tout de suite senti, ma femme et moi, que l'âme du peintre Paul Cauchie (1875-1952) planait dans ce lieu. Du papier peint blanc couvrait les fresques aujourd'hui visibles. Un jour, j'ai tiré dessus, dans le coin, là, et une rose est apparue. J'ai continué et révélé des femmes bien en chair représentant les cinq sens. Les anciens occupants étaient choqués par le style très Art nouveau de Cauchie et l'avaient dissimulé. La préservation, désintéressée et utopique, de cette maison est devenue la grande oeuvre de ma vie.»
Jusqu'à la révolution industrielle qui s'amorce avec l'indépendance de la Belgique, en 1830, Bruxelles vit aux abords de la Grand-Place. Puis beaucoup d'ouvriers viennent travailler dans cette ville, qui commence à s'étendre. Plus tard, vers 1870, afin d'assainir le centre, le bourgmestre Jules Anspach, un ami du préfet de la Seine Georges Haussmann, fait recouvrir la rivière Senne de la gare du Midi jusqu'à la gare du Nord. De vastes avenues sont créées, tel le boulevard Anspach, bordé d'immeubles vibrant d'un éclectisme néogothique-néoclassique. L'hôtel Métropole est représentatif de ce style. Mais les Belges refusent de vivre dans des appartements et de partager des ascenseurs. L'urbanisme se développe encore, en particulier à Ixelles, la ville haute: peu à peu, hôtels de maître et étroites maisons s'élèvent dans des îlots de verdure.
Le jeune architecte Victor Horta (1861-1947) s'inscrit dans une loge maçonnique vers 1890, plus pour la stimulation intellectuelle que par conviction philosophique: les frères maçons sont souvent des industriels qui ont voyagé et désirent habiter des bâtiments différents. Horta travaille exclusivement dans le quartier de l'avenue Louise, très apprécié des élégants. Il sait adapter les projets qu'on lui confie aux besoins des futurs occupants. L'architecte fait élaborer des pièces uniques par des artisans. Métal ou verre, les détails de construction sont recherchés, originaux et raffinés. Rue Américaine, sa maison-atelier, devenue un musée, est à présent l'un des joyaux de Bruxelles. Erigé au 224, avenue Louise, l'hôtel Solvay, pour lequel Horta n'aura aucune limite financière, reste sa plus belle réussite.
Métal ou verre, les détails de construction
sont recherchés, originaux et raffinés
Mais Horta n'est pas seul. Paul Hankar a notamment laissé son empreinte aux 48 et 71 de la rue Defacqz et Henry Van de Velde a conçu la bibliothèque Solvay dans le parc Léopold. Ces architectes figurent parmi les nouveaux créateurs en vue et travaillent beaucoup aux alentours des étangs d'Ixelles. D'autres concepteurs utilisent des objets de série - lampes, poignées de porte, ornements de cheminée... - moins coûteux, destinés à une clientèle petite-bourgeoise qui s'intéresse à l'Art nouveau sans avoir les moyens de s'offrir les services d'un Horta. Rue Vanderschrik, dans le quartier Saint-Gilles, on peut encore admirer les façades innovatrices des maisons dessinées par l'architecte Ernest Blérot, qui a cependant conservé des intérieurs de style éclectique classique. Une surenchère de courbes envahit la décoration des balcons. Près de là, avenue de la Jonction, Jules Brunfaut conçoit l'hôtel Hannon, aux décors intérieurs somptueux. Menacé de démolition dans les années 1970, l'édifice a été classé et finalement transformé en galerie de photographie. Vers 1910, quelques architectes, dont Paul Hamesse (son bâtiment du 316, rue Royale, est devenu le restaurant De Ultieme Hallucinatie), commencent à géométriser les lignes, annonçant déjà le genre Art déco, tandis que les bourgmestres catholiques refusent toujours les permis de construire Art nouveau dans leurs communes.
Fin du purgatoire
«L'Art nouveau belge sort actuellement du purgatoire, assure Guy Dessicy. Mais sur 1 500 constructions existant au début du XXe siècle, il n'en reste que 350, dispersées en ville. Une dizaine de cafés seulement ont échappé aux destructions, parmi lesquels certains ont été refaits à l'identique (Café de Bruxelles, 599, chaussée de Waterloo; la Roue d'or, 26, rue des Chapeliers). Le projet du Centre belge de la bande dessinée est né ici. Quand j'ai acheté la maison Cauchie, je me demandais qu'en faire. Avec Hergé, nous avons envisagé d'y créer un musée Tintin, mais il était difficile de faire cohabiter Tintin et Paul Cauchie. On nous a alors proposé un bâtiment de Victor Horta, 4 000 mètres carrés en ruine, rue des Sables, au coeur de la cité. C'était mieux: on combinait là-bas la BD, expression de l'art moderne, et l'Art nouveau: nos points forts nationaux, avec le chocolat et la bière...»
Le Centre belge de la bande dessinée est en effet aménagé dans les locaux des anciens magasins Waucquez. Il est environné d'immeubles Art nouveau, hélas à moitié détruits ou délabrés. Horta ou pas, la rénovation des espaces voués à la BD a d'ailleurs été beaucoup moins bien soignée que celle de l'ancien édifice Old England, devenu, sur quatre niveaux, le somptueux musée des Instruments de musique, le MIM. Conçu par l'architecte Paul Saintenoy, le grand magasin avait été inauguré en 1900. Ouvert en 2000, le MIM est aujourd'hui une remarquable réussite esthétique qui attire des milliers d'amateurs. La collection comporte aussi bien des épinettes et des accordéons que des clavecins, des saxophones, un schofar ou un harmonica en verre. Mille cinq cents instruments sont exposés, dont beaucoup sont audibles grâce à des casques sonorisés. Ou quand la musique rencontre l'Art nouveau pour l'émerveillement des yeux et des oreilles.