Le système invite à accumuler des miles avec ses déplacements professionnels puis de les utiliser à titre personnel.
La majorité des voyageurs préfèrent échanger leurs miles contre des billets gratuits, illustrant le principe le plus classique : gagner des miles en voyageant pour son travail puis les transformer en billets gratuits pour ses vacances en famille. Il n'empêche qu'il est également possible de troquer sa prime de fidélité contre un week-end dans un hôtel de charme, un stage de pilotage d'une Ferrari, une journée dans un parc d'attractions...
Aujourd'hui, à la différence des low-costs, toutes les grandes compagnies proposent des programmes de fidélisation : Frequent Flyer Program (FFP). La compagnie American Airlines a été la première à créer un FFP en 1981. AAdvantage compte aujourd'hui 45 millions de membres. Le succès du système a été relancé avec la formation des alliances (SkyTeam, celle d'Air France, Star Alliance et Oneworld) réunissant plusieurs compagnies : l'épargne est alors alimentée par des sources plus nombreuses et, à l'inverse, il est possible de dépenser ses miles sur des réseaux devenus planétaires.
De fait, les compagnies essayent d'avoir l'offre la plus alléchante pour attirer les FF (frequent flyers) sur leurs lignes : promotions, facilités et originalité des récompenses... Aux Etats-Unis, les programmes de fidélisation ont même leur magazine (AirGuide), plusieurs sites Internet (entre autres, www.travel4 miles.com), un forum entre passagers (www.flyertalk.com) ainsi qu'une bourse permettant d'échanger des miles, ce qui n'est pas permis par le programme Fréquence plus d'Air France. En Europe, www.globalflight.net propose de gérer votre portefeuille, moyennant un abonnement annuel .
Les compagnies aériennes ne sont pas les seules à fidéliser leurs clients : la SNCF avec Grand Voyageur, Eurostar, Thalys ont tous leur FFP, tout comme les grandes chaînes hôtelières, les loueurs de voitures, certaines banques, des grands magasins, etc.
Cette masse monétaire virtuelle n'est pas négligeable : les 6,5 millions de membre de Fréquence plus d'Air France totalisent près de 100 milliards de miles. Désormais, ceux-ci sont quasiment acquis à vie, puisqu'un vol tous les trois ans suffit pour revalider tout le capital acquis. Mais ils ne sont pas transmissibles du vivant du passager ou lors d'un héritage. Une seule exception, les dons : cinq organisations humanitaires (Croix-Rouge, L'Envol, Chaîne espoir, Les Enfants de la Terre et Mécénat chirurgie cardiaque) sont accréditées par la compagnie nationale. En revanche, à défaut de céder des miles à sa famille ou à des amis, il est possible d'établir un ou plusieurs billets au nom de personnes de son choix, à moins de préférer des surclassements ou des excédents de bagages gratuits. Chaque année, 3,5% des 43 millions de passagers transportés par la compagnie nationale (soit 150 000), voyagent ainsi grâce aux miles, un gros tiers en long courrier.
Air France baptise «billet prime» ce titre de transport, car il n'est pas totalement gratuit. La compagnie encaisse pour le compte de l'aéroport et de l'Etat les redevances qui s'élèvent, en moyenne, à 25 € en métropole et à 80 € pour les vols internationaux.
Comme pour les tarifs réduits, il faut s'y prendre tôt ou à la bonne date pour négocier ses miles : six mois avant pour partir aux Etats-Unis l'été ; mais trois jours peuvent suffire pour aller en Corse en semaine en janvier. Les week-ends, les périodes de vacances scolaires sont les dates les plus demandées, celles où les places «prime» sont aussi les moins nombreuses. En effet, Air France, par exemple, désigne sur chacun de ses vols un certain nombre de sièges réservés à ces demandes. Éventuellement, si le remplissage de l'avion est à la peine, ce quota peut être revu à la hausse. Un joker existe, mais il est coûteux : en dépensant le double de miles, on accède à la maxi-prime qui garantit l'accès à une grande partie des places ouvertes à la réservation.