Pour accéder au sommet du phare, il faut gravir pas moins de 365 marches (!), éclairées par 52 fenêtres. Mais arrivé là-haut, le spectacle en vaut la peine. La vue s'étire de la pointe de Barfleur jusqu'aux côtes du Calvados, en passant par la plage d'Utah Beach et l'île de Tatihou. Par beau temps, on aperçoit même les îles Saint-Marcouf.
Fierté du pays du «Val de Saire» (ce nom provient de la rivière éponyme qui le sillonne et se jette au nord de Saint-Vaast-la-Hougue), le phare de Gatteville a inspiré de nombreux artistes, tels le peintre Paul Signac ou le cinéaste Jean-Jacques Beinex qui y a tourné des scènes de Diva. A Gatteville-le-Phare, il ne faut pas manquer la petite chapelle des marins, Notre-Dame-de-Bon-Secours, où reposent les débris d'un trois mât échoué au large du phare en 1860.
A environ quatre kilomètres au sud, Barfleur fut au Moyen Age le premier port du Cotentin. Avec ses anciennes ruelles, ses vieilles maisons en granit couvertes de schiste bleu-vert et son église Saint-Nicolas, dont le clocher fut supprimé au XVIIe en raison des intempéries, il fait partie des plus beaux villages de France.
Au rythme des marées, les pêcheurs reviennent avec des crabes, des araignées, du bouquet ou encore de délicieux bars de ligne. Avis aux gourmets! On ne manquera pas non plus de se rendre à la poterie Lefebvre (2). Réalisant encore des épis de faîtage, pièces ornant les toits et les lucarnes, cet atelier d'artisans est aussi réputé pour le bleu singulier de sa vaisselle.
Encore plus au sud sur la côte, voici Saint-Vaast-la-Hougue (ne pas prononcer le «s»), à la fois station balnéaire appréciée, port de pêche et centre de production ostréicole de renom (ses huîtres ont un délicieux goût de noisette).
Juste en face, la minuscule île de Tatihou, accessible à pied ou en bateau amphibie (il roule à marée basse et vogue à marée haute), abrite un intéressant musée maritime ainsi qu'une réserve ornithologique peuplée de bernaches, de grèbes, de petits pingouins ou encore de pipits maritimes. De la taille d'un moineau, le dessus du corps gris-brun rayé et le dessous jaunâtre avec des taches sombres, ils apprécient les îlots battus par les vagues.
Mais le grand événement sur l'île, c'est le festival de musique du large, qui a lieu chaque année au mois d'août (3). Cette année, venus d'Irlande, d'Ecosse, du pays de Galles, de Bretagne, des pays scandinaves, de Flandres, d'Italie, de Galice... les musiciens rivaliseront de talent. Mais il n'y aura qu'un seul rappel. Car pour revenir sur la terre ferme la marée n'attend pas...
Les gastronomes apprécieront deux bonnes adresses à Saint-Vaast-la-Hougue: Le Chasse-Marée, au décor marin bleu et blanc (4), et Le Moyne de Saire (5), situé à trois km de la ville (compter environ 30 €).
Au nord du Val de Saire, le relief, très découpé, offre de jolis points de vue et il ne faut pas hésiter à pousser jusqu'au cap Lévy qui, avec son fort, forme un véritable paysage de carte postale. Enfin, à deux pas du cap, Fermanville mérite le détour. Ce village, aux maisons de granit rose, est la patrie de la poétesse, rustique et populaire, Marie Ravenel.
(1) C'est le deuxième plus haut phare de France. Tél.: 02.33.23.17.97.
(2) Tél.: 02.33.23.11.51.
(3) Le prochain aura lieu du 17 au 20 août.
(4) Tél.: 02.33.23.14.08.
(5) Tél.: 02.33.54.46.06.