Du Maroc tant de fois visité, parcouru, balisé voire banalisé, on croit tout connaître. Et pourtant ce pays continue de faire rêver. Sans doute à cause de sa position géographique : de la Méditerranée au Grand Sud, il offre une large variété de climats et de paysages. Et parce que - pour cette raison même - depuis l'Antiquité il a toujours été un lieu de passage, il s'est constitué une extraordinaire richesse culturelle qui tient à la fois de l'Europe, de l'Afrique et de l'Orient. Pour la satisfaction de l'esprit et l'éblouissement des sens. Romaines, berbères, arabes, andalouses, juives, subsahariennes voire guinéennes, françaises et espagnoles et même chinoises... autant d'influences qui viennent prouver une fois de plus qu'une grande et forte culture se construit sur la circulation et l'ouverture, jamais sur le repli et le confinement. Tout ce qui fait l'aura incroyable dont bénéficie actuellement le Maroc. Mais pour en découvrir la magie, encore faut-il en posséder les clés.
Débarquant aujourd'hui au royaume chérifien, le visiteur éprouve la sensation paradoxale de se trouver à la fois dépaysé et confronté à un univers familier, tant la sensibilité marocaine, ses goûts et ses couleurs appartiennent aujourd'hui à notre expérience quotidienne. A commencer par le couscous, le plat préféré des Français selon certains sondages ; et par la déco et les arts de la table qui ont multiplié dans nos intérieurs mosaïques, zéliges et revêtements muraux inspirés du tadelekt, sans parler des meubles, objets, tapis, etc., vendus même en grandes surfaces. Quant aux couturiers et créateurs de mode, ils n'en finissent pas de revisiter la babouche et le kaftan, les rayures, les motifs berbères ou les broderies islamiques. Tandis que les parfumeurs se ruent sur les bois odorants, les épices et les roses du Dadès («petite rose à la fragrance insolente et vive», selon Serge Lutens, le grand maître des parfums de Marrakech), l'industrie cosmétique décline des produits à base d'huile d'argan, cet élixir tiré des baies d'un arbuste épineux qui ne pousse qu'entre Essaouira et Agadir.
Villes et paysages du Maroc font partie de notre culture, entrés au fil des années dans notre inconscient collectif comme autant de cartes postales. Si les esthètes retrouvent les couleurs de Majorelle ou Delacroix, petits et grands enfants s'émerveillent des rues tortueuses des médinas « comme dans «Tintin» ». Quand les romanesques se souviennent, à Fès, des pages d'Anaïs Nin sur les hammams, le désert d'ocre évoque pour les littéraires des réminiscences de Le Clézio. Un thé à la menthe à l'ombre des figuiers d'Asilah évoque Genet. Renouant avec la tradition du voyage en Orient, la découverte du Maroc a toujours quelque chose d'initiatique.
Il y a mille façons d'appréhender ce Maroc multiple. Classiques : les circuits à la découverte des villes impériales ou d'une région donnée avec son style et ses couleurs. De nouveaux tour-opérateurs proposent des séjours thématiques : à travers l'architecture, l'artisanat, la cuisine, le bien-être ou tout simplement la nature. Une tendance à suivre par ceux qui recherchent avant tout la rencontre d'un Maroc authentique. Les possibilités de logement sont multiples. Il est facile de trouver une auberge de jeunesse au Maroc.