La forêt de Paimpont : autrement dit, Brocéliande. Les chênes y cachent encore les sortilèges de Merlin l'Enchanteur et de la fée Viviane. Le cerf y croise le promeneur déguisé en chevalier du Moyen Age. Parmi les ajoncs et les houx, le chant des oiseaux semble une invocation. Vers le Val sans Retour, en longeant le Miroir aux Fées.
En boucle, 4h 30 :
Ne cherchez plus Lancelot du Lac : c'est moi. Un pinson me le sifflote près de l'ancien manoir de Tréhorenteuc, à l'ouest de la forêt de Paimpont. Cet envoyé spécial de Merlin sera mon guide dans la sylve du sortilège, jusqu'au Val sans Retour. Il connaît les mystères de Brocéliande. Les forces étranges qui s'y manifestent sous les chênes, près des menhirs, sous les dolmens, entre les ajoncs. Ici, Merlin et la fée Viviane font encore ce qui leur plaît.
1 h 30 min. : Du manoir de Tréhorenteuc à la route de Métairie-Neuve.
Forêt de Paimpont. Les landes de Gautro et de la Troche paraissent de coton gris, rehaussées de l'or des ajoncs en fleurs. Je me mets en marche au parc à voitures, près de la D 141. Balises rouge et blanc du GR 37 et ronds jaunes du circuit du Val sans Retour. Du gui sur un chêne : où est le druide ?
Je chemine entre buissons et fougères. Des volées de passereaux pépient. Un troglodyte s'égosille : courte queue dressée, chant digne de Messiaen. Je repère un verdier. Un roitelet. Un gobe-mouches. Une fauvette. Des mésanges bleues, nonnettes et charbonnières. La grive draine et la litorne... Un rossignol caresse l'air avec ses notes quand je quitte le GR 37 vers la gauche. Le sentier rétrécit et sinue entre les ajoncs, sur les landes de Gautro. On voit encore les cicatrices des incendies qui ravagèrent cinq fois Brocéliande en un demi-siècle. Un loriot psalmodie la cruauté des flammes. Ici, quoi qu'on fasse, on entend des voix.