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 vietnam: Dans le delta du Mékong

11/1/2014

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Voyage Mekong
Rizières, marchés flottants... l'embouchure du fleuve aux neuf bras est la région la plus riche du Vietnam. Dans ce labyrinthe de canaux, la vie quotidienne se plie aux caprices des eaux


Ses neuf bras lui ont valu le surnom de «fleuve aux Neuf Dragons». D'aucuns lui préfèrent l'appellation, plus déférente, de «mère des eaux». Le Mékong est, en effet, l'un des plus longs fleuves du monde, parcourant quelque 4 200 kilomètres des hauts plateaux tibétains, où il prend sa source, jusqu'à la mer de Chine méridionale, dans laquelle il se jette après avoir traversé la Chine, la Birmanie, le Laos, le Cambodge puis le Vietnam. Dans l'extrême sud du pays, son delta s'étale sur une région essentiellement rurale. Il ne faut pas espérer découvrir là monuments ou vestiges archéologiques, car le patrimoine historique est restreint. Les charmes du delta du Mékong résident dans la luxuriance de sa végétation, la diversité culturelle de ses populations et dans une vie quotidienne singulière que le fleuve, seul, orchestre.

Immense labyrinthe aquatique, formé d'alluvions déposées au fil du temps, il offrait, jadis, le spectacle d'un vaste marécage recouvert de mangroves, domaine des cormorans et des crocodiles. Il fut d'abord habité par les Khmers puis, au XVIe siècle, par des colons vietnamiens arrivés par la mer. La dynastie des seigneurs Nguyen fit assécher les marais et construire des canaux. Au bord de ce réseau complexe naquirent les villages, regroupés en neuf provinces et peuplés en majorité par des Khmers, des Cham et des Chinois, de confessions bouddhiste, catholique, musulmane, caodaïste. Le delta du Mékong forme aujourd'hui la région la plus riche du Vietnam, couramment qualifiée de «grenier à riz».
Toute visite commence à Hô Chi Minh-Ville, l'ancienne Saigon. On peut emprunter la voie fluviale (bateau ou bac) ou la route, le réseau étant l'un des plus praticables du pays et desservant les principales villes de la région. En direction de Chau Doc, un arrêt à Sa Dec s'impose. Dans cette minuscule bourgade, où Marguerite Duras situa l'intrigue de L'Amant, on cultive fleurs et bonsaïs en quantité. Les exploitations horticoles sont alignées le long de la rue principale, chacune d'entre elles étant spécialisée dans la culture d'une variété. De Sa Dec, il vaut mieux prendre le bateau pour rejoindre Long Xuyen, capitale de la province d'An Giang, et poursuivre vers Chau Doc.

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Voyager En train Au VIETNAM (SUITE)

9/14/2014

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Mille kilomètres environ séparent Hué de Saïgon. Dans un décor parfois somptueux, entre mer et montagne, le train longe la cote, ondule comme un serpent dans une forêt vierge. Hoi An, Qui Nhon, Danang, des stations balnéaires, en plein développement, défilent, offrant au voyageur des étendues rêveuses de plages de sable fin. Puis le train entre en gare de Saïgon, terminus du voyage. Contrastant avec sa soeur du nord, Hanoï, plus réservée, la métropole sudiste s’agite, fait des affaires, rêvant d’un destin semblable à celui des cités modernes d’Asie.

Tel un jouet d’enfant, un train de fête foraine lancé dans un décor de film d’aventures, le convoi sinue le long de la falaise. L’environnement est somptueux : à l’ouest, scintillant diamant bleuté, la mer septentrionale de Chine, que la voie surplombe, survole, frôle dangereusement ; au gré des courbes, des criques inconnues se déshabillent au pied de la falaise, laissant le spectateur muet d’admiration.
Sur la centaine de kilomètres qui séparent Hué de Danang, de longues plages de sable fin, encore vierges, forment une sorte de Riviera vietnamienne, au devenir prometteur.

A l’est, fauve sombre et majestueux, semblant guetter sa proie, la chaîne des Truong Son s’étire à l’horizon.
Curieuse, elle finit par rejoindre la mer, comme si elle voulait y boire. De ses 493 m de haut, le col des Nuages la domine. La RN 1 le franchit, la voie ferrée le contourne. Spectacle grandiose, vertigineux, d’une nature verdoyante, entrecoupée de forêts de palmiers, de rizières bien alignées, d’où émergent des chapeaux pointus, des buffles philosophes, chevauchés par des enfants, dans de paisibles rodéos. Le train freine, longe des maisons délabrées dans des hameaux d’où surgissent, au premier arrêt, une nuée d’enfants qui proposent, par les fenêtres ouvertes, de curieuses mixtures : calamar séché, hippocampe à faire macérer dans l’alcool (aphrodisiaque), jus de canne à sucre, enfermé dans un sac en plastique transparent. Voyage au bout de la terre.

Danang, vingt minutes d’arrêt. Port régional, ex-capitale du royaume Cham, dont les ruines se dressent sur des collines avoisinantes, la ville doit sa récente notoriété à la guerre. Les Américains y avaient installé dans les années 60 une base aéroportée, point de départ des bombardiers B 52 qui noyaient la forêt sous les exfoliants.
A trente kilomètres au sud, calé au bord de la rivière Thu Bon, le port d’Hoi An (ex-Faifo) s’éveille dans un écrin d’Histoire. A son apogée, la cité constituait, à l’égal de Macao, une étape pour les navires hollandais, japonais, chinois, portugais qui venaient s’y approvisionner en soie, en étoffes, en porcelaine, en thé, en noix d’arec ou en nacre. Éclipsée par Danang, reliée à la mer par un fleuve de plus en plus ensablé, elle s’est repliée dans son cocon, se préservant des fureurs du XXe siècle. On la redécouvre. En 1999, l’Unesco a classé au patrimoine mondial ses maisons en bois laqué, autrefois propriétés des congrégations chinoises ou de riches familles marchandes. Les touristes asiatiques se font photographier sur le pont couvert japonais, construit au XVIe siècle. Bordant des ruelles enchanteresses, plus de cent tailleurs, d’innombrables galeries d’art, des bars, des restaurants : un air de Saint-Paul-de-Vence.

Sur le pont des chalutiers, les pêcheurs déversent par centaines des poissons gris que des femmes trient à coups de gestes rapides. Le temps s’est arrêté. Sur le flanc des embarcations, des yeux tiennent en respect les esprits. Aux terrasses des restaurants, on sert du cao lau mélange de nouilles plates, de croûtons, de pousses de bambou et de légumes verts, agrémentés de porc émincé , des fruits de mers ou des crevettes cuites à la vapeur.

En sortant de la ville, par un chemin de terre, au milieu des rizières et des bassins, on gagne la plage de Cua Dai. Les complexes hôteliers y fleurissent. Premier d’entre eux, l’Hôtel Victoria borde la plage, telle une gouvernante un lit : au plus serré. Douceur paradisiaque. L’eau de la piscine y est si tiède qu’on doit y déverser des pains de glace ; en fin d’après-midi, les enfants jouent à se laisser glisser dans la mer le long du flanc de Darling, l’éléphant domestique.
Claude , gérant du Victoria Hoi An Resort, collectionne les side-cars. L’Asie, tel un opium, un filtre magique, le possède. Il se berce de sa culture, de son envoûtante et caressante vitalité. Nous partons faire le tour de son domaine. Le fanion du Victoria flotte dans l’air doux. Fureur de vivre.

A Hoi An, du balcon du Tam Tam café, tenu par un Français, nous observons l’agitation ambiante. Devant le bar que vient d’ouvrir un Américain, une moto russe, de marque Minsk, stationne : « Pff », soupire l’amie vietnamienne de Claude , qui nous a rejoints. Elle préfère les japonaises. De ses doigts fins, elle pianote sur son portable. Sa silhouette longiligne, presque une Parisienne croquée par Kiraz, dessine un profil fatal.
Retour à la gare, moderne et sans attrait, de Danang. Le S1 part à 10 h 47. Voiture climatisée, sièges inclinables, haut-parleurs diffusant, alternativement en vietnamien et en anglais, des spots vantant les charmes du pays. Le plateau-repas est compris dans le prix du billet : soupe, riz, haricots frits, poisson à la vapeur.

Peu après le démarrage, le conducteur freine brusquement. Surpris, les passagers voient leurs plateaux se renverser sur leur siège, leurs genoux. Des villageois courent le long de la voie. Les accidents ne sont pas rares. Le train heurte souvent un animal, parfois un piéton.
Une employée remonte le couloir en poussant du pied un carton rempli de bouteilles d’eau minérale qu’elle distribue. Des gens lisent le journal. Le train franchit, au ralenti, une multitude de ponts incertains. Courbés sur leurs parcelles, des paysans bêchent la terre. Des baraques au toit de zinc parsèment la campagne. Parfois, au milieu d’une oasis bordée de palmiers, l’une d’entre elles a des allures de villa.
Tenu en laisse par un gamin, un buffle somnole dans un étang. Sur la RN 1, que la voie longe, des mobylettes font la course avec la locomotive.

Ga Dieu Tri. Une place, au centre de laquelle est érigé le drapeau vietnamien, un chemin de terre. Le bled. A quelques kilomètres de là, Qui Nhon. Une immense traînée de béton fend la ville : l’ancienne piste de l’aéroport américain.
Partie de billard avec Bruno, ex-parachutiste au 17e régiment du génie à Montauban, qui a traîné ses guêtres à Beyrouth, en Centrafrique, avant de se retrouver démineur au Koweït, puis amoureux d’une Thaïlandaise et finalement adjoint manager, au coeur semi-brisé, du magnifique Life Resort. Pourquoi faut-il que les conversations avec les expatriés s’achèvent si souvent par d’amères réflexions sur les femmes ? Impénétrables, trop jolies pour être parfaitement honnêtes, elles hantent les esprits, troublent les corps, fracassent les destins. Confidences sur des passions destructrices.
Bruno ne boit que l’eau, il faut savoir rester sobre. Son parcours l’épate, que serait-il devenu s’il n’avait pas déserté la France ? Un type sans Histoire. L’Hexagone lui semble étriqué avec ses préoccupations de vieille dame, son conservatisme frileux. Quand il y séjourne, les conversations l’ennuient.

Dans un rade de Qui Nhon, sorte de hangar ou tournent quelques ventilateurs, pour quelques centaines de milliers de dongs, nous nous repaissons de crabes, de cigales de mer, de langoustines et de calamars. D’un supermarché voisin, récemment inauguré, jaillissent, en croquant des barquettes à la fraise, deux fillettes brunes que dévore l’Occident.

Le train de nuit, qui mène à Saïgon, démarre avec une heure de retard. Couchette climatisée. Celles du bas sont les plus prisées. Installé sur la mienne, un voyageur, pieds nus, devise tranquillement avec son voisin du dessus.
5 heures du matin. Avenues désertes. De gracieuses silhouettes glissent en silence sur leur vélo. Chaleur déjà lourde. Le Palais de la réunification est endormi, devant l’Opéra un groupe de lève-tôt répète des mouvements de tai-chi. Le taxi emprunte l’ex-rue Catinat, ou dansent les ombres du passé, vers la rivière Saïgon ; dans l’entre-deux-guerres, l’avenue parallèle, large et ombragée, était surnommée les Champs-Elysées. Au Grand Hôtel, le bar s’appelle « des Amis » ; le restaurant « Chez Nous ».

Paris perdu, bienvenue à Ho Chi Minh-Ville. La rue Catinat a été rebaptisée Dong Khoi soulèvement général ; elle mène à la cathédrale Notre-Dame. Le long des travées, dans des niches, des ex voto remercient sainte Anne ou sainte Thérèse. A côté, la poste centrale, avec sa marquise de verre et sa charpente en fer, fut construite à la fin du XIXe. Dessinée sur un mur, une carte, datée de 1936, retrace les frontières d’anciens royaumes.
Motos, vélos, cyclo-pousses envahissent la chaussée. Pour traverser, il faut slalomer comme sur une piste de ski. La ville bourdonne. A la terrasse du Q Bar, au pied de l’hôtel Caravelle, Y., négociatrice en vins, évoque les accidents que provoque cette circulation de plus en plus anarchique : « Les motos chinoises, explique-t-elle, moins chères que les japonaises, mais moins fiables et plus bruyantes, ont envahi le marché. Ici, les familles sont entassées dans des logements minuscules. Alors dès qu’ils le peuvent, les jeunes s’échappent et tournent à moto, comme on tournerait dans son salon. »
« A Saïgon, poursuit-elle, tout change sans arrêt. On n’a pas le temps de s’habituer à un lieu qu’il a déjà été remplacé par un autre. »

Frénésie marchande que les habitants d’Hanoï fustigent avec dédain. Ho Chi Minh-Ville piaffe en attendant de s’enrichir. Le long des rues, on trouve toujours quelque chose à vendre, à négocier. Les marchés regorgent de victuailles, de produits made in China contrefaçons grossières , les boutiques d’artisanat fleurissent. Des ouvriers s’affairent sur des échafaudages, des gratte-ciel poussent comme du riz, sur Le Loi, large avenue transversale, des affiches géantes vantent des marques de bière.

Au milieu des fumées d’encens, dans des pagodes bigarrées, on vénère des divinités grimaçantes. D’autres fumées, de souvenirs en cendres, hantent les palaces, rénovés comme des cuisines, qui bordent le quartier de Dong Khoi. De la terrasse du Continental, Malraux observait « le bref soir qui tombait sur les caroubiers, sur les victorias qui se croisaient rue Catinat » ; Bodard prenait l’apéritif, Graham Greene y acheva Un Américain bien tranquille. Des correspondants de guerre, des belles de nuit, des espions, des trafiquants divers naviguaient entre les bars du Rex, du Caravelle, du Majestic. Sur le toit en terrasse du Rex, les cocktails Saigon Beauty, B 52, Moulin Rouge frappent comme des bombes.

A quelques minutes de là, dans sa villa au bord de la rivière, Youri reçoit des amis français. Trentenaires, ils ont débarqué au Vietnam il y a une dizaine d’années pour y chercher l’aventure, la fortune, l’exotisme. Ils se sont lancés dans les affaires, ont importé des générateurs, négocié du vin, exporté du mobilier de jardin. Ils ont connu des déboires, des associations malheureuses. Un certain désabusement perce dans leurs conversations.

Mais ils ont vécu. Youri va se marier avec une ravissante Vietnamienne, douce et décidée. On boit du vin rouge de Provence, puis d’Argentine, pour célébrer l’événement. Un morceau d’Aznavour passe en boucle. Un peu plus tard, Lê Hung, présentateur à la télévision vietnamienne d’un bulletin en français, vient nous saluer. Il rentre de France. Il y a rencontré des témoins de l’époque de Dien Bien Phu, dont Madeleine Riffaud, ancienne journaliste à L’Humanité, proche d’Ho Chi Minh ; elle l’a reçu dans son salon, entre des oeuvres d’Eluard et de Picasso, et il en est encore ébloui.

Ho Chi Minh-Ville se couche tôt, s’assoupit peu après minuit. A moto ou à cyclo, des chauffeurs frappent des mains pour héler les derniers touristes en quête de sensations. A la terrasse du Caravelle, dont un vent doux fait frissonner la végétation, Miss Saigon cocktail exotique danse dans les imaginations.
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voyager en train au Vietnam

9/7/2014

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train vietnam
Après la création, en 1887, de l'Union indochinoise, les Français entreprennent la construction de la première ligne de chemin de fer vietnamienne. Reliant Hanoï à Saigon, celle-ci traverse le pays du nord au sud. Au nord de Hanoï, elle s'étend jusqu'à la frontière chinoise, qu'elle franchit, pour rejoindre Kunming, capitale de la province du Yunnan. Après avoir été interrompue, cette ligne mythique, dont la percée fut une aventure inouïe, a été remise en service. Nous l'avons empruntée, de Hanoï à Cao Dai, ville frontière, d'où l'on gagne les hauts plateaux de Sapa, dernier refuge des minorités ethniques.
Tut, tut... Tut, tut... Hanoï. Le tintement continu des avertisseurs sonores, le flot ininterrompu des vélomoteurs, engins d'origine chinoise, japonaise ou russe qui, depuis le milieu des années 90 et l'ouverture économique – doi moi –, ont supplanté les bicyclettes, bercent la ville. Chants joyeux, piaillements enfantins de ces milliers de citadins qui sillonnent la capitale, guidon contre guidon, en signalant leur présence, plutôt que témoignages d'agressivité. Nulle accélération brutale, pas de cris, ni d'injures. Certains arborent un foulard sur le visage pour se prémunir des méfaits de la fumée des gaz d'échappement. On dirait des malfaiteurs en fuite. Les casques n'ont pas fait leur apparition.

De rares voitures – le plus souvent des taxis – troublent cet essaim, ce bourdonnement monotone. Comment traverser quand aucun feu ne l'immobilise? Un compagnon de passage, croisé au bar du Métropole, l'écrivain François Lelord, amoureux du Vietnam et nostalgique du bonheur, m'affranchit: «Pour survivre, deux précautions. La première, scruter des deux côtés, car le sens de la circulation n'est jamais absolu; la seconde, ne jamais modifier son allure car le conducteur l'anticipe.»
Pas d'affolement, donc: Hanoï s'étire dans une langueur provinciale. Sur de larges avenues, dessinées par des émules d'Haussmann, une population jeune (50 % des Vietnamiens ont moins de 25 ans) roule sans hâte vers des lendemains qui chantent. Ils longent des villas XIXe, aux façades ocre et décaties, vestiges émouvants d'une Indochine française, au goût de paradis perdu; elles abritent aujourd'hui des ministères ou des organisations officielles.

Devant la cathédrale Saint-Joseph, des écoliers en uniforme bleu marine frappent un volant, de la main ou du pied, sous l'œil tendre d'une vierge dorée; un peu plus loin, le boulevard Trang-Tien débouche sur l'Opéra, copie conforme, bien que réduite, de celui bâti à Paris par Garnier.
Un morceau de France, telle une page volante d'un album de photos jaunies, flotte dans les mémoires et les regards. En fin de journée, accoudés au bar du Métropole, palace centenaire marquant d'une pierre blanche le temps des colonies, une poignée d'expatriés ou de Français de passage l'évoquent devant un verre de vin blanc.

Une jeunesse rêveuse, amoureuse, gracile, flâne autour du lac Hoan Kiem, poumon de la ville. Des tortues géantes y seraient dissimulées, descendantes de celle qui, selon la légende, déroba à l'empereur Ly Thai To son épée magique.
Au Vietnam, les légendes fleurissent, vous prennent par la main. Des dieux généreux, des génies grimaçants, au parfum d'encens, vous emmènent dans d'étranges labyrinthes.
Au nord du lac, dans l'enchevêtrement des ruelles du vieux quartier commerçant, s'étalent au coude à coude de minuscules échoppes où l'on vend de tout: produits d'artisanat, étain, chaînes hi-fi, remèdes miracles...
Certaines maisons sont si étroites qu'on les dirait de profil. Assises sur leurs genoux, touillant de leurs baguettes leur bol de com pho – soupe de nouilles de riz –, des femmes légères comme des feuilles sont posées devant: «Ce sont elles, me souffle mon guide, qui s'occupent des affaires. Les hommes ne sont pas fiables. Ils jouent, boivent de la bière, vont au karaoké.»

Un instant, on imagine ces frêles apparitions se faufilant, telles des ombres chinoises, dans le lit des lignes ennemies. Leur spécialité: faire exploser les cœurs.
Devant leurs boutiques, entre leurs doigts fins, les billets filent doux. A la terrasse d'un café, pour 1 000- 1 500 dongs, on peut commander une tasse de thé, agrémentée d'une cigarette. Ici, en monnaie locale, tout le monde est millionnaire. Une jeune femme passe, les épaules ployées sous une palanche sur laquelle elle a déposé quelques légumes; une autre trimballe des objets de récupération, canettes froissées, sacs en plastique. Le tiers-monde est un jeu de construction.
Devant le commissariat du quartier, une boîte aux lettres incite les habitants à dénoncer les délinquants. Ho Chi Minh trône en poster au fond de la salle. Avec sa maigreur de mannequin, le fondateur du parti communiste vietnamien est le modèle de la grandeur d'âme. On visite son mausolée, où il repose dans un cercueil de verre, son humble maison sur pilotis.

Le train pour le Nord-Ouest – la ville frontière de Lao Cai, d'où l'on gagne Sapa – s'ébranle vers 22 heures. Une place nous y attend dans l'une des deux voitures couchette affrétées par la chaîne d'hôtels Victoria. Les cabines en acajou verni renouent avec l'image d'un luxe défunt. Des grillages protègent les vitres contre les cailloux que projettent, sur le passage du train, les gamins des villages.

Un wagon bar-restaurant accueille les passagers peu pressés de s'endormir. Roman, Breton, né à Lorient, en est le manager. Son grand-père était douanier en Indochine. Est-ce pour cela qu'il est revenu? On trinque au vin de prune, de Sapa, doux et sucré. Une tendre griserie gagne les esprits, L'Europe semble lointaine, brumeuse. Le train secoue pas mal, gémit dans les virages. Sacré comédien! L'écartement réduit des voies, un matériel vétuste, l'état du tracé en limitent la vitesse. Il faut un peu plus de huit heures pour parcourir les 340 km qui séparent Hanoï de Lao Cai!
Attablés sur des banquettes de velours rouge, des touristes cèdent à l'abandon d'un dépaysement facile. Deux blondes quadragénaires californiennes rient de leurs dents blanches, des Australiennes en Nike consultent leur guide; un jeune couple de Français se tient par la main, des Belges réservés cultivent le silence.

6h30, Ga Lao-Cai. «Ga» signifie gare. Une nuée de mots vietnamiens, tels des boutons tombés d'un costume, ont des résonances familières. Mon guide m'en décline quelques-uns: «cà phê, sa làt, atiso» (artichaut) ou, plus technique, «volang, ghidong, veston». Poussières d'empire, qui font monter les larmes aux yeux.

A la sortie de la gare, des fonctionnaires un peu lasses, en chemisier blanc, képi flottant, déchirent les billets. Sur la place, affluence de minibus des travel agencies.
Le chauffeur se fraie un chemin en klaxonnant, dégageant un nuage de poussière sur une piste en terre. Dans la cour d'une école, des élèves s'ébattent: C'est bientôt l'heure de la rentrée des classes. Sur les bas-côtés, émergeant de la brume, des adolescents en vélos forment de longues lignes disciplinées.

Sapa, station thermale mise à la mode par les Français dans les années 20, est juchée à 1 650 m d'altitude. On y vient de Hanoï pour y trouver la fraîcheur. Le long de la route, des femmes entièrement vêtues de noir remontent, leur panier en osier sur le dos, pour aller vendre leurs produits sur le marché. Elles appartiennent à l'une des ethnies majoritaires de la région, les Hmong.
Derrière elles, des enfants minuscules, taches noires, roulent comme des billes.
Les Hmong – noir, blanc, vert, rouge ou fleur, selon la teinte dominante de leur costume – comme les Dao, les Thay sont des montagnards installés sur les hauts plateaux. Ils y vivent de la culture du riz, du manioc, du maïs, du soja, des fruits; autrefois, c'était le pavot, d'où l'on extrait l'opium. Le gouvernement en a interdit le commerce, préférant favoriser la culture du thé, du café ou de la cannelle.

Leur apparence distingue les tribus entre elles. Chaque ethnie s'affiche, tel un tableau vivant, dans des habits colorés, mélange chatoyant de simplicité et de sophistication, de tuniques, de jupes, de coiffes aux teintes vives ou sombres; le naturel et l'élégance avec laquelle de minuscules bouts de femme se déplacent feraient pâlir d'envie plus d'une longiligne vedette de podium.
Hors du marché et de ses villas coloniales, Sapa, ville moyenne, offre peu d'attraits. Des jeeps, encombrées de touristes, s'en échappent pour approcher, par des chemins défoncés, le majestueux Fansipan, point culminant du Vietnam (3 143 m), ou gagner les villages environnants.
A flanc de coteau, le hameau de Ta Phin fait songer à un village gaulois, retranché derrière des palissades en bambou; quelques familles rustiques y survivent dans des huttes en torchis, sous un toit de paille. Sur le sol en terre battue, une marmite chauffe, un cochonnet noir renifle, un chien lèche une écuelle. Des petites filles à la peau et aux yeux sombres, adorables poupées aux regards lumineux, négocient sans frémir les pièces tissées par leur grand-mère ou des guimbardes en cuivre et bambou. «Joli», murmurent-elles, puis «merci», avec un sourire à faire fondre le Fansipan.

D'un fil de fer, raccordé à une turbine installée au milieu d'un ruisseau, l'électricité jaillit par instants, en un éclair fugitif.
Un peu plus loin, un bâtiment en dur abrite l'école primaire. Ce samedi, elle est déserte. Une bâche sépare les classes, dans lesquelles des pupitres sont disposés face à un tableau noir, surmonté d'un portrait de l'oncle Ho. Sur les murs, blanchis à la chaux, quelques consignes strictes: «ordre, discipline, bien enseigner, bien apprendre».

Sur le tableau noir, à la craie blanche, quelqu'un a inscrit cette sentence émerveillée: «Quand je suis né, je savais déjà rire.»
Jusque dans ses profondeurs, le Vietnam est un sourire.
A la sortie du village, des haut-parleurs diffusent une obsédante propagande électorale. On élit les membres du comité populaire. Une voix féminine vante la joie d'aller voter pour un candidat communiste.
Par un sentier caillouteux, on s'enfonce dans la montagne. Le spectacle des rizières en terrasses s'étend à perte de vue. Surgissant de nulle part, un chien aux dents de hyène nous fonce dessus. Rapide, le guide le menace en brandissant une pierre. On franchit un pont de corde derrière une Hmong septuagénaire, ratatinée et ridée, vêtue en petite fille. Devant un refuge, assis sur un tabouret, un Hmong noir vend des tissus, des bijoux, des boissons tièdes. Des enfants discutent dans un coin: «J'ai trois garçons et deux filles, explique-t-il. Sur le front de l'une d'entre elles, des taches sombres signalent la marque des ventouses, utilisées pour chasser les mauvais esprits. L'aînée a 12 ans, son père la surveille. Il a peur qu'un garçon d'une famille voisine ne vienne l'enlever. Autrefois, cela arrivait souvent.

«A quel âge les jeunes filles se marient-elles?
– Vers 15 ans, rétorque-t-il. Son fiancé viendra présenter sa demande en apportant une bouteille d'alcool de riz.»
Le patriarche espère que la famille du jeune homme sera riche, c'est-à-dire qu'elle possédera beaucoup de rizières.
Visions du Moyen Âge. Des canalisations en bambou irriguent les cultures, d'antiques paysannes, voûtées comme des points d'interrogation, se penchent sur des plantations sous leurs chapeaux pointus. Chaleur lourde, civilisation ancestrale.

Au Ta Fin, bar du très select hôtel Victoria, dont les bungalows ouvrent sur la montagne, les serveuses en Ao Dai– longue tunique de soie – prennent les commandes avec une langueur impériale.
Le train pour Hanoï s'ébroue le lendemain soir. Dîner servi dans le wagon-restaurant. Les Américaines, les Australiennes ont rougi au soleil. A la table à coté de la nôtre, un groupe de Français devise gaiement. Nous sympathisons. L'une des convives est Martine Aubry. Elle est en vacances. Nous échangeons nos impressions. Au bout de quelques minutes, le maire de Lille cherche à savoir la raison de notre présence dans ce wagon. J'avoue le nom du site web qui me permet de vivre.  Elle pousee un cri:"Auberges-de-jeunesse.net"
«Trop tard, murmure-je, les fenêtres sont grillagées et vous ne pouvez vous enfuir!»
Un rire joyeux la secoue, à moins que ce ne soit le train...


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CARNET DE VOYAGE : Le Sud-Viêt Nam  en  deux-roues

7/13/2014

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Voyage Vietnam
ÉTAPE 1

POURQUOI, COMMENT ?  Pour les 30 ans de ma meilleure amie, tout le monde s’est cotisé pour lui offrir un billet d’avion pour le Viêt Nam. Pour moi, pas de cagnotte, mais la joie de partir à l’autre bout du monde ! Nous voilà donc prêtes à décoller, sac au dos (ou plutôt, valise à roulettes à la main, en semi-routardes que nous sommes), pour deux semaines au Viêt Nam. Étant donné la courte durée de notre séjour, nous décidons de nous limiter à la moitié sud du pays, du delta du Mékong à la ville de Huê.



ÉTAPE 2

HÔ CHI MINH-VILLE  Dès la sortie de l’aéroport de Hô Chi Minh-Ville (ex-Saigon et nom peu apprécié des Vietnamiens), le choc est immédiat : il fait une chaleur étouffante. Un flot continu de deux-roues déferle dans les rues. Il peut y avoir jusqu’à quatre personnes, hommes, femmes, enfants, sur le même cyclo ! Avec parfois aussi une montagne de cageots à l’arrière. La priorité se décide à coups de Klaxon. Et ça marche : aucun accident en vue ! Les femmes, conductrices ou passagères, ont toutes le visage recouvert d’un foulard. Pour ne pas respirer les gaz d’échappement ? Non, pour se protéger du soleil. La plupart portent donc aussi des gants en Nylon jusqu’aux coudes. Première difficulté donc, pour nous, pauvres piétonnes : traverser la rue pour localiser notre hôtel dans le quartier de Pham Ngu Lao.

Première visite : le quartier de Cholon, « Chinatown » de la ville. Le marché couvert, haut en couleur, abrite épices, crevettes séchées, fruits (délicieux) et ustensiles de la vie courante. Des vendeurs de rue proposent le traditionnel petit déjeuner national, le pho bo (soupe de nouilles au bœuf), mais aussi des baguettes de pain bien de chez nous (un reste de la colonisation). La communication en anglais n’est pas toujours facile, mais avec quelques gestes et la patience de nos interlocuteurs, nous nous en sortons à tous les coups.

Pour sillonner la ville, plutôt que le cyclo-pousse, nous choisissons la moto-taxi. Un conducteur, deux passagères : quoi de plus normal ? C’est comme ça que nous découvrons le marché de nuit Ben Thanh. Du poisson et des fruits de mer fraîchement pêchés sont préparés sous nos yeux.

Le quartier aux alentours de la rue Dong Khoi vaut aussi le détour pour l’hôtel de ville et le musée de la Révolution. Le faste des hôtels de luxe, qui poussent comme des champignons dans ce quartier, contraste avec le reste de la ville.


ÉTAPE 3

Pour nous rendre à Hoi An, à une centaine de kilomètres au sud de Huê, nous prenons le bus. Avant de monter, nous réalisons que nos passeports sont restés sagement à l’hôtel… Nous cumulons donc les catastrophes, mais nous nous en sortons finalement. Le bus fait de tels soubresauts que je manque de m’assommer au plafond. Nous déjeunons sur une superbe plage de sable blanc, avant de faire une pause dans un village situé au cœur des montagnes de marbre, où sont installés une multitude de sculpteurs. Ce que nous en voyons ressemble fortement à un gros piège à touristes…

Arrivées à Hoi An, nous nous sentons tout de suite à notre aise. La vieille ville portuaire fermée aux voitures est constituée de petites rues charmantes. Les boulevards pétaradants de Hô Chi Minh-Ville sont loin… Cet ancien port marchand inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco est une invitation à la découverte. Le soir, nous déambulons dans les rues éclairées par d’innombrables petites lumières. Nous découvrons le pont couvert japonais, construit au XVIe siècle pour relier la partie nord de la ville, japonaise à l’époque, au quartier chinois, avant de déguster un délicieux poisson cuit dans une feuille de bananier.

Après un petit tour sur le marché tôt le lendemain matin, nous enfourchons notre cyclo de location. Direction, la plage. Nous croisons des écoliers à vélo, des éleveurs de buffles, des pêcheurs. D’immenses étendues d’eau bordées de palmiers jouxtent les rizières. La beauté du site est époustouflante. Au large, les bateaux de pêche arborent le drapeau rouge à l’étoile jaune. Des marchands arpentent la plage pour vendre fruits, bracelets, Baume du Tigre et chapeaux pointus.

Au retour, nous parcourons les boutiques d’artisanat qui vendent aussi des vêtements sur mesure, l’une des spécialités de la ville. Les tailleurs se comptent par centaines. Ma compagne de voyage se laisse tenter par la confection d’une jupe. Le résultat n’est pas convaincant, mais nous n’avons peut-être pas frappé à la bonne porte ! Le soir, nous constatons que malgré notre écran total, nous avons l’air de toasts grillés… La plage et les trajets en deux-roues ont eu raison de notre teint pâle. Les manches longues vietnamiennes sont certainement plus efficaces !

ÉTAPE 4

LE DELTA DU MÉKONGDe retour dans le sud du pays, nous passons une nouvelle nuit à Hô Chi Minh-Ville pour visiter une partie du delta du Mékong le lendemain. Encore une fois, les Vietnamiens se mobilisent pour nous trouver une chambre, tous les établissements du quartier étant complets. Nous finissons dans un hôtel qui donne sur une rue aussi bruyante que le périphérique parisien, mais nous survivons grâce aux bouchons d’oreilles distribués dans l’avion !

Levées à l’aube, nous rejoignons un groupe de touristes à bord d’un minibus. Difficile de gagner le delta du Mékong par ses propres moyens, surtout quand on dispose de si peu de jours. Notre accompagnateur nous explique, entre autres, que le delta est avant tout une région agricole qui produit assez de riz pour l’ensemble du pays, et même pour l’exportation. La culture de la canne à sucre et de la noix de coco y est également très développée. Arrivés au bord de l’imposant fleuve, nous montons sur un grand bateau. Nous nous éloignons des berges industrialisées pour nous enfoncer progressivement dans des paysages verdoyants. Nous nous répartissons alors dans plusieurs petites barques. Là commence un dédale de canaux bordés d’une végétation dense et de cabanes habitées. J’ai vraiment l’impression d’être au fin fond de la jungle. Nous faisons ensuite un arrêt dans une fabrique de produits à base de noix de coco, avant d’avoir droit à des chants traditionnels, une démonstration de charmeur de serpents, une dégustation dedragonfruits (jolis fruits rose fuchsia à chair blanche, mais plutôt insipides), et même d’ananas (le guide pense que nous ne connaissons pas ce fruit !). Nous sommes en fait traités comme de véritables touristes, mais après tout, c’est ce que nous sommes !

ÉTAPE 5

PHU QUOC  Nous terminons notre séjour sur l’île tropicale de Phu Quoc, au large de la pointe sud-ouest du Viêt Nam. Le trajet en avion n’est pas des plus rassurants étant donné l’état de l’appareil, et nous sommes ravies d’atterrir en un seul morceau ! Sur l’île, les déplacements en deux-roues sont difficiles à cause des chemins de terre glissants et nous avons un peu de mal à trouver une chambre, mais ce paradis vaut bien un petit effort.

L’île de Phu Quoc est classée parc national, et bien qu’une partie des plages soient occupées par des bases militaires, son littoral est somptueux. Nous trouvons un bungalow très bon marché (6 dollars la nuit), niché dans un beau jardin. Il est loin d’être luxueux, mais côtoyer des geckos (une variété de lézards) est très dépaysant… Les lits sont dotés d’une moustiquaire, indispensable dans le coin. Nous louons un scooter pour le reste de la semaine. Au sud-est, sur la plage de Bai Sao, le sable est blanc et l’eau, cristalline. Et les touristes sont inexistants ! À la pointe sud, nous visitons le village de pêcheurs d’An Thoi avant de partir en bateau à la découverte des quinze îlots de son archipel.

Nous nous aventurons enfin dans le nord-ouest de l’île pour une longue journée en plein soleil. Au programme : végétation luxuriante, petits ponts de bois, villages de pêcheurs sur pilotis, champs et collines à perte de vue. Mais au retour, impossible de retrouver notre route. Nous demandons notre chemin à différents habitants, mais par politesse ou incompréhension, ils nous font toujours signe d’aller tout droit ! Nous roulons plusieurs heures sur des chemins de terre cahoteux et sous un ciel brûlant. Pour finir, notre roue arrière crève ! Mais, ô miracle, un conducteur s’arrête gentiment pour nous aider et nous indique une cabane à quelques mètres de là. Il s’agit en fait d’un stand de réparation pour deux-roues improvisé. Le spécialiste nous fabrique une rustine à l’ancienne.

Pour nous remettre de ce mini-Paris-Dakar, nous profitons une dernière fois de la plage en sirotant un cocktail de fruits frais. Mais toutes les bonnes choses ayant une fin, il faut dire au revoir aux geckos et regagner l’aéroport… en moto-taxi, bien sûr !


MÉMO VOYAGE

À savoir :Avant de partir, il vous faudra demander un visa touristique à l’ambassade du Viêt Nam à Paris. Comptez environ 80 € par personne pour un séjour maximum de trente jours.

Il est très facile de tout réserver sur place au Viêt Nam : hôtels ou auberges de jeunesse, trajets en bus ou en avion, visites guidées… Pour l’avion, il vaut cependant mieux s’y prendre quelques jours à l’avance (surtout pour l’île de Phu Quoc, car les départs sont peu fréquents).

Les hôtels  ou les auberges de jeunesse offrent en général un très bon rapport qualité/prix, même les moins chers restent confortables et très propres. À Hô Chi Minh-Ville, les guesthouses et les auberges ne manquent pas. Il vous faudra généralement laisser votre passeport en guise de caution. Aussi, n’oubliez pas de le réclamer au moment du départ !

Des accès Internet sont disponibles un peu partout, même au fin fond de Phu Quoc. Les petits Vietnamiens passent d’ailleurs des heures à jouer en réseau.

Les dollars américains sont bien sûr acceptés, mais il vaut mieux retirer des dongs sur place, au moins pour les dépenses courantes, car certains vendeurs ont tendance à arrondir les prix à leur avantage pour un paiement en devises étrangères.

Pensez à garder une quinzaine de dollars par personne à la fin du séjour pour la taxe de sortie à l’aéroport de Hô Chi Minh-Ville.

N’oubliez pas de négocier systématiquement le prix d’une course avant de sauter sur une moto-taxi.

À découvrir :Le sourire vietnamien. La plupart des habitants sont très chaleureux et certains se montrent même très curieux de votre mode de vie. Même si la langue est une barrière de taille, la communication est toujours possible. Certains parlent d’ailleurs mieux français qu’anglais. Mais le mieux est encore d’essayer d’apprendre quelques phrases, ce qui les fera mourir de rire !

Ne soyez pas impatient dans tout ce que vous entreprenez sur place. Les infrastructures peuvent sembler limitées, mais au final, c’est le système D vietnamien qui marche le mieux ! En outre, les gens sont très serviables et font généralement ce qu’ils peuvent pour aider les touristes. Prenez le temps de découvrir paysages, quartiers insolites et bons plats. La cuisine est très variée et généralement savoureuse.

Pour les amoureux de plongée et de snorkeling, l’archipel d’An Thoi, à la pointe sud de Phu Quoc.

À éviter :S’exposer au soleil sans protection. La réverbération peut s’avérer très intense selon les régions. Le chapeau local est une très bonne solution.

Les tongs en deux-roues. Cela peut être plutôt dangereux.

Faire un long voyage en bus en short et tongs. Mieux vaut prévoir de quoi se couvrir car la climatisation est souvent réglée au maximum.

La ville de Da Nang, entre Huê et Hoi An, qui n’a aucun intérêt particulier si ce n’est son aéroport.



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La fièvre de Saigon

6/7/2013

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Entre vitrines de luxe, flambée immobilière et nuits blanches, la ville des nouveaux riches et des créateurs tente de se réconcilier avec son passé


La couronne de lumières du grand hôtel Rex tourne dans des clignotements d'or. Klaxons. Ciel bas. Saigon sent la pluie et les pots d'échappements. Rebaptisée Hô Chi Minh-Ville (dîtes HCMV), la cité est un immense chantier. Des pas, des sonnettes, des marteaux, des motos... Bienvenue dans la danse, d'une frénésie indescriptible, de centaines de milliers de Honda Dream, scooters Attila, 4 x 4 Ford ou Toyota. Sans doute est-il impossible de conduire à Saigon sans se mettre dans un certain état de lévitation. On ne s'arrête pas, on serpente, on se frôle, on s'esquive, quand de légers chocs se font entendre contre les pare-chocs, quand se heurtent guidons ou panier de volailles caquetantes. Des familles entières, installées sur le même engin, ont l'air aussi tranquilles que dans un compartiment de première classe. Les femmes conduisent avec des gants blancs, un foulard de bandit sur le nez, ne laissant voir que deux yeux noirs derrière le masque blanc qui protège leur peau du soleil.

Tout semble avoir lieu dans la rue. On avale un Phô (soupe mêlant nouilles, herbes et viande) à la sauvette sur de petits tabourets en plastique rouge ; on regarde une jeune fille laver son linge dans une bassine au-dessus du caniveau ; on se détend à l'ombre des pagodes, où, pour les voeux importants, de jeunes enfants achètent des papiers votifs rouges, allument de grandes spirales d'encens et lâchent un oiseau. Entre les effigies de l'oncle Hô, les hôtels de luxe et les tours internationales se mélangent échoppes, magasins de téléphones Nokia, marchands ambulants, réparateurs de machines, vendeurs de pochettes en soie brodées des signes de la longévité. La rue Dong Khoi (ex-Catinat) exhibe aujourd'hui galeries d'art, salons de massage des pieds et vitrines de luxe. À quelques mètres, la rue Ton That Thiep a vu ses magasins de ventilateurs et d'électronique disparaître. Ils ont été remplacés par un glacier, un restaurant post-colonial huppé et une enfilade de boutiques de créateurs français. On y trouve le linge de maison de Catherine Denoual, les objets design de Christian Duc ou les accessoires raffinés de Rose Morant, qui travaille pour Hermès et Agnès B. Autre ambiance dans le quartier de Cholon. Des tonnes de marchandises, en vrac. Des femmes se balancent dans des hamacs suspendus au-dessus des étals de riz et d'insupportables effluves de poissons séchés. Les sens chavirés par les odeurs et les sons, on tangue. 

De l'époque coloniale française restent quelques bâtisses, miniatures perdues au milieu des buildings. Le palais du gouverneur, la poste centrale, l'hôtel de ville... Le théâtre municipal, coincé entre la tour du Caravelle Hôtel et le flambant neuf Park Hyatt, reste le rendez-vous des jeunes mariées venues se faire photographier avant leur noce. En face, le mythique Hôtel Continental, propriété de l'État, vit sur sa légende. Lucien Bodard y écrivait ses reportages de guerre sans décoller du bar. Graham Greene y séjourna, ainsi que de nombreux correspondants étrangers. Plus tard, en 1975, ce fut la cantine des soldats nord-vietnamiens. L'hôtel devrait être rénové et agrandi par une annexe de neuf étages. 

L'urbanisme de bon goût n'est guère le souci majeur du pouvoir. La fièvre et la spéculation immobilières font rage. Les loyers flambent. Le long de la rivière Saigon, des bulldozers rasent les baraques insalubres des paysans migrants venus se perdre dans les mirages de la ville. De nouveaux quartiers surgissent, proposant appartements duplex, terrains de golf, casinos... Les nantis favorisés par le régime se font construire d'immenses villas rococo dans le quartier d'An Phu. Leurs femmes passent des heures au centre Clarins pour des soins blanchissants, avant de s'offrir une nouvelle poitrine ou un nez à l'européenne dans l'une des innombrables cliniques de chirurgie esthétique. Le soir, expatriés et jeunesse avide de sensations font le tour des innombrables bars, se déhanchent au Liquid ou à l'Apocalypse Now. Chaque semaine s'ouvre une nouvelle adresse. 

Adrien, 28 ans a quitté Marseille à 18 ans avec son baluchon. Il est l'exemple même du jeune étranger qui a tenté sa chance sous d'autres latitudes. Débarqué au Vietnam, il s'est improvisé porteur de riz, cueilleur de café, comédien dans des séries vietnamiennes à l'eau de rose... Il a ouvert l'En-Tête, nouveau bar branché où l'on se bouscule en fin de semaine pour déguster un gigot d'agneau au milieu des toiles contemporaines du peintre français Christian de Calvairac. 

Repeints à neuf lors du trentième anniversaire de la victoire contre les Américains en avril dernier, les deux chars T 54 qui entrèrent dans Saigon le 30 avril 1975 brillent derrière les grilles de l'ancien palais présidentiel. La guerre ? Qui se préoccupe encore du passé ? Pour la majorité des jeunes nés après 1975, le sanglant conflit fait partie des livres d'histoire. Mais la cité sudiste n'a-t-elle pas toujours porté le péché d'Occident, oublieuse de traditions détenues par la mélancolique Hanoï, la capitale conservatrice ? Peuplée de transfuges du Centre et du Nord, cette ville d'aventuriers et de conquérants happe, enrichit et appauvrit. Ambivalente, secrète, boulimique, frondeuse, injuste et dépensière, Saigon rattrape le temps perdu

cliquer ici pour votre hotel ou auberge a Saigon
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Trépidation à Saïgon

6/4/2013

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Traditionnelle et affairiste, Saïgon, désormais Hô Chi Minh Ville, vit dans la fièvre du business. Les quartiers neufs grignotent le centre, où les bâtiments de l'époque coloniale semblent des miniatures parmi les buildings. Les baraques insalubres font place aux terrains de golf, casinos, pistes de bowling, salles de billard... 
Mais toujours, au fond des cours, des acupuncteurs soignent à même le sol. Devant le flux ininterrompu des motos et des scooters, on boit à la sauvette un jus de canne, assis sur le trottoir. Le long du quai de la rivière
Saïgon, on regarde les vendeurs de soupe ambulants, palanche à l'épaule, les barques ancrées dans les jacinthes d'eau et les sampans croisant dans le sillage des cargos. Des ferry-boats déversent sur le quai leurs passagers, déjà juchés sur leurs deux roues. Et les grands tamariniers noient leur feuillage dans cette trépidation palpable.  


Vol quotidien Singapore Airlines (08-21-230-380, www.singaporeair.com) pour Hô Chi Minh Ville à partir de 403€ aller-retour. 
Circuits Vietnam : Asia (www.asia.fr, 01-44-41-50-10) ou La Maison de l'Indochine (01-46-33-73-03, w
ww.maisondelindochine.com ).
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