- Autant que ses rhums, la Martinique aime ses yoles, ces barques de pêche longues et effilées, à faible tirant d'eau, surmontées d'immenses voiles chatoyantes. Depuis cinquante ans, ces splendeurs de l'artisanat créole ont peu à peu pris la succession des gommiers, taillés d'une pièce dans le tronc de l'arbre éponyme, et d'une légendaire instabilité. La première semaine d'août, les yoles s'affrontent de port en port dans une débauche de couleurs et d'embruns, que personne ne voudrait manquer: le Tour de la Martinique est un peu aux Antilles ce que le palio de Sienne est à l'Italie. Chacun, ici, a son embarcation fétiche, baptisée «Amour pour Amour», «Pass'poto», «Bwa viré» ou encore «Louez l'Eternel». C'est tout de même autre chose que «Primagaz» et «Bonduelle»! Leurs équipages, qui comptent parfois jusqu'à onze hommes, s'entraînent toute l'année pour faire honneur à leur ville, leur quartier. Traditionnellement, ce sont les communes de la côte atlantique, plus accoutumées à la houle, qui fournissent les vainqueurs. Voilà pourquoi au François, la yole est devenue une quasi-religion. Pendant que les touristes, l'eau jusqu'à la taille, sirotent leurs ti-punchs, les insulaires défendent bruyamment leurs équipes préférées dans les bars sans enseigne surnomméslolos. Si c'est une barque du cru qui remporte la course, la soirée sera longue. On dînera de cailles rôties chez Léger, sur la route du Vauclin, avant de prendre un pété pié – le dernier verre – au Cohi-Bar, véritable musée vivant du rhum, où officie, ça ne s'invente pas, un certain Octave Bonheur ……
Y aller
Aller-retour Paris-Fort-de-France (vol quotidien, départ d'Orly-Sud) sur Air Caraïbes à partir de 535 euros. Possibilité d'effectuer, pour 1 euro de plus, un vol régional aller-retour à destination des Antilles et de Guyane. Rés. 0-820-835-835.
Se loger
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Les îlets du François et du Robert. L'îlet Chancel a pour seuls occupants un ermite et des iguanes! Le pitt Cléry, pour l'ambiance survoltée et les combats de coqs.