Les plages ont leur mode. D'un côté, les grands classiques, de l'autre, celles qui pointent sur le devant de la scène tropicale et dont le succès est imminent.


1.  Mozambique:Toute la planète « voyage » en parle. Ce pays d’Afrique de l’Est, étiré entre Tanzanie et Afrique du Sud, sera le prochain succès des vacances en bord d’océan Indien. D’autant qu’avec une façade maritime de 1 900 kilomètres, les plages n’y manquent pas. Pour l’heure, les Français y sont rares. Faute de liaisons directes entre Paris et Maputo, la capitale, l’escale (Johannesburg) est obligatoire avant d’arriver à bon port, c’est-à-dire sur l’une des cinq perles de l’archipel de Bazaruto. Sur place, plusieurs hôtels de bonne tenue permettent de plonger dans des eaux protégées par une barrière de corail ou de surprendre tortues, dauphins et même baleines, lors des sorties en mer. Le séjour est fréquemment enrichi d’un safari en Zambie voisine.

2. Rodrigues: Cette miniature est la petite soeur de l’île Maurice dont elle dépend. Sur 105 km2, on y trouve 40 000 habitants, pratiquement tous cultivateurs ou pêcheurs. Évidemment, ses hôtels, une poignée, n’ont rien à voir avec les palaces mauriciens. Ici, on est cottage et service de réjouissante simplicité. Mais la plage est quasiment déserte, la plongée divine et la pêche, une obligation.


3. Dubai:  A toujours entendre parler de ses hôtels de Mille et Une Nuits et ses folies de néons, on en oublierait presque que l’Émirat est également bordé de très belles plages, déroulées justement devant ses palaces. Un soleil de plomb et la rareté des palmiers font souvent préférer la piscine olympique de l’établissement choisi. Il n’empêche qu’entre deux séances de shopping, la plage, immense, est ouverte à tous. Éviter quand même les maillots trop suggestifs.

4. Oman: Le petit sultanat du golfe s’ouvre doucement au tourisme. Moins clinquant que le précédent, il multiplie désormais les hôtels de bord de mer (le Chedi est une réussite), tous dotés d’une grande piscine et d’une plage sans fin, parfaitement déserte. Ne pas manquer les sorties en mer afin d’aller observer dauphins, baleines et orques.


5. Birmanie:  Evidemment, il n’est pas question de séjourner à Myanmar en faisant l’impasse sur l’exceptionnelle plaine de Pagan, sur la pagode de Mandalay ou sur le lac Inle. Mais en fin de périple, ne pas hésiter à pousser jusque sur la plage de Ngapali, à une heure de vol de Yangon, la capitale du pays. Là, caressées par l’océan Indien, des plages de parfaite harmonie avec des cocoteraies qui abritent des maisons de pêcheurs toujours prêts à offrir une sortie en mer, et des bungalows de grande simplicité. Lorsqu’il y a foule, on doit bien compter une vingtaine de vacanciers. D’ici à dix ans, le site sera bondé. Ultime coquetterie, l’électricité n’étant pas encore arrivée jusqu’ici, le dîner est servi à la bougie. Fuir quand même la période de mousson entre juin et septembre.


6. Malaisie: Tout au nord du pays, à deux pas de la Thaïlande, flotte un archipel de 99 confettis, les Langkawi. Trois d’entre elles seulement sont habitées et accueillent plusieurs établissements de grandes chaînes internationales, dans un cadre qui conjugue végétation émeraude et plages dorées. Ajoutons plusieurs parcours de golf, des spas dernier cri et les bonheurs de la plongée sous-marine pour composer le programme. Miracle, cette destination, bien que depuis longtemps au menu des voyagistes français, ne rencontre pas le succès escompté.


7. Marie Galante:  L’archipel de la Guadeloupe est assez riche pour receler un joli secret. Laissons Grande-Terre, Saint-Barth et Saint-Martin à leurs aficionados pour découvrir Marie-Galante, « l’île aux cent moulins », celle qui, toute ronde, est tapissée de cannes à sucre qu’on ramasse encore parfois avec des chars à boeufs. Une sorte de campagne sous les tropiques que soulignent plusieurs plages au charme avéré. Plusieurs hôtels se sont installés devant les plus belles. En particulier, le Cohoba, un très honnête 3-étoiles, posé sur la plage de Folle-Anse.


8. Les Roques: Cet archipel des Caraïbes compte 150 perles qui dépendent du Venezuela voisin. D’après les fins connaisseurs de la région, ce sont, avec quelques voisines des Grenadines, les plus belles de la région. Plusieurs hôtels de grand charme (pousadas) permettent d’y jouer les Robinson, entre deux plongées, la pause sur des plages immaculées et une sortie en catamaran. Sable blanc et lagon turquoise raviront les sirènes et leur photographe.

9. Costa Rica: Tout petit pays d’Amérique centrale, le Costa Rica est de ceux qui comptent deux façades océanes, l’Atlantique à l’est, le Pacifique à l’ouest. Certains téméraires s’amusent à les rallier dans la journée, histoire de vivre une affaire peu banale. Pour l’heure, seuls les Américains du Nord fréquentent ces plages de toute beauté, d’un côté comme de l’autre. Ce qui vaut au pays d’avoir aussi bien des palaces que des maisons de charme bien tenues, en passant par des hôtels aux tarifs abordables. Et pourquoi ne pas passer d’une côte à l’autre en découvrant l’exceptionnelle nature, les parcs et les volcans de ce pays qui veut être « la Suisse de l’Amérique ».


10.  Brésil:  Le pays du carnaval et du futebol est aussi celui des plages. Les Français continuent de préférer les villes et les grands espaces de l’intérieur à l’immense tapis de sable déroulé de part et d’autre de Salvador de Bahia et qui file jusqu’à Fortaleza. Une explication quand même : la France n’est pas reliée directement à Bahia, ce qui plombe le voyage d’une escale obligée. Plusieurs grandes unités hôtelières assurent les vacances façon club. Oublions-les, pour viser soit le petit port de Praia do Forte à une soixantaine de kilomètres au nord de Salvador, soit Morro de Sao Paulo, une île qui flotte à 55 km au sud. De charmantes pousadas permettent de savourer la sérénité des lieux. Attention, ces maisons de grand charme ne comptent souvent qu’une dizaine de chambres. La réservation est donc obligée.


11. Tikehau: Il faut une journée complète de voyage avant de poser les pieds sur cet atoll des Tuamotu (Polynésie française). Mais la récompense est au rendez-vous. Voici le bout du bout du monde, glissé entre bleu du ciel et bleu de l’océan. Un hôtel, le Tikehau Pearl Beach Resort (cette enseigne pompeuse ne désigne en fait qu’une poignée de bungalows) et une pension assurent l’accueil des rares visiteurs. Il est vrai que le budget nécessaire pour passer une semaine ici flirte avec les 3 000 Euro par personne. Plage de sable rose, lagon aux habitants d’aquarium, promenades divines et soirées douces justifient bien la folie.

12.Iles des pins: Ici aussi, on parle le français puisque l’île des Pins est le joyau de la Nouvelle-Calédonie. Face à la plus belle plage, celle de la baie d’Oro, se trouve l’hôtel Méridien, un 4-étoiles du meilleur confort. Distance et tarifs (2 000 à 3 000 Euro depuis Paris) garantissent une totale tranqillité

13. Fidji:  Un autre bout du monde pointe, timidement encore, à la vitrine des agences de voyages françaises. Les Fidji, pourtant très connues grâce au parfum, sont surtout fréquentées par les Américains (l’archipel est une destination people parmi les plus tendances du jour) et les Australiens qui débarquent en voisins. Mais de Français, point. Il est vrai qu’il faut plus d’une journée de vol pour y arriver et environ 2000 Euro de budget par personne. En contrepartie, plages désertes et petits hôtels composés de bungalows parfaitement intégrés à la nature locale, plongée, massages. Plusieurs îles accueillent les vacanciers. Le film Seul au monde avec Tom Hanks a été tourné ici, c’est tout dire. Voir Asia et Voyageurs dans les îles.

Nouvel eldorado du tourisme, la Croatie a encore des trésors cachés. Un parfum austro-hongrois, un air de Toscane et partout l'Histoire de ce bout d'Europe… Découverte.

Nouvel eldorado du tourisme, la Croatie a encore des trésors cachés. Un parfum austro-hongrois, un air de Toscane et partout l'Histoire de ce bout d'Europe… Découverte. Promue destination « tendance » il y a une quinzaine d'années, la perle de l'ex-Yougoslavie a vu sa fréquentation enfler vertigineusement, voyant déferler sur la Dalmatie et ses îles des foules de vacanciers. Sans doute est-il temps, de découvrir une Croatie, plus secrète. Au sud de Zagreb, la péninsule d'Istrie et du Kvaner est un triangle d'or d'art de vivre. Un bouillon de culture entre une Italie sous influence vénitienne et l'aura flamboyante de l'empire austro-hongrois. Grecs, Romains et slaves, Charlemagne et Frédéric II, Français, Italiens, autrichiens s'y sont succédés dans le tourbillon de l'Histoire. Dans cette « mittel Europa » chargée de réminiscences littéraires, de Dante à Jules Verne, en passant par Paul Morand et James Joyce, qui, en 1904-1905, fut professeur d'anglais à Pula : sa mémoire est vivante au café Uliks, au rez-de-chaussée de la maison qu'il occupa.

destination sportive insolite:
Pour séduire les vacanciers d'hiver, les stations de montagne diversifient leur offre : place au bien-être, aux séjours de charme et aux sensations fortes.Les stations séduisent un nombre croissant de vacanciers non skieurs.
Prague et la Bohême ne cesseront d'inspirer écrivains, amoureux et promeneurs solitaires. Mais la Tchéquie possède aussi des perles bien cachées, jalousement gardées. Comme les villages de Spindleruv Mlyn et de Svaty Petr, blottis au sein de Krkonose, les monts du géant Krakonos, à une envolée de la frontière polonaise.
Avec ses réminiscences du passé, ses petits chalets de bois et son ambiance très Suisse romane aux parfums de Bohême orientale, la région est prise d'assaut par les Tchèques qui réservent leur chambre d'hôtel de longues semaines avant la date de leur séjour. À 700 mètres d'altitude, les atouts « ski » s'avèrent moins convaincants que les richesses alpines et, en période de vacances scolaires, l'engorgement est à prévoir. N'empêche : le décor enchanteur et la grâce opèrent, incontestablement. Consultez: Site de la municipalité de Spindleruv Mlyn : www.mestospindleruvmlyn.cz

Auberges de Jeunesse Prague         Quelques Photos de Prague

Archéologie et art de vivre autour d'une authentique ville romaine retrouvée

Vous aimez l'archéologie antique. Vous rêvez de plonger dans le ventre de l'Empire romain. Mais Pompéi ne vous convainc guère. Pompéi : cette ville de province trop piétinée  depuis trois cents ans... Or il existe à quelques kilomètres de Pompéi une authentique ville romaine longtemps ensevelie, un bijou d'archéologie patiemment remis au jour depuis 1993 : le Rione Terra de Putéoles. Au coeur des champs Phlégréens, sur un promontoire à 33 mètres au-dessus du niveau de la mer. Date de naissance : 194 avant J.-C. Etat actuel : c'est une colonie romaine parfaitement conservée et toujours souterraine - un charme de plus ! -, que l'on peut visiter le week-end.
L'occasion pour aller la voir ? C'est la Région Campanie qui vous l'offre. En commençant par l'émouvant pèlerinage dans la ville endormie, avec ses voies pavées, ses rues piétonnes, ses égouts, ses magasins, dont une boulangerie avec meules, ses cuisines où trône encore la table de travail en tuf, son temple avec fresques et... son lupanar. Extraordinaire lupanar, avec des chambres de 1,80 mètre sur 1,50 : un simple lit creusé dans la roche et un urinoir. Et, juste à côté, des cellules encore plus étroites, toujours munies d'un urinoir. Hypothèse : elles servaient à faire l'amour debout pour les gens pressés ? Costanza , qui dirige les fouilles , ne s'aventure pas jusque-là. Elle préfère mettre l'accent sur ce qu'elle appelle un «nouvel art de faire de l'histoire en s'amusant» : une opération qu'offre sa région au touriste cultivé.
Toute renaissance archéologique s'accompagne d'une résurrection gastronomique et hôtelière. Dans cette bande de terre volcanique que sont les champs Phlégréens avec leurs paysages labourés par les tremblements de terre, les éruptions et le bradyséisme, il sera donc facile non seulement de renouer avec les héros de Virgile et Homère, mais aussi de savourer une nouvelle qualité d'accueil touristique et gastronomique. Avec Batis, par exemple. Batis est une aventure dans l'aventure, l'oeuvre d'une coopérative de jeunes. Elle a ressuscité en bordure du Parc archéologique de Baia, qui abrite les thermes, une maison d'agritourisme qui utilise des pierres de lave et autres matières premières locales. Les chambres ouvrent pour la plupart sur le Parc. Un sentier conduit au sommet d'une colline où trône une villa romaine. On dîne dans des caves en tuf, près de la citerne d'eau potable. On déjeune sur la terrasse qui entre carrément dans le maquis méditerranéen. Et on déguste les spécialités locales, à base d'espadon et de crustacés, accompagnés de pizza bianca calda, tout en sirotant une bouteille de falanghina blanc des champs Phlégréens.
Tous ces lieux tiennent dans un mouchoir de poche : Rione Terra, thermes, parc archéologique et hôtel sont à 10 minutes en voiture de parking à parking. Et même Putéoles, abandonnée dans les années 1980 par ses habitants en raison des secousses dues au bradyséisme, s'est inventée une nouvelle « movida » le long de la mer : essentiellement des restaurants de poisson. Cicéron disait : «Putéoles, la petite Rome.» La voici à portée de la main

Pratique

Y aller
Paris-Naples aller-retour à partir de 156 euros sur Easy Jet, www.easyjet.com, Baia est à 45 minutes par la route de l'aéroport de Naples.
Sur place, pension complète. (Plus 3 euros pour la visite du Rione Terra). Rés. 00-39-08-15-26-66-39,
Visite en individuel, samedi et dimanche, sur réservation, 00-39-08-17-41-00-67.

Vallées et forêts, vignes et bananeraies, sables volcaniques : le nord de l'île est un véritable trésor écologique.
Le long de criques recouvertes de laves calcinées et de sable volcanique, dans le fracas des vagues de l'Atlantique, serpente la route vers Garachico. Fondé en 1496 par un banquier génois, Cristobál de Ponte, l'ancien port principal de Tenerife, détruit par l'éruption du volcan Negro, en 1706, reste un lieu chargé d'histoire. Reconstruit tout au long du xviiiesiècle, il a gardé ses anciens monastères et ses maisons coloniales à balcons et volets vernis. Au loin, le pico del Teide dresse ses 3718mètres qui en font le plus haut sommet d'Espagne. Le volcan en sommeil domine un paysage lunaire, qui paraît avoir été labouré par la main d'un géant. Les débris de sable noir s'étendent à perte de vue, ponctués de rouge puis de vert, la mer de lave laissant bientôt la place aux forêts de pins où virevoltent des pinsons bleus. Véritable trésor écologique, cette cordillère arborée divise Tenerife, la plus grande des sept îles de l'archipel des Canaries, les îles Fortunées de l'Antiquité, nées d'un jaillissement de magma à la surface du globe. Et qui forment la Macaronésie, avec Madère, les Açores et le Cap-Vert, au large du Sahara.
En majorité anglais, espagnols et allemands, les touristes privilégient le sud, sec et toujours ensoleillé. Résultat: autour des playas de Las Américas et Los  Cristianos, le front de mer déroule depuis les années 1960 une frénésie de béton qui a fait son temps. Les autorités ont voté un moratoire interdisant toute nouvelle construction pendant trois ans. Mieux vaut donc découvrir le nord de l'île, certes plus humide et parfois même pluvieux, les reliefs arrêtant les vents alizés. Mais qui présente le vrai visage de Tenerife, avec sa végétation exubérante, son activité agricole et ses villes au passé glorieux.
Après une randonnée dans le parc national du Teide, cirque volcanique, direction La Orotava, vaste vallée verdoyante recouverte de bananeraies puis de vignes qui conduit à la ville du même nom. La petite naine canarienne est une banane douce et sucrée qui pousse sur les pentes volcaniques et réclame beaucoup d'eau. Jusqu'à 400 litres par kilo de fruits, d'où sa faible rentabilité. Le vignoble, qui bénéficie d'une appellation d'origine, fournit des vins blancs ronds et moelleux. Et quelques rouges fruités. Plantée de palmiers, la vieille cité s'accroche à flanc de colline, surmontée par les deux tours de l'église Nuestra Señora de la Conceptión. Les enfants préparent déjà les tapis de fleurs qui rivaliseront d'imagination créatrice et de ferveur chrétienne lors des processions de la Fête-Dieu. Dans les hauteurs, des moulins toujours en activité transforment un mélange d'orge, de froment et de maïs en une sorte de gruau: pétri avec de l'eau dans un sac en peau de chèvre celui-ci donnera le gofio, la bouillie dont se nourrissaient les Guanches, les premiers habitants de l'île décimés par les conquistadors espagnols.
Sur la côte, à l'ouest, Puerto de la Cruz vaut le détour pour son jardin botanique et ses centaines d'espèces, célébré par André Breton dans «L'Amour fou». Puis on remontera vers l'est, jusqu'à San Cristóbal de La Laguna, la première capitale de Tenerife après la «conquête». Ville coloniale sans fortifications, elle a gardé son tracé d'origine (année 1500), sur un plan à damier. Palais baroques, musées, siège du gouvernement… A 600m d'altitude, La Laguna raconte cinq siècles d'histoire à travers ses monuments. Plus au nord encore, il faut se perdre dans la forêt subtropicale du massif d'Anaga. Jungle présente à l'ère tertiaire dans le bassin méditerranéen, la laurisilva est un fossile vivant, les vents océaniques ayant préservé ses espèces végétales endémiques, le laurier, le faya, l'if ou le viñatico. A la nuit tombée, il sera toujours temps de goûter dans les tascas la spécialité des Canaries: les papas arrugadas, de petites pommes terre cuites au sel avec leur peau et accompagnées de mojo, une sauce rouge ou verte à base de piments .

QUELQUES PHOTOS DE VOYAGE: TENERIFE

Terres brûlées sous les cyprès et les oliviers  vendanges prometteuses dans les collines du Chianti… En Toscane  cette année  l’automne est arrivé sans crier gare  dès la fin d’un mois d’août chaud. Entre Florence et Lucques  Arezzo et Sienne  le temps plus clément de septembre et d’octobre  et la fréquentation touristique plus raisonnable en cette saison  invitent à parcourir ce triangle d’or de la culture et d’un art de vivre à l’italienne décidément inépuisables. A Florence  la modernité prolonge les fastes du passé. Ainsi  ces princes de l’élégance que sont les Ferragamo ne se contentent plus de créer des escarpins de rêve pour les stars et les reines: à deux pas du Musée des Offices  ils reçoivent dans de nouveaux hôtels au design «soft» une clientèle raffinée.Un rendez-vous à la mode: le Continentale  au décor lumineux avec un joli clin d’œil aux années 1950. C’est par un étonnant ascenseur pourvu d’éclairages tamisés et d’un divan moelleux qu’on accède au Lounge Bar et à la salle de lecture: espace immaculé où des lits de repos invitent à la relaxation devant de larges baies ouvertes sur le Ponte Vecchio. Sur le toit  le bar-terrasse permet d’embrasser du regard la ville et ses monuments et  au-delà du Lungarno  le paysage bleuté des collines qui s’étagent derrière le palais Pitti. Ceux qui aiment prendre de la hauteur monteront vers Fiesole  où la Villa San Michele  cet ancien monastère dont la façade est attribuée à Michel-Ange  propose une version raffinée de la cuisine toscane traditionnelle aux parfums de truffe blanche et de fleur de courgette.
Sorti de Florence la magnifique  on pénètre dans des paysages magiques  tout un monde de vignes et d’oliviers. Il faut prendre le temps de suivre les méandres de l’Arno  faire halte dans quelque enoteca de village  où une belle assiette de charcuterie et de fromages locaux accompagnée d’un verre d’excellent vin n’excèdera pas 10 euros. Goûter les plaisirs de l’agriturismo dans cette campagne incroyablement civilisée. Architecturée jusque dans ses parcs et ses villas qui remontent pour la plupart au temps des Médicis. Parfois  on peut les visiter  voire y dîner ou y séjourner: comme à la Villa La Massa  résidence du xvie siècle avec majestueuse salle d’armes et jardin en balcon sur l’Arno. Etape de charme pour Clark Gable  Winston Churchill ou Madonna. Et séjour romantique qui abrita les amours tumultueuses de Liz Taylor et Richard Burton  comme le mariage de Davie Bowie avec la belle Iman.
Dans ces collines  des cités sont plantées comme autant de décors d’opéra ou de théâtre à ciel ouvert. Lucques  la ville-musique  n’oublie pas qu’elle vit naître  entre autres  Puccini et Boccherini; du haut de ses remparts ou dans les méandres de ses ruelles  elle dévoile églises romanes  palais baroques et jardins secrets. Vers le sud  c’est en traversant la région du Chianti  chargée de réminiscences de la peinture du Quattrocento  qu’on ira vers Sienne. Inutile d’espérer en quelques jours faire le tour des trésors du Museo Civico et des chefs-d’œuvre réunis autour du Duomo  à la façade ornée de statues et incrustée de marbre. Il faut s’abandonner quelques instants à l’émotion de l’architecture sur la piazza del Campo  célèbre pour son palio  cette joute à cheval à laquelle participent les différents quartiers de la cité. Si la foule touristique se révèle par trop envahissante  les environs ne manquent pas d’oasis de calme pour prendre de la distance: comme la Certosa di Maggiano  une chartreuse de charme édifiée au xive siècle  dont le restaurant  Il Canto  est l’un des hauts lieux de la gastronomie toscane: le chef Paolo Lopriore  qui a fait ses classes chez Troisgros à Roanne et appris la pâtisserie avec Pierre Hermé  cultive un registre éclectique  entre salades aux algues et au gingembre  poulet au miel ou gelée de fraises au vinaigre balsamique.
En remontant vers Florence  on ne manquera pas de faire étape à Arezzo  l’ancienne cité étrusque  la ville de Pétrarque  dont l’histoire violente tient une large place dans «l’Enfer» de Dante. Dans cette bourgade  où Piero della Francesca a laissé des chefs-d’œuvre  même les murs ont du génie  surtout quand ils sont signés Vasari. Au pied de ces arcades majestueuses  même si les boutiques portent aujourd’hui les noms de Versace ou Armani  on se sent vraiment petit.

Y aller
Paris-Florencealler-retour à partirde 150 euros,Air France 0-820-820-820. Alitalia 0-820-315-315.
Week-end ou courts séjours «à la carte» (avion, hôtels, location de voiture) avec Italiatour (01-53-42-37-90), Donatello (01-44-58-30-81) ou Terres de Charme(01-53-73-79-16).

Repères
A Florence
Le Continentale(39-055) 27-262,www.lungarnohotels.com.
Le Becco Fino(piazza degli Scarlatti,055-29-00-76) estle restaurant du moment.
Villa San Michele(055) 59-451
Villa La Massa(055) 626-11, lamassa@relaischateaux.com.

A Sienne
Certosa di Maggiano (0577) 288-180,certosa@relaischateaux.com.

Petits budgets
auberges de jeunesse Florence
De nombreux couvents et monastères proposent un hébergement bon marché.
Rens. TCH Voyages, 01-34-25-44-44

Si la meilleure façon de marcher consiste toujours à «mettre un pied devant l'autre, puis recommencer», les motivations ne sont plus forcément les mêmes que jadis.

Après la randonnée pure et dure, place aux balades à valeur ajoutée.Les  gens cherchent de plus en plus souvent un but à leur promenade. Marcher pour marcher ne suffit plus. Il faut qu'il y ait une activité ou une découverte à la clé. On aborde la randonnée comme un menu avec un programme à la carte, et en fonction de ses humeurs et de ses envies, on passe volontiers d'un itinéraire physique à un parcours culturel Dans cet esprit, on cherche à mieux connaître son coeur de ville. La cité devient ainsi un territoire de randonnée au même titre que les montagnes ou le littoral. Aujourd'hui, on estime à 17,6% (source : Agence française pour l'ingénierie touristique) les Français qui pratiquent la randonnée urbaine. D'où la création, il y a quelques années, par la FFRP d'une collection de «Randos citadines» qui, de Toulouse à Marseille en passant par Tours, Strasbourg et bientôt Bordeaux, Lyon, Lille, Nantes et Montpellier, réintroduit le loisir au coeur de notre quotidien à travers la randonnée de proximité. La preuve par l'Ile-de-France, un exemple, où plusieurs ouvrages  proposent de partir loin... tout près de chez soi.


Randonnées impressionnistes. Monet, Pissarro, Renoir, Sisley ont ouvert la voie. Il y a plus d'un siècle, ils transformèrent les bords de Seine, les villages et les paysages des Yvelines en autant de terres impressionnistes. Le guide de Lacoudre, Ici est né l'impressionnisme, rend hommage à ces peintres en invitant les promeneurs à leur emboîter le pas lors de balades picturales sur les lieux mêmes où ils posèrent jadis leurs chevalets. En trois parcours et seize circuits qui s'étirent de Chatou à Saint-Germain-en-Laye, soit plus de 110 km de randonnée, cette grande promenade artistique offre la possibilité de «littéralement marcher dans les tableaux»


L'Ile-de-France en un millier de balades. C'est à se demander comment faisaient les Franciliens auparavant. Plus d'un millier d'idées de sorties, pas moins, sont rassemblées dans la collection «Balado» de Mondéos. Une véritable mine de suggestions pour ne plus rester les bras croisés et s'échapper, en famille, entre amis ou en solo, à moins de 100 km autour de Paris. L'idée n'est pas de partir en week-end, mais plutôt une journée, voire une heure. La collection fonctionne comme une boîte à idées dans laquelle on peut piocher à tout moment. «Naturel» pour les amateurs de grand air, «Curieux» pour les férus de culture et de patrimoine, «Évasion» pour les sportifs... Les guides vendus à l'unité ou en coffret se composent de fiches «prêt-à-partir» sur lesquelles sont mentionnées toutes les informations pratiques, l'accès, les prix, un restaurant à proximité, les autres activités à faire alentour...

Vingt Trois ans après la chute du Mur , la capitale allemande intrigue toujours autant. On y part avide de retrouver les traces d'un passé proche. Et l'on rentre tout à la fois ébahi et bouleversé par cette ville qui n'en finit pas de recoller son coeur brisé. C'est un chantier gigantesque où les constructions récentes s'imbriquent dans les rénovations, où se côtoient, pêle-mêle, restaurations de fond en comble et «simples» ravalements. On l'appelle «le nouveau Berlin». Sur le plan de l'immense cité (890 km2, huit fois Paris), il se situe aux alentours de l'ancienne et monstrueuse frontière. Il se trouve, pour l'essentiel, dans l'ex-Berlin-Est.
Unter den Linden affiche une mine superbe. La fameuse avenue «Sous les Tilleuls» folâtre joyeusement jusqu'à la Parizer Platz, au pied de la porte de Brandebourg. L'emblématique monument couronné d'un quadrige de cuivre n'en revient toujours pas d'un tel miracle. Lui qui naguère se dressait tristement au milieu d'un terrain vague s'illumine désormais chaque soir. La place de Paris achève son réaménagement, toute d'immeubles design mais aux mensurations rigoureusement identiques à celles d'avant-guerre.
L'ambassade de France est là, réinstallée à son ancienne adresse dans un bâtiment transparent.  L'ambassade des États-Unis lui fait face.L'hôtel Adlon est aussi dans le coin. Quelle histoire que celle de ce palace Belle Epoque, épargné par les bombardements mais détruit par un incendie trois jours seulement après la fin des hostilités.
 Le centre de réunion ressemble à un monticule de cubes. Il abrite en son sein une étrange bestiole de bois et d'aluminium. Franck Gehry (Guggenheim de Bilbao) en est l'auteur.
On pourrait continuer longtemps sur ce registre. Evoquer le quartier des ambassades et des représentations des Etats fédéraux, en lisière du parc de Tiegarten. Au chapitre des bâtiments officiels, toutefois, le «quartier gouvernemental» arrive en tête. L'ancien Reichstag a repris du service, coiffé d'une coupole transparente. Elle remplace le dôme de pierre détruit pendant la guerre. Et éclaire l'hémicycle. Depuis son ouverture en 1998,12 millions de visiteurs s'y sont bousculés (accès libre tous les jours de 8 h à 22 h). Non loin, trois constructions futuristes (dont celle de la Chancellerie) composent le «ruban fédéral». Il enjambe les méandres de la Spree. Depuis vingt ans, les bateaux-mouches glissent à nouveau sur la rivière.

Avec ses rues pimpantes, ses boutiques tendance et ses galeries d'art moderne, le quartier juif d'Hackescher Mark se donne des allures de Saint-Germain-des-Prés. Ses huit cours intérieures communicantes sont devenues repaire des créateurs. Sept ont été magnifiquement réhabilitées. La huitième, lépreuse en diable, témoigne du passé. Des bars à la mode s'y sont installés. Mais, dans peu de temps, c'est certain, le quartier de Prenzlauer Berg montera en tête d'affiche. Déjà, les petits immeubles fin XIXe-début XXe ravalent leurs façades. Ils se maquillent de tons pastel et de couleurs vives, que les taggers s'empressent de maculer. Les bistrots fleurissent. Les Berlinois de l'Ouest viennent volontiers y dîner.
Les buildings de Potsdamer Platz rutilent au soleil. Le soir, ils s'électrisent a giorno. Ce ne sont pas des gratte-ciel. Juste de hauts immeubles, jaillis en blocs de verre, de briques, de béton, au milieu de cubes, de tubes, parallélépipèdes et autres figures asymétriques. Les bâtisseurs ont inventé un nouveau style : le «déconstructivisme». Le Sony Center en est la principale curiosité : un atrium géant coiffé d'un drôle de chapeau blanc surnommé «le Fujiyama berlinois», conjuguant lamelles métalliques et tubulures d'acier. Intégrés à l'asphalte, de gros pavés disposés en deux rangées traversent la place et toute la ville, en pointillés. Ce n'est pas une coquetterie de la voirie. Ils suivent le tracé du Mur dressé dans la nuit du 13 août 1961. A Potsdamer Platz, symbole du nouveau Berlin, quelques panneaux se souviennent, en allemand, en anglais, en français, en russe et en photos. De cette frontière de la honte, 3,60 m de haut et 155 km de long (elle déchirait la ville mais encerclait aussi Berlin-Ouest), trois pans subsistent. Les collectionneurs les grappillent.

DÉCOUVERTE
Au Brésil, un autre Nordeste
Cette région a longtemps été l'enfant pauvre du Brésil. Puni par la sécheresse pendant des décennies, le Nordeste déploie enfin tous ses charmes à l'aune d'un tourisme florissant. De Jericoacoara à Sao Luis, itinéraire en bord d'Atlantique, dans une région encore peu fréquentée.

On en connaît surtout Bahia et tous ses saints. Depuis quelques années, de nouveaux itinéraires se dessinent sur ce territoire à la démesure du Brésil : 1,5 million de km2 que se partagent neuf États. Un autre Nordeste, celui des États du Ceara, du Piaui et du Maranhao, celui de l'ouest et du soleil couchant. Une terre de mer, de sable et de vent que seuls les pêcheurs, à bord de leur jangada (radeau) accostaient. Ces embarcations, icônes maritimes du Brésil, partagent aujourd'hui leur domaine avec les buggys et la bien nommée Toyota Bandeirante, du nom des défricheurs de terres qui arpentaient le pays à l'époque coloniale.

HALLOWEEN
A une vingtaine de kilomètres au nord de Boston, un petit port de pêche pittoresque avec ses maisons coloniales et son centre piétonnier. Bienvenue à Salem, " la ville des sorcières"


Leur histoire est reconstituée en treize tableaux au Salem Witch Museum . Dans une salle sombre  le visiteur prend place au milieu d'un cercle phosphorescent flanqué d'une date : 1692. Une voix annonce  sentencieusement : " Vous allez être témoins des déclarations de jeunes filles hystériques  de la souffrance et des accusations que subirent les victimes  des décisions de juges fanatiques qui envoyèrent des innocents à la mort. "

Les projecteurs font feu sur la première scène : une chambre sommaire avec deux jeunes filles alitées. En ce mois de janvier 1692  la soeur et la nièce du révérend Samuel Parris sont victimes de crises d'épilepsie. Le médecin du village  William Griggs  diagnostique un... ensorcellement.
Les personnages  des mannequins de cire ne bougent évidemment pas. Mais les voix qu'on leur prête et les jeux de lumière donnent une tout autre impression. Fin de l'acte. S'ensuit un éclairage sur la société de l'époque  en proie aux peurs et aux superstitions. Puis sur les cent cinquante hommes et femmes  dont les jeunes filles ont crié les noms dans leur délire et qui vont être jetées en prison.


Voici la cour spéciale " Oyer and Terminer " (" écouter et décider "). Le public écoute le verdict. Coupable ! Coupable encore ! A dix-neuf reprises  des hommes et des femmes sont condamnés à être pendus. Le silence se fait. Paraît William Phipps  le gouverneur qui ne croit pas un mot de la thèse des spectres. Alors la voix off met en garde contre les mensonges et les intrigues  évoquant l'époque du maccarthysme portée sur les planches par Arthur Miller dans Les Sorcières de Salem.


Pas question donc de confondre sorcière et... sorcière. Le musée achèvera de convaincre les plus sceptiques dans une salle dédiée à ces personnages de légende qui peuplent nos livres d'enfant.
On y rencontre la méchante sorcière qui interroge : " Miroir  mon beau miroir  quelle est entre toutes la plus belle ? "... " Blanche-Neige. " Il y a cette autre maléfique  cause du sommeil de la Belle au bois dormant  cette autre encore  cannibale  des contes de Grimm  celle qui métamorphosa en porcs les compagnons d'Ulysse... Mais toutes ne sont pas mauvaises.

Les amateurs de la série télévisée retrouvent avec délice Ma sorcière bien-aimée. Sans oublier celle qui  à la tombée de l'hiver  enfourche son balai  sort du bois  va chasser les mauvais esprits  boute cette saison froide afin de laisser place au printemps.


notez pour Halloween :
le 27 octobre  un brunch où les enfants déguisés pourront décorer leurs citrouilles et recevoir des cadeaux.
Tarifs : 24, 29 € , 14, 14 € de 3 à 12 ans
tél. : 00.1. 978.825.43.11
L le 31 octobre  la " grand dîner " de Sam Adams dans un " château hanté "  au Hawthorne Hotel :
10 ,13 € par personne avec deux pintes de bière
tél. : 00.1.928.744.40.80.