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Les mille et une nuitées de Marrakech

1/9/2015

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Marakech
Ex-fief des people, la ville marocaine a basculé dans le tourisme à grande échelle. Et si le charme opère toujours, l’éventail hôtelier et gastronomique oblige à bien choisir.



Si lorsque l’on fait ses premiers pas dans Marrakech on ne ressent pas le même frisson qu’à croiser une femme qui pourrait compter dans sa vie, autant repartir. Le velours soyeux de l’air, le ciel gravé de palmiers, les murs d’ocre séduisent à jamais : alors on y est prêt à tout. 
D’abord privilège pour quelques initiés, la cité marocaine s’est depuis longtemps ouverte aux charters sans y perdre son âme. Aujourd’hui, elle bouillonne d’une masse confuse de people en mal d’orientalisme néo-colonial, de retraités en délocalisation, de spéculateurs immobiliers et de requins venus de partout. 


Le gîte 
Est-ce toujours un must d’y acheter un riad, vieille maison traditionnelle modeste conçue autour d’une cour patio dans une ruelle d’un quartier modeste ? Et est-ce bien raisonnable de faire une maison de riche dans un tel environnement ; vivre une autre civilisation, est-ce si facile ? L’idée originelle y fut surtout d’y créer une maison d’hôtes, forme d’illusion hôtelière et d’amateurisme. Des Marocains l’avaient déjà fait pour les routards. Il s’en est aménagé 650 en quelques années, et les abus n’ont pas manqué. Plus d’une centaine ont dû être fermées. Y séjourner quelques jours est dépaysant. Mais mieux vaut passer par une agence spécialisée. Internet a beaucoup triché sur l’image. Certaines sont de belles réussites de décoration, de confort et de prix (répertoriés dans Maisons d’hôtes et de charme au Maroc , chez Népenthés). Quant aux riads qui restent à vendre, ils sont devenus inabordables. 
Le riad dépassé, reste l’achat de villas ou d’appartements hors la médina dans des domaines luxueux près de la ville ; comptez alors de 2,5 à 15 millions de dirhams (227 000 à 1,4 million d’euros). Ils sont signés parfois de noms connus, Guerrand-Hermès ou Poniatowski, fervents de la ville. Les Casablancais et les R’batis dont la fréquentation explose sont preneurs. En revanche, on reste dubitatif devant les maisons proches de l’aéroport ou devant celles que l’on promet posées au bord de lagons : d’où viendra l’eau ? Le syndrome tropézien a engendré trois « plages », dont l’une à vagues artificielles. Marrakech se voit aussi doté de travaux pharaoniques par Sa Majesté : un quartier neuf d’hôtels et d’immeubles au long d’une impressionnante avenue de plus de 8 kilomètres filant vers l’Atlas. 
En attendant, l’éventail hôtelier est déjà vaste et pas forcément ruineux. On trouve des chambres modernes à moins de 1 000 dirhams (90 euros). La solution économique passe par les forfaits avion-séjour des agences de voyages à moins de 400 euros. 

Le couvert 
Côté restaurants, c’est pléthore et les prix s’affolent (on atteint vite les 900 dirhams, 82 euros). De bons chefs (Leroy et Tarridec de Saint-Tropez, Biscay de Paris), de plus célèbres (Ducasse) conseillent. Il y a bousculade de tendances : bars à tapas, lounges, fooding, bistrot, brasserie, etc. : ça ouvre, ça ferme, ça change. Les décors s’inspirent des modernités parisiennes, ce qui ravit les Marocains curieux d’exotisme et enthousiasme les people qui s’y retrouvent (Bo et Zin, Abyssin, ou encore RDV). 
Mais la bonne cuisine marocaine classique (La Maison arabe, Marocain de La Mamounia) ou chic (Tobsil) persiste dans la médina avec ses hauts et ses bas touristiques. 
Depuis Churchill, avant la guerre, la tribu des riches et célèbres a toujours goûté Marrakech. Mais elle n’est plus une et indivisible : c’est à celle qui trouvera le schisme salvateur. Alors, certains, comme Saint Laurent, Bergé, Scherrer, Edouard Baer, Françoise Fabian, Muriel Robin, préfèrent tâter de la tentation tangéroise. L’été, ça va, mais l’hiver le vent d’est y est épuisant. Essaouira est déjà passé aux bobos. Nadine de Rothschild a présenté son vin ici, à Marrakech : alors… Allez donc échapper à Marrakech ! 
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Zanzibar et Lamu ou l'archipel irréel

10/27/2014

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voyage zanzibar
 En plein océan Indien, ces îles mythiques ont gardé l'empreinte des sultans d'Oman, venus s'y enrichir au XIXe siècle. Elles  s'ouvrent doucement au tourisme
 «Un beau voyage est une œuvre d'art», disait l'écrivain André Suarès. Comme elle, il se construit à petites touches. Nulle part  plus qu'à l'approche des îles Sultanes (Lamu et Zanzibar) cette idée prend tout son sens.


 L'atterrissage s'effectue sur l'île de Manda, où se promène parfois un troupeau d'éléphants, venus à marée basse du  continent. Les bagages sont transportés à dos d'homme ou dans des brouettes, puis sur un boutre, jusqu'au ponton du port  de Lamu, face à la maison du commissaire, repérable à la Jeep verte, l'unique véhicule de l'île.
 Lamu, c'est une photo sépia, prise au temps des colonies. Au premier plan, des coolies, courbés sous le poids des charges, des  vieux en tunique blanche assis sur le muret de l'ancienne douane abandonnée, suintant d'humidité et rongée par les lianes.



 Pour observer la vie, il n'y a qu'à se poster sous les arcades du fort portugais, en surplomb de la place Jeti. A l'ombre d'un  ficus séculaire, les musulmans, coiffés de la kofia (toque blanche brodée), marchandent les grandes cannes de bois noueux à  coups de larges envolées de manches, d'accolades et de palabres. Ces discussions sont à peine troublées par les plongeons  des enfants, du haut des canons alignés sur la jetée, par le battement d'ailes d'un pélican, le claquement d'une voile ou le  froissement d'un bui-bui, le voile noir porté par les femmes, minces et fragiles, à la démarche de gazelles.

 Pourtant, du fond de leur palais swahili retapé, les Occidentaux, ceints de leur kikkoi (pagne local), se plaignent des appels à  la prière et du braiment des ânes. 3 000 de ces bêtes, pour 10 000 habitants, se fraient un chemin dans les ruelles de Lamu.  Une sorte de «garage» pour ânes, ou plutôt un hôpital, panse les blessures de ces véhicules à quatre pattes, seul moyen de  locomotion de l'île.

 La ville vit au rythme des marées et, parfois, la mer pénètre jusque dans la poste, pour la plus grande joie des enfants. A  marée haute, quand souffle le kazi venu du nord-est, les départs sont périlleux. Les fauteuils en acajou et fibre de palmier  destinés à l'exportation, dits aussi «chaises de la fierté», fierté des artisans de Lamu, s'entrechoquent à se fendre, au fond des  cales des boutres vermoulus.

 Ici, on apprend à vivre avec le vent, qui façonne la plage de Shela, où les étrangers se baignent entre eux, sans s'éloigner de  leur retraite dorée. Ce vent chaud et doux arrondit les voiles blanches, mille fois rapiécées, des boutres, et s'ingénie à  dévoiler les musulmanes. La nuit, il fait vaciller les lampes à pétrole, dont le halo flirte avec les tuniques blanches des  vendeurs de sachets de mira, l'herbe locale, qui parfume les ruelles et les séances de plein air de cinéma indien... Ce vent  emporte aussi les prières du muezzin.

Mais on peut aussi vivre Lamu autrement, en tombant sous le charme d'un autre air, Mona Lisa, à l'heure du cocktail offert par un ex-jazzman italien, Bruno Briguetti, créateur et propriétaire du Blue Safari Club, installé face à Lamu, sur l'île de Manda. Un «bout du monde», accessible en Piper privé, en bateau à moteur ou, mieux, en boutre, quand le vent et le courant se réconcilient. Le point de chute incognito du gotha international, vivant pieds nus au bord d'une plage vierge, dans des cases au luxe sauvage et sommaire. Une atmosphère swahilie «revisitée» à l'italienne, avec pâtes et convivialité garanties à la table d'hôtes, face à l'océan, aux hippopotames égarés, aux cigognes et autres échassiers curieux. Un must avant d'appareiller pour une croisière au long cours, par exemple jusqu'à Zanzibar - en trois jours - à bord d'un splendide boutre traditionnel.



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voyager en train en Afrique Du Sud

9/8/2014

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train afrique
Le Rovos longe l'une des grandes réserves africaines avant d'arriver aux bidonvilles de Soweto 

Lorsque le train de «rêve» sud-africain, le Rovos, traverse le pays (tout de même près de 3 000 km), se présentent fort heureusement quel ques excursions. Il est certes possible d'envisager un voyage protégé dans cet écrin d'acajou (cela s'appelle du tourisme), mais, dieu merci, il arrive que des sorties soient aménagées, comme des petites fenêtres creusées dans la muraille de cristal.

Il y a bien entendu les grosses bêtes, véritables fortunes des vendeurs de film. Dès que quelque chose marche à quatre pattes, et qui ne soit pas un chien, un chat ou un cheval, on se croirait à un photocase au Festival de Cannes avec son crépitement de sauterelles en émoi. Parfois même, des passagers passent leur voyage derrière leur caméra (ils en ont l'oeil presque carré) comme s'ils interposaient un voile, un tulle hydrophile, une compresse sur un regard absent. Les animaux donc. Ils sont retenus dans de vastes réserves. Elles sont immenses (le parc national Kruger s'étire sur 350 km et couvre ainsi 2 millions d'hectares) et tentent de sauvegarder une partie du patrimoine animalier sud-africain. D'impressionnantes voitures sont aménagées en promenoirs pour rois fainéants (il y a tout, le dais, le chauffeur, les couvertures, il ne nous manque que des couronnes et des galettes). Un jeune homme en tenue paramilitaire fait rugir le moteur, et nous voilà partis à la pêche au frisson. Ça ne tarde pas. Soudain, un cri dans la voiture. Cela donne : «a giraaaafe ! ! !».


Le conducteur pile, c'est effectivement une girafe. La canonnade commence, des pixels par milliers sucent la bestiole. Celle-ci nous regarde désobligée avec sa tête chapotée de deux grosses et courtes antennes (rappelant étrangement les vongole verace). Elle broute son arbre, celui-ci tressaille, fait le dos rond (ce n'est pas son heure). Lorsque le déluge s'apaise, nous repartons. Rien pendant une heure. Pourtant, nous sommes là à scruter les taillis, remuer ciel et terre. Le conducteur en kaki est sous pression. Le public réclame sa dose de canines et d'ivoire, lorsque, informés par un de ses collègues camouflés, nous sommes menés dare dare aux abords d'un taillis.


Il y a là, devant nous, une dizaine de lions allongés sur l'herbe blonde. Dans ce genre de situation, on prie tout bas de repartir à toute blinde. Mais non, rien de cela. Les rois de la jungle nous regardent avec une infinie bienveillance. Cela semble contractuel. On les imagine négociant une clause (un petit touriste de temps en temps), mais, non, il y a un vraisemblablement un accord tacite avec la direction. Nous ne serons donc pas dévorés. Celui qui l'a été, qui a payé pour nous, c'est un zèbre. Du moins, c'est ce qu'on en déduit en voyant un admirable tibia encore gainé de marbrure noir et blanc digne d'une revue de décoration. Tout a été boulotté. Le plus gourmet, ou celui qui n'en a pas eu assez, engouffre son effrayante dentition dans le crâne du zèbre pour suçoter les joues (comme dans le turbot, c'est, il n'a pas tort, la meilleure partie). C'est presque drôle de le voir enfiler ce masque en os, superposant son regard à celui de l'ex-zèbre. Mais, croyez-le bien, on n'a surtout pas envie de rigoler, ni de faire le mariole. Quand le conducteur remet notre char de mi-carême en marche, on sursaute, on voudrait se retirer sur la pointe des pieds, on rêverait même de retourner à la boutique acheter des cartes postales et des ronds de serviette en bois sculpté. Mais non, le camion se rapproche, on est presque dans l'assiette du félin. Celui-ci ne bougera pas ; comme si c'était un figurant. En repartant, lorsque les butlers du train nous attendent en pleine savane avec un plateau de coupes de champagne, on ne sait plus vraiment où l'on est, le monde est à l'envers, même les saisons sont inversées, on se demande même ce qui retient nos souliers au sol. On devrait tomber dans l'abîme.


Du coup, c'est avec soulagement que l'on retrouve le paysage sage comme une image. On remercie le Karoo, entre le Cap et Johannesburg, d'être aussi placide. Il semble tellement lointain qu'on a l'impression que les noms de sommet portent de solides chaussures de marche : le Swartruggens, le Groot Swartberg, le Baviaanskloofberg, le Grootwinterhoekberg (oscillant entre 1 500 m et 2 000 m), les cols sont spectaculaires, le train les avale en couinant devant d'impavides focoïdes, euphorbes et autres aloes ; il y a, paraît-il, des watsonias et même des fynbos, voire des pélargoniums, mais le soleil rasant de ce jour étrange ne délivrait que des silhouettes étranges, raidies dans le contre jour.


Soweto, excusez l'enchaînement, fait également partie des excursions du voyage. Au début, lorsqu'on voit cela inscrit sur le programme de ce groupe de touristes, on sursaute. Vous imaginez la réciproque ? Des Sud-Africains venant visiter nos plaies, nos gros soucis, nos hontes quotidiennes. Pourtant, c'est possible. Au début, on se félicite presque des vitres teintées du bus tant on a honte de nous, pour eux, pour la terre entière. Certes, il y a des petites maisons toutes proprettes (Orlando West, le Beverly Hills local), mais le reste n'est guère joyeux. Ces bidonvilles que la France découvrait chez elle, ébahie, sous les objectifs de «Cinq Colonnes à la une», dans les années 60 (maintenant, on a appris l'art du camouflage), les voici, en 2004, sous nos yeux. De la tôle (cuisante en été, glaciale en hiver), des enfants maigrelets et, bien sûr, on ne verra pas la rude réalité (bientôt des voyagistes s'y essaieront) : gang, malnutrition, sous-éducation, drogue. C'est aussi une façon de faire assumer au monde cette partie qu'elle laissa, pour une majorité d'entre elles, dériver de nombreuses années. Maintenant, les cars de touristes font ronronner leur diesel surpuissant sur Vilakazi Street, l'une des rues les plus célèbres au monde. Elle héberge (hébergea pour Mandela) deux prix Nobel : Nelson Mandela et Desmond Tutu. Avant de descendre, le guide noir, après avoir recommandé l'usage des préservatifs en cas d'échanges sexuels (notre car de seniors marqua un blanc), nous demande de ne pas photographier l'archevêque s'il est dans son jardin. Les lions ont moins de chance.


Pour ceux qui n'auraient pas vraiment compris, la visite du Musée de l'apartheid à Johannesbourg, vous remet vite les idées en place. Dès le départ, les billets d'entrée sont ventilés au hasard en deux catégories (Noir et Blanc). On passe dans des couloirs grillagées, le ton est donné. Le parcours est éprouvant, illustré en images tremblées et honteuses pour l'humanité. On en ressort désobligés, de la taille de fourmis. Le bus boude, il lui faut très vite une rédemption, une trombe d'eau, un hymne vertueux. C'est prévu.

Car, vers la fin du voyage, un grand moment de géographie vous attend. Les chutes de Victoria que les prospectus locaux glissent avec un gentil toupet parmi les merveilles du monde avec le phare d'Alexandrie, les jardins suspendus de Babylone, le temple d'Artémis à Ephèse, le mausolée d'Halicarnasse, la statue de Zeus à Olympie, le colosse de Rhodes, les pyramides de Gizeh.

L'approche est capitale. Si le pilote de l'avion vous demande de regarder sur la droite, ne le faites pas. Car, tout en bas, les Victoria Falls sont là. Surplomber, c'est un peu désobligeant pour un fleuve. Il perd de sa contenance. Un tel traitement est du ressort du micro ondes, des textos, c'est injuste pour un seigneur qui prépare depuis des milliers de kilomètres un fantastique coup de chapeau.


Il faudrait donc rester à terre, au ras de l'eau, accompagner le fleuve. Il se la coule douce. Il file au rythme de petites foulées, lorsque, soudain, l'irréparable surgit. Un instant, il semble hésiter puis pousse un «ach !» de désespoir. C'est trop tard. Il était eau, fleuve-pacha, le voilà transformé en barbe à papa. En écume. Il prie, il supplie de poursuivre, de ne pas être transformé en gouttelettes et atterrir sur le bob d'un touriste. Une quarantaine d'étages plus bas (108 mètres), le cours reprend sa vie.

Pendant que les touristes s'extasient. Précisément, un groupe de Français rejoue une sorte de Loft en vase ouvert ; la vraisemblance est telle qu'on reste fasciné par la trivialité d'une vie appauvrie par l'absence de caméras et de téléviseurs. Pour tout avouer, on m'aurait demandé l'heure que j'aurai répondu en flamand.

Le voyage s'effiloche soudainement, se réduit en vapeur. Il faut prendre garde. C'est précisément à cet instant que vous devrez procéder à un gros travail de cloison, protéger la traversée invraisemblable du Rovos à travers tant de fureur, de violence (partout : paysages, chants, attente), de beauté, cette explosion de couleurs, l'arc-en-ciel zébrant les nuits de Victoria, il y a là-bas un tel message que l'on peut s'en affranchir par cartes postales. De tels voyages vous posent, à votre insu, dans l'humanité. Vous auriez beau éluder, photographier, somnoler, songer que cette contrée va vous traverser les pores de la peau. On ne revient jamais d'Afrique du Sud comme avant.

Carnets de route 


  • Johannesburg. Question hébergement, plusieurs options se présentent. Le Rovos a ses habitudes. Vous trouverez de nombreux hostels, auberges de jeunesse. Vous avez aussi l'option du camping. Pour les amateurs de sensations rares, citons la surréelle Illyria House instiguée par Marietjie van der Walt et ses filles : une sorte de villa florentine revue et corrigée par un songe d'été, bercée par Chopin, Beethoven. On est au bord de la muséification, mais l'endroit, poncé par la tyrannie de l'exquis, est unique. 

  • Cape Town. Pour votre séjour, notez bien le'auberge de jeunesse suivante:
  • Atlantic Point Backpackers
  • avec  son service de maison irréprochable et des chambres au confort profond .

  • Monnaie locale : un euro pour 0,128 rand.

  •  A lire : les ouvrages de J. M. Coetzee, Nadine Gordimer, André Brink, Herman Charles Bosman ou encore Jean Rolin (La Ligne de front). Pour la dimension pratique, l'efficace Lonely Planète, 21,50 euros, appliqué et avisé.

  •  

  •  Renseignements : Rovos, P. 0. Box 2837, Pretoria 0001, Gauteng, South Africa Tel (+ 27 12) 315 8 242/323 6052. Fax (+ 27 12) 323 0843 ; reservations@rovos.co.za ; site Web www.rovos.com
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    Deux Semaines Dans Le Sahara

    7/22/2014

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    voyage Sahara

    ÉTAPE 1
    POURQUOI, COMMENT ?

    J’avais envie de faire un trek dans le désert dans un pays qui n’était pas encore trop touristique, et des collègues ont eu justement envie de partir au mois de novembre dernier en Mauritanie.

    L’idée d’aller à la rencontre des populations nomades, sur les traces de Théodore Monod, me plaisait aussi beaucoup. Alors, me voilà partie pour un trek de quinze jours dans le désert, de Ouadane à Chinguetti, puis à la découverte de la capitale, Nouakchott… pour terminer avec un peu de repos dans l’oasis de Terjit.


    CHINGUETTI

    Septième ville sainte de l’islam, Chinguetti a souvent été visitée et décrite par Théodore Monod. Un oued asséché sépare la ville en deux parties : d’un côté, la vieille ville avec la mosquée du XIIIe siècle, et de l’autre la ville nouvelle.

    Nous visitons une bibliothèque, qui conserve de vieux manuscrits : des sciences, des poèmes arabes, de la littérature, tout cela avec des encres naturelles. Ce sont les vestiges d’un passé brillant, si brillant… Mais qu’en reste-t-il aujourd’hui ?

    Les enfants jouent, rient, certains nous regardent, nous observent, avec tant d’admiration parfois. Je me demande qui je suis pour venir découvrir leur pays, leur culture, leur vie. Je prends une véritable claque… touchée par ces regards, ces paroles, ces mains tendues.

    Le désert est si proche, il entoure la ville, il avance, avance, jour après jour, recouvre chaque pierre, les unes après les autres. L’immensité fait réfléchir, et réfléchir encore…

    TERJIT

    Un nouveau petit transfert est nécessaire pour nous rendre à Terjit, une oasis à une quarantaine de kilomètres d’Atar. Il nous faut six à sept heures de route, mais ça en vaut la peine !

    C’est un véritable paradis sur terre… Au milieu d’un paysage désertique rocheux, une source d’eau a fait naître une végétation dense, des palmiers principalement. L’eau est si pure, on peut même la boire à la source, y laisser les bouteilles vides sous la roche et attendre que la nature fasse le reste…

    La fin du séjour approche, alors, une dernière petite randonnée s’impose autour de l’oasis… Jamais je n’aurais pensé trouver en Mauritanie autant de paysages différents : j’ai particulièrement apprécié ceux-là.

    Le lendemain, retour à l’aéroport d’Atar. Je rentre en France avec plein de souvenirs dans l’appareil photo et dans la tête!


    MÉMO VOYAGE

    À savoir :
    La Mauritanie est située entre le Maghreb et l’Afrique noire, c’est donc un pays marqué par ses diversités ethniques. Le Sahara fait de la Mauritanie l’une des régions les plus chaudes du monde.

    Il n’y a pas beaucoup d’artisanat local en Mauritanie : c’est un pays de culture nomade, on y trouve seulement quelques bijoux en argent, des sculptures en bois (qui proviennent souvent des pays d’Afrique noire) et des instruments de musique traditionnels.

    La meilleure époque va de novembre à février… et il n’est pas rare de croiser des habitants en pull pendant que les Occidentaux se promènent en tenue d’été. Les températures dans le désert sont très élevées en journée, mais les nuits sont très fraîches, voire froides.

    Il est impoli de refuser une invitation à boire le thé : les invitations sont fréquentes (les habitants étant très accueillants), et le thé y est servi à trois reprises.

    À découvrir :
    Le Sahara : que ce soit un désert de dunes, un désert de roches ou un désert de sable absolument plat, l’immensité du Sahara ne laisse personne indifférent.

    Ouadane et Chinguetti : villes de pierres inscrites au patrimoine culturel mondial de l’Unesco, ces cités étaient d’importants centres de commerce caravanier entre l’Afrique du nord et l’Afrique noire. Elles sont aujourd’hui progressivement envahies par le sable. Chinguetti est connue comme la ville des bibliothèques, vestige d’un passé brillant.

    Nouakchott : capitale du pays, située au bord de l’océan Atlantique. Le port est à découvrir, surtout vers 16 heures, à l’arrivée des pêcheurs…

    À éviter :
    Ne jamais oublier d’emmener de l’eau lors des déplacements en Mauritanie : attention aux coups de chaleur, mieux vaut se couvrir, surtout la tête.

    Ne pas boire l’eau du robinet : toujours consommer des boissons industrielles non décapsulées. En revanche, il n’y a aucun problème pour le thé ou le café.

    La Mauritanie est un pays musulman, il faut donc éviter de se découvrir (surtout les femmes). Aussi, un homme ne sert jamais la main d’une femme (sauf quelquefois les Occidentales).


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    Carnet de Voyage: Le Cap-Vert au bout de la plume

    7/14/2014

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    voyage cap vert
    Un voyage  au large du Sénégal

    ÉTAPE 1

    POURQUOI, COMMENT ?J’ai d’abord été accroché par des photos magnifiques dans un magazine… Et quelques jours plus tard, par les Notes atlantiques, de Jean-Yves Loude (éd. Babel), un passionné du Cap-Vert. J’ai refermé le livre, pensif, mais l’évidence était déjà en moi : c’est décidé, j’irai là-bas, moi aussi !

    Bien sûr, on connaît la musique du Cap-Vert et sa plus majestueuse ambassadrice, Cesaria Evora. Mais si je file sous ces latitudes, ce sera plutôt pour y dénicher des lieux et des gens capables de donner des fourmis à mes crayons… Je veux retrouver les sensations enfouies, mais que j’espère jubilatoires, du dessinateur voyageur.

    Secrets du Monde, une agence parisienne, me balise un peu le voyage : réservations des vols interîles et des nuits en pousadas(maisons d’hôtes) ; pour le reste, à moi de jouer… Je compte bien me laisser porter par le vent du Nord et les alugueres (taxis collectifs) pour découvrir cet archipel de dix îles situé à 600 km du Sénégal.

    Je suis aujourd’hui rentré de ce périple en solitaire, effectué en mars 2014. J’en ai rapporté près d’une centaine de dessins divers. Comme autant d’invitations à partir à votre tour vers ces îles incroyablement séduisantes qui ont redonné des couleurs (parfois noyées dans l’harmattan) à mes envies de voyages. Au programme, les îles de Santiago, de Fogo, São Vicente, Santo Antão, São Nicolau et Sal. Bonne balade !

    ÉTAPE 2

    L’ÎLE DE SANTIAGOPassage rapide par l’aéroport de Sal et arrivée à Praia, la capitale. Je loge dans un petit hôtel sur le Plateau. C’est le centre historique de la ville, qui surplombe tout le reste. C’est surtout un quartier incroyablement animé ! Dès 7 heures, je plonge dans la vie capverdienne.

    Coincé entre deux rues, un marché couvert. Les femmes règnent sur des étals foisonnant de couleurs, de formes, de senteurs… Devant le palais de la Présidence, je fais mon premier dessin, l’ilôt Santa Maria, au cœur de la baie. Ce jour-là, il est comme enchâssé dans un cocon ouateux et jaunâtre. C’est le vent de sable venu du Sénégal, l’harmattan, qui étouffe les perspectives.

    Je descends vers Sucupira, le « marché aux tonneaux ». La marchandise, qui arrive par bateau, est rangée dans de gros bidons noirs marqués de chiffres blancs. On y trouve de tout : vaisselle, mobilier, produits de beauté, hi-fi… Le lendemain, je monte dans unaluguer en direction du nord de l’île. L’aluguer est la version capverdienne du taxi-brousse, ou comment faire rentrer le plus de passagers dans un minibus Toyota de douze places. Je compte : nous sommes vingt-trois ! Avec la musique à fond, pour mettre un peu d’huile dans l’entassement !

    Arrivée à Tarafal. Nuit dans un bungalow au bord de la plage, ce qui serait épatant si une volée de singes ne prenait pas le toit en tôle pour un terrain de jeu… Le lendemain, j’emprunte un sentier qui monte vers une chapelle blanche perchée sur un promontoire. Sur la fin, je me retrouve accroché à la falaise, la mer rageuse battant les récifs 150 m plus bas… Je ne fais pas le fier ! Il me semble presque y apercevoir le regard gourmand d’un requin en maraude…

    ÉTAPE 3

    L’ÎLE DE FOGOCette île-volcan a deux visages : celui de ses côtes et celui de lacaldeira (le cratère) centrale, l’intérieur du volcan. São Filipe, sur la côte ouest, est une petite ville attachante. Une architecture portugaise typique, d’anciennes maisons bourgeoises, des palmiers nains le long des rues en pente façon San Francisco, des murs aux tons pastel et une magnifique plage de sable noir : c’est un petit paradis pour le dessinateur en voyage.

    Après un week-end passé dans cette ville au charme tranquille, je monte en voiture avec Patrick, un français capverdien dans l’âme, vers l’auberge qu’il tient au cœur du volcan. Et ce jour-là, je marche sur la Lune ! Je découvre l’une des raisons de venir au Cap-Vert : le volcan de Fogo. C’est magique, puissant, minéral… L’intérieur du volcan (éteint !) forme une grande cuvette cernée par des falaises. À l’est, un pan s’est effondré sous la poussée d’un volcan plus jeune qui culmine à 2 800 m. La route, presque rectiligne, traverse lacaldeira jusqu’au petit village de Bangaeira. Elle semble trancher au couteau des coulées de lave solidifiée. Une vague odeur de soufre nous rappelle que la dernière éruption date de 1995… C’est noir et brun sale, et tout à la fois majestueux et oppressant. C’est un univers lunaire, irréel, où la force brute semble suspendue, en attente d’on ne sait quoi…



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    Impressions d’Afrique

    8/10/2013

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    voyage en Afrique
    Cinq heures. Réveil brutal. Dans une demi-heure, nous retrouverons notre ranger et notre chauffeur pour un safari matinal. La lumière bleutée de la nuit étoilée baigne nos pavillons de verre. Au loin, une lionne rugit. Sa proie gémit faiblement; le combat s'achève. La reine de la savane a chassé jusqu'à l'aube, elle ne rentrera pas bredouille. J'attends impatiemment mon protecteur derrière la porte. Le règlement intérieur du lieu interdit les déplacements sans escorte avant le lever du soleil. Hier soir, un léopard se baladait dans le camp. Le Singita Lebombo lodge, bijou de design délicatement posé dans un écrin sauvage - entre les monts Lebombo et la rivière Sweni -, est une parcelle de la concession privée N'wanetsi du Kruger National Park, déployée sur 15 000 hectares de savane. Situé au sud, dans un no man's land boisé et vallonné, le luxueux établissement (Relais & Châteaux), composé de petites villas rectangulaires aux parois translucides dissimulées dans la végétation et reliées par des pontons de bois, répond au concept «touch the ground lightly». Car le bail est temporaire - 20 ans -, l'architecture démontable, l'homme... de passage. La nature exige respect et humilité de qui vient embrasser sa subjugante beauté. Le président Paul Kruger créa initialement le parc, en 1898, pour protéger la faune des cruelles dérives de la chasse. Aujourd'hui, les animaux circulent sans encombre, certains en surnombre d'ailleurs, tels les éléphants. Pas de villages autochtones dans les alentours. La seule barrière tolérée dans la région se trouve à la frontière du Mozambique. 
    Réchauffés par un thé fumant et des muffins tout chauds parfumés à la cannelle, aux raisins et aux dattes - une spécialité du chef -, éveillés par les récits de nos hôtes, nous trépignons dans l'espoir d'apercevoir les «big five». La Land Rover démarre enfin. Une drôle d'odeur de pomme de terre se répand; elle émane du «patatoe bush», une plante commune de la brousse. Les paysages s'ambrent avec les premiers rayons du soleil, une douce chaleur se propage. La faune nocturne a disparu, le bush s'éveille. Le défilé animal s'ouvre sur un troupeau d'impalas suivis d'une famille de phacochères. On croise un éléphant acharné à dénuder un acacia pour son petit déjeuner, puis un rhinocéros tranquille. Des oiseaux multicolores batifolent. On suit discrètement une hyène. Elle nous conduit au festin des guépards, attendant sa part des lambeaux de kudus restants. Pour chaque animal, les qualificatifs d'usage se révèlent décuplés: girafes élégantes, gracieuses gazelles, lions majestueux... 
    Une pause thé dans la savane nous permet de fouler le sol sacré en écoutant les légendes ancestrales du bush contées par notre chauffeur africain, tandis que notre ranger, au physique de top model, nous raconte sa passion pour la vie sauvage exigeant jeunesse et solitude. A nos pieds coule une rivière. Un souffle d'hippopotame couvert par un bruissement de feuilles accompagne le murmure de l'eau. Le temps s'est arrêté.
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    Maroc: Les clés du royaume

    8/7/2013

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    auberges de jeunesse maroc
    Dans ce pays étrange et familier, à chacun de découvrir son Maroc

    Du Maroc tant de fois visité, parcouru, balisé voire banalisé, on croit tout connaître. Et pourtant ce pays continue de faire rêver. Sans doute à cause de sa position géographique : de la Méditerranée au Grand Sud, il offre une large variété de climats et de paysages. Et parce que - pour cette raison même - depuis l'Antiquité il a toujours été un lieu de passage, il s'est constitué une extraordinaire richesse culturelle qui tient à la fois de l'Europe, de l'Afrique et de l'Orient. Pour la satisfaction de l'esprit et l'éblouissement des sens. Romaines, berbères, arabes, andalouses, juives, subsahariennes voire guinéennes, françaises et espagnoles et même chinoises... autant d'influences qui viennent prouver une fois de plus qu'une grande et forte culture se construit sur la circulation et l'ouverture, jamais sur le repli et le confinement. Tout ce qui fait l'aura incroyable dont bénéficie actuellement le Maroc. Mais pour en découvrir la magie, encore faut-il en posséder les clés.
    Débarquant aujourd'hui au royaume chérifien, le visiteur éprouve la sensation paradoxale de se trouver à la fois dépaysé et confronté à un univers familier, tant la sensibilité marocaine, ses goûts et ses couleurs appartiennent aujourd'hui à notre expérience quotidienne. A commencer par le couscous, le plat préféré des Français selon certains sondages ; et par la déco et les arts de la table qui ont multiplié dans nos intérieurs mosaïques, zéliges et revêtements muraux inspirés du tadelekt, sans parler des meubles, objets, tapis, etc., vendus même en grandes surfaces. Quant aux couturiers et créateurs de mode, ils n'en finissent pas de revisiter la babouche et le kaftan, les rayures, les motifs berbères ou les broderies islamiques. Tandis que les parfumeurs se ruent sur les bois odorants, les épices et les roses du Dadès («petite rose à la fragrance insolente et vive», selon Serge Lutens, le grand maître des parfums de Marrakech), l'industrie cosmétique décline des produits à base d'huile d'argan, cet élixir tiré des baies d'un arbuste épineux qui ne pousse qu'entre Essaouira et Agadir.
    Villes et paysages du Maroc font partie de notre culture, entrés au fil des années dans notre inconscient collectif comme autant de cartes postales. Si les esthètes retrouvent les couleurs de Majorelle ou Delacroix, petits et grands enfants s'émerveillent des rues tortueuses des médinas « comme dans «Tintin» ». Quand les romanesques se souviennent, à Fès, des pages d'Anaïs Nin sur les hammams, le désert d'ocre évoque pour les littéraires des réminiscences de Le Clézio. Un thé à la menthe à l'ombre des figuiers d'Asilah évoque Genet. Renouant avec la tradition du voyage en Orient, la découverte du Maroc a toujours quelque chose d'initiatique.
    Il y a mille façons d'appréhender ce Maroc multiple. Classiques : les circuits à la découverte des villes impériales ou d'une région donnée avec son style et ses couleurs. De nouveaux tour-opérateurs proposent des séjours thématiques : à travers l'architecture, l'artisanat, la cuisine, le bien-être ou tout simplement la nature. Une tendance à suivre par ceux qui recherchent avant tout la rencontre d'un Maroc authentique. Les possibilités de logement sont multiples. Il est facile de trouver une auberge de jeunesse au Maroc.
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    Marrakech revisité

    11/21/2012

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    Du nouveau sous le soleil de la ville rouge

    On y accède au terme d'un itinéraire labyrinthique de ruelles tortueuses : mystérieux souvent, inquiétant parfois, romanesque toujours. On croise des silhouettes furtives, un enfant balle au pied se rêvant en Zizou. On pousse une porte au fond d'un boyau obscur et, soudain, c'est l'enchantement d'un jardin secret, d'une maison de rêve décorée de zéliges dévoilée aux seuls initiés... Comment s'étonner du charme ensorcelant des riads de Marrakech ? La capitale du grand Sud marocain comptait, en 2011, 463 maisons d'hôtes répertoriées, et sans doute beaucoup d'autres. Un chiffre en constante augmentation, tandis que cette cité, déjà considérée comme le 21e arrondissement de Paris, se lance dans un développement vertigineux : en 2014, elle offrira 71 000 lits dans des établissements hôteliers de haut niveau, voire de grand luxe, avec la présence de grandes marques internationales (Four Seasons, Lucien Barrière...), de stars de la déco (Jacques Garcia qui réinvente le mythique palace qu'est la Mamounia) et de la gastronomie (les frères Pourcel au très show-off palais Namaskar). Déjà, en 2011, elle accueillait plus d'un million et demi de touristes, et son aéroport enregistrait deux millions et demi de passagers.
    Une escalade affolante pour les amoureux de la ville rouge, même si les autorités semblent décidées à tirer parti de la manne touristique pour lancer un plan ambitieux d'urbanisme et de développement social. Charme et sérénité des riads restent pourtant les atouts de Marrakech.
    Parmi les derniers en date, le Lotus Privilège - dont Roman Polanski fut le premier client -est un classique. Ancienne demeure de pacha, remodelée dans un style néoclassique colonial par le décorateur Antoine Van Doorne - la nouvelle coqueluche de Marrakech ! -, cet établissement de deux suites et trois chambres alliant luxe et technologie, est le fleuron des Lotus : des maisons d'hôtes de charme lancées par Réda Bengeloune, un jeune Marocain formé en Italie. Dans un style, qui se réfère à la tradition marrakchi, il mixe des influences syriennes ou indiennes, modernistes ou Art déco : meubles de marqueterie et portrait de Marilyn Monroe au Lotus Ambre, miroirs géants, réminiscences de Coco Chanel et photos d'Helmut Newton au Lotus Perle, lits à baldaquins et clin d'oeil à Napoléon au Lotus Privilège, qui offre table d'hôtes et piscine chauffée dans un vaste patio. A ces adresses privilégiées s'est ajoutée dernièrement la Villa Lotus, une authentique maison 1930 dans le quartier de l'Hivernage. Chacun de ces lieux a son ambiance singulière, simplicité raffinée au Lotus Ambre, grand genre au Lotus Privilège... mais toutes ont en partage le charme et l'élégance.
     Le palais Namaskar créé par un jeune industriel français, offre, sur 5 hectares, à des hôtes privilégiés (transférés depuis l'aéroport en hélicoptère) 20 suites de 500 à 700 m2 avec terrasse et piscine, hammam, bibliothèque, studio d'enregistrement et gastronomie griffée Jacques et Laurent Pourcel.
    L' Eden andalou est un hôtel-club 5-étoiles, conçu pour les familles, spécialement les mères de jeunes enfants : pendant que leur progéniture sera chouchoutée dans une nursery haut de gamme, ces dames pourront suivre des cours de cuisine et s'adonner aux délices d'un voluptueux spa. Marrakech, décidément, n'a pas fini de nous séduire et de nous faire rêver.
    Y aller

    Paris-Marrakech AR à partir de 170 euros, Royal Air Maroc (0820-821-821), Air-France (0820 820 820). Aller simple à partir de 69 euros, Atlas Blue, 0820-887-887. Egalement départs de Nice, Marseille, Nantes, Lyon, Bordeaux, Toulouse, Lille, Mulhouse.
    Riads Lotus. Ambre, à partir de 155 euros, Perle à partir de 185 euros, Privilège à partir de 260 euros.

    Forfaits séjours chez Royal Tours (01-41-06-40-99), Secrets de Jet Tours (0820-832-1000), Voyageurs au Maroc (089-223-73-73).

    Salon Riad art expo du 21 au 25 mars, Palais des Congrès, 00-212-24-43-96-41, www. riadart-expo.com
    Un site : www.madein-marrakech.com. Infos pratiques et culturelles. Riads et hôtels de charme à moins de 60 euros.
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    Kilimandjaro: Sur le toit de l'Afrique

    11/4/2012

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    Gravir le Kilimandjaro : un rêve devenu accessible... aux marcheurs aguerris.

    Jusqu'à trois cents touristes arpentent simultanément les pentes du Kilimandjaro - soit, en comptant porteurs et guides, mille personnes. Des camps de base s'échelonnent le long des trois chemins menant au sommet : la voie normale, jalonnée de refuges, qui monte régulièrement ; la traversée, qui grimpe par un itinéraire plus rare et redescend par la voie normale; et la voie Machame, réputée la plus belle. Parmi les candidats à l'ascension (dont les trois quarts parviendront au sommet), quelques jeunes et beaucoup de quinquagénaires en forme : le coût de l'expédition la réserve aux voyageurs aisés, et sa difficulté aux gens bien entraînés. 
    Nous avons pris la voie Machame, qui tourne, sinue, redescend. Elle donne le temps de s'habituer à l'altitude et traverse, en cinq jours, une grande variété de paysages. À commencer par une forêt luxuriante, qui monte jusqu'à 3000 mètres d'altitude. Quand les nuages se dégagent, généralement le matin, apparaît dans la plaine la silhouette du mont Meru (4565 m). Bientôt, la forêt cède la place aux séneçons géants. On voit peu d'animaux, mais la silhouette du Kibo, le plus haut des trois pics du « Kili », se profile. 
    Avec la montée au col de Lava Tower (4600 m) commence la véritable ascension. On redescend dormir à 3900 m. De là démarre le marathon vers le sommet. Départ à 7 heures du matin pour atteindre, vers 15 heures, 4600 mètres d'altitude, face au mur de Barranco. 300 mètres de dénivelé mènent au pied du glacier Kersten. Le tri, cruel, se fait entre ceux qui supportent les hauteurs et les autres. Le mal d'altitude est injuste : il peut frapper les plus aguerri des montagnards et épargner le complet novice. Il ne faut surtout pas s'entêter. Chaque année, il y a des morts, même si les chiffres sont flous. 
    Le Mawenzi, l'autre sommet, domine le camp de base. Là, dernier repas, derniers préparatifs, dernier repos : on se couche (si on veut) pour se relever à 11 heures du soir. Le froid mord. On se couvre. Et c'est le départ pour le col de Stella Point, puis le sommet, au lever du soleil. Le long de la pente volettent les lueurs des lampes frontales. Le terrain est un pierrier : on descend un pas quand on en fait trois, et le parcours se termine par un raidillon heureusement invisible dans l'obscurité. L'altitude fatigue, le sac pèse. Certains abandonnent et redescendent.
    Au lever du soleil, le col se dessine. La récompense est à la hauteur de l'effort - du moins si le sommet n'est pas dans les nuages, ce qui est hélas ! fréquent. Le long de la route qui monte jusqu'à Uhuru Peak, le point culminant, le soleil naissant joue sur les glaciers veinés de bleu. La terre est rouge, presque noire. L'oeil du cratère semble guetter le ciel. Au loin, l'Afrique s'étend. La fatigue s'envole..

    infos pratiques

    • Partir en saison sèche : janvier-février ou juillet-septembre, période de plus grande fréquentation.
    • Accès par le Kenya (Nairobi), avec ensuite 6 heures de minibus, soit par la Tanzanie (Kili Airport), avec 1 h 30 de transfert. Visa à l'aéroport de Kili (50 $) ou à la frontière Kenya-Tanzanie.
    • Paris-Nairobi à partir de 554 E sur KLM (0890-710-710)
    • Porteurs, guide et cuisinier obligatoires. Si vous en êtes content, le pourboire sera d'environ 10% du prix de l'ascension. 
    • Prévoir deux sacs à dos : un grand, que vous laisserez aux porteurs, et un petit pour garder avec vous les affaires de la journée.
    • Lampe frontale, Micropur et aspirine nécessaires.
    • Le mal des hauteurs peut causer maux de tête et vomissements à partir de 4500 mètres. Les problèmes d'oxygénation rendent la montée pénible et fatigante: grande forme avant le départ. Pendant l'ascension, bien manger et beaucoup boire.
    • Prévoir des vêtements (et sous-vêtements) contre le froid : la dernière marche se fait souvent par - 20 °C, même en août.
    • Vaccin contre la fièvre jaune et traitement antipaludéen conseillés.


    Lire
    Les Neiges du Kilimandjaro d'Ernest Hemingway ; La Ferme africaine de Karen Blixen ; La Piste fauve de Joseph Kessel (tous les trois aux éditions Gallimard, coll. « Folio »).
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    Casablanca:Le temps retrouvé

    10/16/2012

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    Picture
    Le Maroc moderne dévoile son fabuleux patrimoine Art déco, trop longtemps ignoré.



    L'architecture de Rabat, capitale administrative, et celle de Casablanca, capitale économique, témoignent de l'histoire des années 1920, 1930 et 1940. C'est dans ces deux villes qu'est né le Maroc d'aujourd'hui. À Rabat, un ensemble architectural Art déco aussi vaste que somptueux se déploie le long d'une voie royale, l'avenue Mohammed-V, et dans les quartiers alentour. Il présente une majesté digne d'une capitale et le charme d'une cité balnéaire. Quand, en 1912, le futur maréchal Lyautey est désigné résident général dans un Maroc alors placé sous protectorat français, il choisit Rabat pour capitale d'un royaume qui, jusque-là, en changeait au gré des souverains et des dynasties. Lyautey fait alors venir de France des architectes qui vont pouvoir épanouir leurs talents, à la recherche d'un urbanisme vigoureux, élégant et moderne.
    Car c'est sur l'actuelle avenue Mohammed-V, en dehors de l'antique kasba des Oudaïa et de la médina fortifiée par les Andalous, que vient s'élever la nouvelle ville. Vont y fleurir ses palais, ses hôtels, ses jardins, ses restaurants, ses magasins, ses bâtiments administratifs, sa cathédrale et les innombrables villas du quartier Hassan, ainsi que les édifices qui symbolisaient la trilogie du progrès à l'européenne : gare, poste et banque centrales. Quasiment inchangée depuis lors, l'avenue Mohammed-V a été récemment restaurée avec soin, ornée de réverbères de fonte d'un vert sombre rehaussé de cuivre doré. Sa minéralité a été adoucie par d'immenses tapis de gazon et des ficus géants. Les splendides palmiers impériaux qui ornent son cours central, plantés du temps du Protectorat, atteignent aujourd'hui leur plénitude. Leurs stipes, recouverts d'un lierre abondant, accentuent encore leur effet d'opulence.
    Quand, partant du boulevard Hassan-II, qui sépare la médina de la ville française, on remonte cette voie triomphale jusqu'au lointain minaret de la Grande Mosquée, ce ne sont que des sujets d'émerveillement. Tout
    le répertoire Art déco est décliné là avec ses reliefs, ses ferronneries, ses admirables décors, le tout ponctué de lieu en lieu de compositions néo-mauresques, qui disent avec éloquence l'heureuse rencontre des deux cultures, marocaine et française. Raffinement suprême : la gare centrale, qui trône en plein coeur, dont les voies ferrées sont souterraines et invisibles, tandis que les quais, qu'on découvre en contrebas, ce ne sont que profusion de bougainvillées, de jasmins, de roses et d'oeillets d'Inde.
    Chaque édifice recèle de ces petits trésors qui vous replongent dans une atmosphère de cinéma d'avant-guerre. Ainsi au 285 de l'avenue Mohammed-V, les portes des appartements, les ornements, les sols en mosaïque sont demeurés inchangés. Aujourd'hui, il semblerait qu'on ait enfin compris la beauté de cet ensemble prestigieux. Ainsi l'élégant café le Grand Comptoir a rouvert ses portes dans un décor qui se veut d'origine. Pourtant, les autorités marocaines ne virent longtemps rien d'autre dans cette architecture Art déco que la marque de la colonisation et n'accordèrent d'intérêt qu'au patrimoine almohade, almoravide ou mérinide. Ce n'est qu'en 2004 qu'un ministre marocain de la Culture a reconnu l'importance de ce patrimoine du xxe siècle encore ignoré dans la plupart des guides français.
    Après le charme provincial de Rabat, on est frappé par la frénésie et la richesse de Casablanca, à une heure de train de la capitale administrative. Imaginez des voies entières bordées de palaces façon Riviera française, restaurés avec goût pour quelques rares d'entre eux, décrépis et douloureusement négligés pour la plupart, occupés au centre de la ville par une multitude de cafés ou de magasins souvent restés dans leur décor d'origine, parcourus de spectaculaires galeries marchandes, et vous aurez une vague idée de ce trésor ignoré des années 1920 à 1940 qu'est Casablanca. La voracité des promoteurs, l'incurie des pouvoirs locaux, l'incompréhension devant ce fabuleux héritage ont fait ici, plus encore qu'à Rabat, d'irréparables dommages. Anéanti l'Hôtel d'Anfa où se tint en 1943 une conférence alliée essentielle pour le cours de la Seconde Guerre mondiale ; anéantis le cinéma Vox, les Galeries Lafayette, la villa Mokri ; anéanti également le théâtre municipal par haine de la culture occidentale et de la liberté d'expression. Le magnifique Hôtel Lincoln, comme tant d'autres édifices, est aujourd'hui encore en danger.
    Casablanca demeure malgré tout l'un des plus formidables répertoires de l'architecture occidentale de la première moitié du xxe siècle. Ce qui subsiste de cette époque se décline dans un luxe de volumes et de décors faramineux. Ainsi de l'immense cathédrale transformée en galerie d'exposition, à l'ensemble somptueux de la place Mohammed-V, bordée de palais officiels (le palais de justice de Joseph Marrast, l'actuel consulat de France où la statue équestre de Lyautey a trouvé refuge, ou encore la préfecture conçue par Marius Boyer, décorée par Marjorelle et inaugurée en 1937). Ainsi encore des villas qui survivent miraculeusement au coeur de la métropole, aux impressionnants abattoirs qui furent les plus modernes de leur époque et sont devenus aujourd'hui le symbole de la lutte pour la sauvegarde de ces trésors.
    On se bat depuis longtemps au Maroc pour ce patrimoine exceptionnel. Et ce sont des intellectuels, des artistes, des architectes marocains qui mènent le combat. Déjà, à Casablanca, quarante-deux immeubles Art déco ont été classés, quand cent autres sont en instance de l'être. L'exemple de Barcelone qui exploite son patrimoine du xxe siècle ou celui de La Havane qui vit de son passé colonial ont donné à réfléchir aux Marocains. Aux voyageurs de les conforter dans leurs choix, afin que Casablanca redevienne l'une des plus belles métropoles de l'Afrique.
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