POURQUOI, COMMENT ? Pour les 30 ans de ma meilleure amie, tout le monde s’est cotisé pour lui offrir un billet d’avion pour le Viêt Nam. Pour moi, pas de cagnotte, mais la joie de partir à l’autre bout du monde ! Nous voilà donc prêtes à décoller, sac au dos (ou plutôt, valise à roulettes à la main, en semi-routardes que nous sommes), pour deux semaines au Viêt Nam. Étant donné la courte durée de notre séjour, nous décidons de nous limiter à la moitié sud du pays, du delta du Mékong à la ville de Huê.
ÉTAPE 2
HÔ CHI MINH-VILLE Dès la sortie de l’aéroport de Hô Chi Minh-Ville (ex-Saigon et nom peu apprécié des Vietnamiens), le choc est immédiat : il fait une chaleur étouffante. Un flot continu de deux-roues déferle dans les rues. Il peut y avoir jusqu’à quatre personnes, hommes, femmes, enfants, sur le même cyclo ! Avec parfois aussi une montagne de cageots à l’arrière. La priorité se décide à coups de Klaxon. Et ça marche : aucun accident en vue ! Les femmes, conductrices ou passagères, ont toutes le visage recouvert d’un foulard. Pour ne pas respirer les gaz d’échappement ? Non, pour se protéger du soleil. La plupart portent donc aussi des gants en Nylon jusqu’aux coudes. Première difficulté donc, pour nous, pauvres piétonnes : traverser la rue pour localiser notre hôtel dans le quartier de Pham Ngu Lao.
Première visite : le quartier de Cholon, « Chinatown » de la ville. Le marché couvert, haut en couleur, abrite épices, crevettes séchées, fruits (délicieux) et ustensiles de la vie courante. Des vendeurs de rue proposent le traditionnel petit déjeuner national, le pho bo (soupe de nouilles au bœuf), mais aussi des baguettes de pain bien de chez nous (un reste de la colonisation). La communication en anglais n’est pas toujours facile, mais avec quelques gestes et la patience de nos interlocuteurs, nous nous en sortons à tous les coups.
Pour sillonner la ville, plutôt que le cyclo-pousse, nous choisissons la moto-taxi. Un conducteur, deux passagères : quoi de plus normal ? C’est comme ça que nous découvrons le marché de nuit Ben Thanh. Du poisson et des fruits de mer fraîchement pêchés sont préparés sous nos yeux.
Le quartier aux alentours de la rue Dong Khoi vaut aussi le détour pour l’hôtel de ville et le musée de la Révolution. Le faste des hôtels de luxe, qui poussent comme des champignons dans ce quartier, contraste avec le reste de la ville.
ÉTAPE 3
Pour nous rendre à Hoi An, à une centaine de kilomètres au sud de Huê, nous prenons le bus. Avant de monter, nous réalisons que nos passeports sont restés sagement à l’hôtel… Nous cumulons donc les catastrophes, mais nous nous en sortons finalement. Le bus fait de tels soubresauts que je manque de m’assommer au plafond. Nous déjeunons sur une superbe plage de sable blanc, avant de faire une pause dans un village situé au cœur des montagnes de marbre, où sont installés une multitude de sculpteurs. Ce que nous en voyons ressemble fortement à un gros piège à touristes…
Arrivées à Hoi An, nous nous sentons tout de suite à notre aise. La vieille ville portuaire fermée aux voitures est constituée de petites rues charmantes. Les boulevards pétaradants de Hô Chi Minh-Ville sont loin… Cet ancien port marchand inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco est une invitation à la découverte. Le soir, nous déambulons dans les rues éclairées par d’innombrables petites lumières. Nous découvrons le pont couvert japonais, construit au XVIe siècle pour relier la partie nord de la ville, japonaise à l’époque, au quartier chinois, avant de déguster un délicieux poisson cuit dans une feuille de bananier.
Après un petit tour sur le marché tôt le lendemain matin, nous enfourchons notre cyclo de location. Direction, la plage. Nous croisons des écoliers à vélo, des éleveurs de buffles, des pêcheurs. D’immenses étendues d’eau bordées de palmiers jouxtent les rizières. La beauté du site est époustouflante. Au large, les bateaux de pêche arborent le drapeau rouge à l’étoile jaune. Des marchands arpentent la plage pour vendre fruits, bracelets, Baume du Tigre et chapeaux pointus.
Au retour, nous parcourons les boutiques d’artisanat qui vendent aussi des vêtements sur mesure, l’une des spécialités de la ville. Les tailleurs se comptent par centaines. Ma compagne de voyage se laisse tenter par la confection d’une jupe. Le résultat n’est pas convaincant, mais nous n’avons peut-être pas frappé à la bonne porte ! Le soir, nous constatons que malgré notre écran total, nous avons l’air de toasts grillés… La plage et les trajets en deux-roues ont eu raison de notre teint pâle. Les manches longues vietnamiennes sont certainement plus efficaces !
ÉTAPE 4
LE DELTA DU MÉKONGDe retour dans le sud du pays, nous passons une nouvelle nuit à Hô Chi Minh-Ville pour visiter une partie du delta du Mékong le lendemain. Encore une fois, les Vietnamiens se mobilisent pour nous trouver une chambre, tous les établissements du quartier étant complets. Nous finissons dans un hôtel qui donne sur une rue aussi bruyante que le périphérique parisien, mais nous survivons grâce aux bouchons d’oreilles distribués dans l’avion !
Levées à l’aube, nous rejoignons un groupe de touristes à bord d’un minibus. Difficile de gagner le delta du Mékong par ses propres moyens, surtout quand on dispose de si peu de jours. Notre accompagnateur nous explique, entre autres, que le delta est avant tout une région agricole qui produit assez de riz pour l’ensemble du pays, et même pour l’exportation. La culture de la canne à sucre et de la noix de coco y est également très développée. Arrivés au bord de l’imposant fleuve, nous montons sur un grand bateau. Nous nous éloignons des berges industrialisées pour nous enfoncer progressivement dans des paysages verdoyants. Nous nous répartissons alors dans plusieurs petites barques. Là commence un dédale de canaux bordés d’une végétation dense et de cabanes habitées. J’ai vraiment l’impression d’être au fin fond de la jungle. Nous faisons ensuite un arrêt dans une fabrique de produits à base de noix de coco, avant d’avoir droit à des chants traditionnels, une démonstration de charmeur de serpents, une dégustation dedragonfruits (jolis fruits rose fuchsia à chair blanche, mais plutôt insipides), et même d’ananas (le guide pense que nous ne connaissons pas ce fruit !). Nous sommes en fait traités comme de véritables touristes, mais après tout, c’est ce que nous sommes !
ÉTAPE 5
PHU QUOC Nous terminons notre séjour sur l’île tropicale de Phu Quoc, au large de la pointe sud-ouest du Viêt Nam. Le trajet en avion n’est pas des plus rassurants étant donné l’état de l’appareil, et nous sommes ravies d’atterrir en un seul morceau ! Sur l’île, les déplacements en deux-roues sont difficiles à cause des chemins de terre glissants et nous avons un peu de mal à trouver une chambre, mais ce paradis vaut bien un petit effort.
L’île de Phu Quoc est classée parc national, et bien qu’une partie des plages soient occupées par des bases militaires, son littoral est somptueux. Nous trouvons un bungalow très bon marché (6 dollars la nuit), niché dans un beau jardin. Il est loin d’être luxueux, mais côtoyer des geckos (une variété de lézards) est très dépaysant… Les lits sont dotés d’une moustiquaire, indispensable dans le coin. Nous louons un scooter pour le reste de la semaine. Au sud-est, sur la plage de Bai Sao, le sable est blanc et l’eau, cristalline. Et les touristes sont inexistants ! À la pointe sud, nous visitons le village de pêcheurs d’An Thoi avant de partir en bateau à la découverte des quinze îlots de son archipel.
Nous nous aventurons enfin dans le nord-ouest de l’île pour une longue journée en plein soleil. Au programme : végétation luxuriante, petits ponts de bois, villages de pêcheurs sur pilotis, champs et collines à perte de vue. Mais au retour, impossible de retrouver notre route. Nous demandons notre chemin à différents habitants, mais par politesse ou incompréhension, ils nous font toujours signe d’aller tout droit ! Nous roulons plusieurs heures sur des chemins de terre cahoteux et sous un ciel brûlant. Pour finir, notre roue arrière crève ! Mais, ô miracle, un conducteur s’arrête gentiment pour nous aider et nous indique une cabane à quelques mètres de là. Il s’agit en fait d’un stand de réparation pour deux-roues improvisé. Le spécialiste nous fabrique une rustine à l’ancienne.
Pour nous remettre de ce mini-Paris-Dakar, nous profitons une dernière fois de la plage en sirotant un cocktail de fruits frais. Mais toutes les bonnes choses ayant une fin, il faut dire au revoir aux geckos et regagner l’aéroport… en moto-taxi, bien sûr !
MÉMO VOYAGE
À savoir :Avant de partir, il vous faudra demander un visa touristique à l’ambassade du Viêt Nam à Paris. Comptez environ 80 € par personne pour un séjour maximum de trente jours.
Il est très facile de tout réserver sur place au Viêt Nam : hôtels ou auberges de jeunesse, trajets en bus ou en avion, visites guidées… Pour l’avion, il vaut cependant mieux s’y prendre quelques jours à l’avance (surtout pour l’île de Phu Quoc, car les départs sont peu fréquents).
Les hôtels ou les auberges de jeunesse offrent en général un très bon rapport qualité/prix, même les moins chers restent confortables et très propres. À Hô Chi Minh-Ville, les guesthouses et les auberges ne manquent pas. Il vous faudra généralement laisser votre passeport en guise de caution. Aussi, n’oubliez pas de le réclamer au moment du départ !
Des accès Internet sont disponibles un peu partout, même au fin fond de Phu Quoc. Les petits Vietnamiens passent d’ailleurs des heures à jouer en réseau.
Les dollars américains sont bien sûr acceptés, mais il vaut mieux retirer des dongs sur place, au moins pour les dépenses courantes, car certains vendeurs ont tendance à arrondir les prix à leur avantage pour un paiement en devises étrangères.
Pensez à garder une quinzaine de dollars par personne à la fin du séjour pour la taxe de sortie à l’aéroport de Hô Chi Minh-Ville.
N’oubliez pas de négocier systématiquement le prix d’une course avant de sauter sur une moto-taxi.
À découvrir :Le sourire vietnamien. La plupart des habitants sont très chaleureux et certains se montrent même très curieux de votre mode de vie. Même si la langue est une barrière de taille, la communication est toujours possible. Certains parlent d’ailleurs mieux français qu’anglais. Mais le mieux est encore d’essayer d’apprendre quelques phrases, ce qui les fera mourir de rire !
Ne soyez pas impatient dans tout ce que vous entreprenez sur place. Les infrastructures peuvent sembler limitées, mais au final, c’est le système D vietnamien qui marche le mieux ! En outre, les gens sont très serviables et font généralement ce qu’ils peuvent pour aider les touristes. Prenez le temps de découvrir paysages, quartiers insolites et bons plats. La cuisine est très variée et généralement savoureuse.
Pour les amoureux de plongée et de snorkeling, l’archipel d’An Thoi, à la pointe sud de Phu Quoc.
À éviter :S’exposer au soleil sans protection. La réverbération peut s’avérer très intense selon les régions. Le chapeau local est une très bonne solution.
Les tongs en deux-roues. Cela peut être plutôt dangereux.
Faire un long voyage en bus en short et tongs. Mieux vaut prévoir de quoi se couvrir car la climatisation est souvent réglée au maximum.
La ville de Da Nang, entre Huê et Hoi An, qui n’a aucun intérêt particulier si ce n’est son aéroport.