Si Goa évoque pour beaucoup le lieu de rendez-vous des hippies des années 70, cet état s’est transformé en un endroit où les « raves » sont devenues plus rares et souvent interdites. Le tourisme de masse commence à occuper toutes les plages mais heureusement il reste encore des petits coins charmants.
Nous retrouvons nos amis nantais, Nath, Willy, Telma et Matéo qui repartent à Bombay dans 1 jour. Les petits et les grands sont ravis de se revoir et en découvrant leur maison de location, au village de Benaulim, nous nous laissons tenter. La maison sera libre demain et après 8 mois de vie à l’étroit dans Topette nous ne sommes pas mécontents de bénéficier d’espace et de confort.
Joanita, la propriétaire qui vit au rez-de-chaussée avec sa fille, est discrète et pleine d’attentions, tantôt une soupe goanaise, tantôt des poissons farcis au massala, tantôt un dessert… nous sommes choyés. Dans un petit hameau d’une dizaine de maison, à l’ombre des cocotiers, les enfants participent aux activités de la ferme voisine. Le soir nos deux livreurs se font une joie d’aller chercher le litre de lait frais et d’aller caresser les 8 petits veaux. Les enfants du quartier ont rapidement invité Jade et Titouan à venir jouer dans la rue et nous entendons, tous les jours en fin de journée, leurs éclats de rire résonner.
Goa garde beaucoup de traces de la tutelle portugaise, grandes maisons coloniales et très belles églises. Les femmes catholiques, habillées en robe, et les musiques aux sonorités créoles, nous feraient presque oublier que nous sommes en Inde.
Nous profitons de cette pause pour faire la grande révision de Topette après 22000 km de fidélité sans failles. Mais qui veut aller loin, ménage sa monture, parait-il ! Alors tous les petits bobos ont été réparés. Topette, un peu bas dans certaines pistes un peu défoncées, a été rehaussé d’une quinzaine de centimètres et les suspensions renforcées.
Notre séjour ici aura été marqué par la rencontre de Janine et Jean-Louis, un couple de Breton (bonjour à tous nos amis du Finistère) qui œuvre pour l’association « Terre d’espoir ». Sympathiques, entiers, avec un cœur gros comme ça, leur démarche humanitaire tient véritablement la route et s’inscrit dans la durée puisqu’ils viennent ici 4 mois par an depuis ….17 ans ! Respect m’ssieurs dames ! Une association comme on les aime, petite, en lien direct avec le terrain. Pour plus de détails sur l’association « Terre d’espoir ».
Voici venu le moment de quitter le confort de notre grande maison et de faire nos adieux à Joanita et à toute la famille de la ferme. Pour retarder le moment des adieux, les filles mettent du vernis à ongles à Jade, ensuite il faut aller chercher une papaye pour Titouan … mais maintenant il faut vraiment qu’on y aille, allez …vous allez nous manquer !
Après 15 jours de vacances ce n’est pas facile de reprendre la route sans savoir où nous allons atterrir mais dès notre arrivée au prochain bivouac tous les doutes s’envolent. Nous nous installons les « roues dans le sable » et c’est devant un superbe coucher de soleil que nous passons notre première soirée à déguster les crabes, crevettes et poissons achetés sur le marché de Margao. Nous retrouvons ici des voyageurs rencontrés à Islamabad et notre ami, Bruno, rencontré en Bulgarie.
La nuit, nous sommes bercés par les vagues et tous les matins, à 7h30, la poire du livreur de pain frais nous réveille, ensuite c’est au tour du récolteur de vin de palme de nous montrer avec quelle aisance il monte aux cocotiers. Ici, nous nous contentons d’une douche rudimentaire entre des feuilles de cocotiers tressées et d’un puits pour aller chercher l’eau. Les enfants adorent participer à la « corvée » d’eau ou à la lessive, c’est très amusant de jeter un pot dans un grand trou, tirer sur la corde et remonter le pot débordant d’eau ! Nous constatons avec amusement que pour tous les 4 le confort de Benaulim a été bien vite oublié.
C’est dans cet endroit paradisiaque que nous décidons de rester pour fêter l’anniversaire des enfants. Jade et Titouan, fiers d’avoir 6 ans, en parlent à tout le monde et toute la « communauté » des overlanders a un petit cadeau pour eux, si certains, en France, craignent qu’ils manquent de quelque chose, soyez rassurés !